Histoire sacrée en tableaux
Le premier livre répertorié relié à l’époque pour le Grand Dauphin (1661-1711).
Le seul exemplaire répertorié portant les pièces d’armes du Grand Dauphin et les armoiries de la reine Marie-Antoinette, dauphine (1770-1774).
3 volumes in-12 de : I/ (13) ff. dont le frontispice, 213 p. et (6) ff. ; II/ (3) ff. dont le frontispice, 208 p. et (8) ff. ; III/ (6) ff., 221 pp. mal chiffrées 219 et 3 ff.
Maroquin bleu nuit, triple filet doré en encadrement sur les plats, armoiries au centre, dos à nerfs richement orné et en queue la roulette dite « au dauphin », roulette sur les coupes, tranches dorées, doublure de maroquin rouge ornée d'un décor à la fanfare dessiné aux fers filigranés. Reliure armoriée et doublée de l’époque.
153 x 86 mm.
Brianville, Claude-Oronce Fine de (1608-1674). Histoire sacrée en tableaux, avec leur explication et quelques remarques chronologiques.
Paris, Charles de Sercy, 1670-1671-1675.
« Édition originale et premier tirage de ce livre recherché pour les nombreuses et jolies figures à mi-page de Sébastien Le Clerc (deux frontispices identiques (tomes 1 et 2) aux armes du dauphin, 3 en-tête, une lettrine et 138 vignettes à mi-page gravés par Sébastien Le Clerc.).
Précieux exemplaire du grand Dauphin, fils de Louis XIV, auquel le livre est dédié. Il est revêtu de ravissantes reliures richement décorées sur les doublures intérieures et porte au bas des dos le fer réservé à ce prince. Sa provenance est particulièrement attachante, puisqu'il présente sur les plats extérieurs les armes de Marie-Antoinette Dauphine. L'exemplaire, choisi dans la bibliothèque royale, fut donc offert à la jeune dauphine à son arrivée à Paris. Pièce fort précieuse et de qualité exceptionnelle » (Paris, Librairie Lardanchet, 1954, cat. 48 : 750 000 FF). Brunet, I, 1254.
Exceptionnel exemplaire relié à l’époque pour le Grand Dauphincomme l’atteste Olivier pl. 2552.
« Louis de France appelé Monseigneur, dit le Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, né à Fontainebleau le 1er novembre 1661, reçut en naissant la croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit ; il eut pour gouverneur le duc de Montausier et pour précepteur Bossuet. Il épousa le 7 mars 1680, à Châlons-sur-Marne, Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière, décédée en 1690, qui lui donna trois fils. Reçu chevalier du Saint-Esprit le ler janvier 1682, il fit quelque temps campagne en Allemagne et en Flandre (1688-1694), mais fut constamment tenu à l'écart des affaires par Louis XIV.
Le Grand Dauphin épousa secrètement vers 1695 Marie-Emilie Joly de Choin. Il mourut le 14 avril 1711, de la petite vérole, au château de Meudon.
Signalons que Guigard, Tome I, p. 50, attribue au Grand Dauphin les volumes portant au dos le fer n°17, fer que nous avons rencontré souvent sur des volumes dont la date de publication est tantôt antérieure, tantôt postérieure, à la mort de ce prince. Nous estimons que ce fer a dû primitivement être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin, et qu'ensuite, il fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau. » (Olivier).
« Autre marque du même : deux écus accolés ; l'un chargé d'une simple fleur de lis, l'autre d'un dauphin, surmonté tous deux de la couronne des princes du sang. Elle se trouve frappée au dos de nombreux volumes, adressés au Dauphin, et imprimés de 1678 à 1706, c'est-à-dire de sa dix-septième à sa quarante-cinquième année. Cette estampille passa inaperçue jusqu'à ce jour. C'est aux recherches de feu M. J.-P.-A. MADDEN que nous devons de la voir, restituée au courant bibliophilique - V. Le Livre, ann. 1880. » (J. Guigard, Paris, 1890, p. 50).
Cette étude de Guigard et de A. Madden nous permet d’avancer que cet exemplaire d’exception serait le tout premier livre répertorié – puisque achevé d’imprimer en 1675 soit 3 ans avant la date mentionnée dans l’étude – relié pour le Grand Dauphin alors âgé de 14 ans, ce qui correspond parfaitement au type de livre offert à ce jeune prince.
Exemplaire réglé. La figure de Loth marchant indique un exemplaire de premier tirage (première partie, p. 43). Il est enrichi d’une remarquable doublure « plein or », selon la terminologie de Pascal Ract-Madoux et Isabelle de Conihout qui ont consacré une étude aux exemplaires ainsi reliés dans la collection du Duc d’Aumale du musée Condé à Chantilly. Souvent compartimentées, ces doublures sont dessinées aux petits fers du XVIIè siècle, filigranés pour la plupart. Le décor est ici à la fanfare, dans le style des productions de l’atelier Florimond Badier, et exécuté à l’aide de fers anciens, certains d’une grande finesse. Le fer en volute est utilisé pour clore les angles. Il est plus que probable qu'une partie de l'édition fut confiée aux ateliers de la Maison du roi pour la reliure des exemplaires de présent. On retrouve par ailleurs sur le dos les petits fers caractéristiques des reliures provenant des ateliers royaux à ces dates. La reliure porte également les armoiries de Marie-Antoinette dauphine, titre qu'elle porta entre 1770 et 1774, marquant une seconde intervention sur l'exemplaire. L’usage de la roulette du dauphin et du fer d'armes de la dauphine, issus tous deux du matériel de dorure de l'atelier de la Bibliothèque du Roi, indiquent que ce volume demeura dans la bibliothèque royale à la cour durant de longues années avant d'être choisi comme présent pour la dauphine.
Provenances :
Premier livre répertorié offert et relié pour le Grand Dauphin (1661-1711). Marie-Antoinette, Dauphine. Envoi manuscrit de la toute fin du XVIIIe siècle sur une garde du tome Ier Collection Sicklès – New York, 1948 ! Librairie Lardanchet, Catalogue 48, Paris, 1954, prix : 750 000 FF, dans ce même catalogue. Les Essais de Montaigne de 1595 reliés en superbe maroquin ancien était catalogué 475 000 FF (n°2784) – Valeur actuelle 100 000 € et l’édition originale des Fables de La Fontane de 1668, in-4, (n°2737) était catalogué 390 000 FF (valeur actuelle 75 000 €). Exposition cinquantenaire de la Société des Bibl. et Iconophiles (1960), n°57.
