« Ce roman est encore regardé comme le meilleur et le plus amusant de tous les livres de chevalerie » (Jules Gay).
Très rare édition Plantin de l’Amadis de Gaule l’un des plus célèbres romans de chevalerie.
Bel et précieux exemplaire conservé dans sa reliure en maroquin rouge doublé de maroquin bleu
à dentelle aux armes du baron de Mello, réalisée par Chambolle-Duru.
Herberay, Nicolas de. [Amadis de Gaulle]. Le Premier [-Douzièsme] livre d’Amadis de Gaule, Mis en François par le Signeur des Essars Nicolas de Herberay, Commissaire ordinaire… & Capitaine general d’icelle artillerie.
Anvers, Christophe Plantin, 1561. Avec Privilege du Roi.
12 parties en 4 volumes in-4 de : I/(4) ff., 112 ff., (2) ff., 69 ff., (1) f., (2) ff., 72 ff. ; II/(4) ff., 74 ff., (4) ff., 80 ff., (4) ff., 88 ff. ; III/(4) ff., 82 ff., (4) ff., 126 ff., (4) ff., 142 ff. ; IV/(4) ff., 93 ff., (1) f. bl., (4) ff., 112 ff., (4) ff., 176 ff.
Maroquin rouge, triple filet or encadrant les plats, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs finement ornés, double filet or sur les coupes, doublure de maroquin bleu orné d’une large dentelle dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure signée Chambolle-Duru.
196 X 142 mm.
Très rare édition Plantin complète de l’un des plus célèbres romans de chevalerie.
Elle est ornée de gravures sur bois dans le texte.
Brunet I, 216 ; Graesse, I, 95 ; J. Gay, 440 ; De Backer, Romans de chevalerie, n°102.
« Edition copiée sur celle de Paris 1540-1556 ; les figures ont été gravées à nouveau. A la fin de chaque livre (sauf deux) se trouve la mention : De l’Imprimerie de Christophle Plantin, 1560 » » (De Backer).
« Ce roman eut une grande vogue et, même aujourd’hui, il est encore regardé comme le meilleur et le plus amusant de tous les livres de chevalerie, surtout les premiers volumes traduits par des Essarts » (Jules Gay).
C’est sur ordre du roi François Ier qui avait lu le texte en espagnol pendant sa captivité à Madrid que fut entreprise la traduction, ou plutôt l’adaptation, et la continuation en français de cette suite romanesque.
Nicolas de Herberay, seigneur des Essarts, est l’inventeur de l’Amadis. Il répondait à l’attente d’une société de cour et de lecteurs, las de relire les mises en prose des romans médiévaux en caractères gothiques, illustrés le plus souvent de bois usés.
Monument de la langue française, son adaptation inaugure la grande prose littéraire moderne.
« Vous pouvez y cueillir toutes les belles fleurs de notre langue française », s’exclame Etienne Pasquier. Au surplus, il entendait donner à la France son roman, comme Ronsard son épopée. On doit à ce gentilhomme picard les huit premiers livres dont la publication s’étend de 1540 à 1548. Claude Colet donne un livre IX ; Gohery produit un Xe et XIe livre, des aventures de Diane, naturellement dédié à Diane de Poitiers. Le XIIe livre est mis en œuvre par G. Aubert.
La fascination exercée par cet étonnant roman de chevalerie devait assurer à l’adaptation une audience et un succès considérables.
« Jamais livre ne fut embrassé avec autant de ferveur », écrit encore Etienne Pasquier.
« Livre favori des dames, bréviaire des courtisans, manuel d’éducation des jeunes gentilshommes, modèle du bien-parler dans toute l’Europe, malgré l’interdiction de l’Eglise ou celle de Charles Quint de l’exporter en Amérique. Saint Ignace, Montaigne le lisent et Sainte Thérèse aussi, en cachette » (Jacques Roubaud).
Le Ve livre est un Americana où l’auteur anticipe l’or de la Californie. Il est fait mention pour la première fois d’un « pais très opulent et fertile », situé « à la partie droite des Indes », gouverné par Calasie, reine des Amazones. On y trouve « grande abondance d’or & pierres précieuses ». Il s’agit de la Californie.
Découverte en 1542 par Cabrillo, elle sera ainsi baptisée quelques décennies plus tard en référence au mythe suscité par l’Amadis.
Très bel et précieux exemplaire conserve dans sa reliure en maroquin rouge doublé de maroquin bleu à dentelle aux armes du baron de Mello, réalisée par Chambolle-Duru.
Provenance: Bibliothèque du baron de Mello, avec ses armoiries frappes or sur les plats.
La bibliothèque du Château de Mello fut achetée en 1819 par François-Alexandre Seillière, Baron de Mello. Son fils, Achille (1813-1887) agrandit considérablement la belle collection de livres.
Cette dernière fut disperse à Londres lors de la vente Sotheby’s du 28 février 1887.
55 000 €