Edition originale de cet « ouvrage important pour l’histoire de France » (Bulletin du bibliophile).
Montaigne possédait cette édition dans sa bibliothèque personnelle.
Belloy, Pierre du. Examen du discours publié contre la maison royale de France, et particulièrement contre la branche de Bourbon, seule reste d’icelle, sur la Loy Salique, & succession du Royaume. Par un Catholique, Apostolique, Romain, mais bon François, & très fidèle sujet de la Couronne de France.
Imprimé nouvellement, [La Rochelle, Pierre Haultin], 1587.
In-8 de 365 pp. (mal chif. 355).
Plein maroquin rouge, double filet à froid encadrant les plats, dos à nerfs, titre doré, roulette dorée sur les coupes et intérieure, tranches dorées sur marbrures, rousseurs éparses sur le titre. Pure reliure janséniste du XVIIe siècle.
163 X 103 mm.
Edition originale de cet « ouvrage important pour l’histoire de France » (Bulletin du bibliophile) dans lequel l’auteur montre que « le zèle apparent de la maison de Lorraine pour la religion catholique n’est qu’un prétexte pour s’emparer du trône. » (Michaud).
Barbier, I, 2218 ; Méthode pour étudier l’Histoire, Lenglet du Fresnoy, p.258 ; Bulletin du bibliophile, 1866, n°5543 ; Dictionnaire historique, Barbier, p.228.
Ce libelle est dirigé contre les Guises. « Il y démasque avec beaucoup d’habileté les projets ambitieux de la maison de Lorraine, qu’il traite cependant avec une impartialité fort rare dans les écrits de cette sorte, et dont ses adversaires ne lui donnaient certainement pas l’exemple. » (Hoefer)
« Dans l’ « Examen du discours publié contre la maison royale de France », La Rochelle, 1587, il soutient que le roi ne peut priver son héritier légitime du royaume, et fait voir que le zèle apparent de la maison de Lorraine pour la religion catholique n’est qu’un prétexte pour s’emparer du trône. On ne trouve dans cet écrit ni fiel ni injures, mais beaucoup d’ordre, un style clair et élevé sans enflure, une érudition immense. L’auteur y avoue que, lorsque la haine des Guise contre l’amiral fut assouvie, ils sauvèrent beaucoup de calvinistes, et s’employèrent de bonne foi à calmer la fureur du peuple. » (Michaud).
Le jurisconsulte Pierre de Belloy (1540-1612), catholique et monarchiste prit le parti d’Henri IV, qui lui octroya la charge d’avocat général au parlement de Toulouse. Il déplut fort aux ligueurs de la capitale par son zèle pour les droits de Henri IV, quoiqu’il fut fervent catholique.
Le respect de la tradition monarchique est, aux yeux de Belloy, inséparable de la fidélité à la dynastie des Bourbons et c’est la raison pour laquelle il a consacré tout un ouvrage aux actes les plus utiles et les plus glorieux accomplis par les membres de cette famille.
« La loi salique, contestée par les Guises, mais aussi par Catherine de Médicis, qui aurait voulu voir les descendants de sa fille aînée, la duchesse de Lorraine, monter sur le trône, est pour Belloy « le seul oracle de la France et le rempart de la dignité des François. » Les Guises sont, pour Belloy, les principaux responsables des troubles qui ont ensanglanté la France pendant plusieurs décennies. Au moment où Belloy écrit ces lignes la légitimité monarchique est encore incarnée par Henri III envers qui l’avocat reste loyal tout en défendant dans l’ouvrage les droits de Henri de Navarre à la succession.» (Peire Godolin :1580-1649, C. Anatole, pp. 18-27).
« Haultin paraît avoir travaillé fort activement à la propagation des documents utiles à la cause d’Henri IV. Pour des raisons politiques faciles à comprendre, son nom ne figure que sur un très petit nombre de ses productions. Il est probable que des recherches faites dans les archives nous fournissent de curieux détails sur les relations de l’imprimeur rochelais avec le roi de Navarre.
M. Desmaze (Curiosités des anciennes justices, 1867, p.263) mentionne déjà une somme de 150 écus payée, en 1587, à Haultin pour l’impression de la Loi salique et de la vie des Bourbons de Pierre de Belloy. » (Picot, p.45)
Montaigne possédait un exemplaire de cet ouvrage.
Bel exemplaire très pur intérieurement, grand de marges, conservé dans sa reliure en maroquin janséniste rouge du XVIIe siècle.
Provenance : Bibliothèque Jacques Vieillard, avec ex-libris en page de garde.
4 500 €