Dialogues sur le commerce des bleds

Galiani, Ferdinando
Londres, 1770

Édition originale de ce traité de l’abbé Galiani qui remet en question la politique de libre circulation des grains mise en place par le roi Louis XV.

Exemplaire conservé dans sa brochure de l’époque.

In-8 de (2) ff., 314 pp., (1) f. Brochure de l'époque.215 x 136 mm.

Galiani, Ferdinando. Dialogues sur le commerce des bleds.Londres, 1770.

Édition originale de ce traité de l’abbé Galiani qui remet en question la politique de libre circulation des grains mise en place par le roi Louis XV.

Tchemerzine, II, 952 ; Einaudi, 2334 ; Quérard, III, 241 ; Barbier, I, 952 d ; INED, 1948 ; Melzi, I, 293 ; Higgs, 4941 ; Kress, 6730 ; Goldsmiths, 10640 ; Catalogue du duc de La Vallière, I, 2319.

« His eight dialogues (…) translated into French by Diderot, (…) are the most brilliant writings published up to that time in support of practical economics. » (Palgrave).

S’opposant aux physiocrates, l'abbé Galiani expose dans cet ouvrage ses idées sur « l'interdépendance de l'agriculture, des manufactures et du nombre d'habitants. » (INED).

Dans le premier des huit dialogues l’auteur a rassemblé des réflexions suggérées par des évènements dont il fut témoin : l’occasion lui en fut fournie par un voyage à Naples et à Rome après la disette et l’épidémie de 1764. L’auteur raconte ce qu’il a vu et démontre comment, dans des questions économiques toujours hasardeuses et variables des lois absolues ne peuvent être appliquées.

« A travers l’artifice d’une conversation brillante sont abordés quelques-unes des principales questions traitées par les physiocrates. Galiani n’est pas un ennemi de la libre exportation des grains telle qu’elle était admise en France dans les édits de 1764. Mais il pense, comme les physiocrates que doivent être observées les règles et les restrictions que la diversité des lieux et la différente façon d’agir des êtres suggèrent d’appliquer. L’expérience directe de la désastreuse économie agricole du Royaume de Naples sert à illustrer cette pensée. » (Dictionnaire des Œuvres).

Dans une lettre datée du 10 janvier 1770 et que Voltaire écrit à Diderot pour le remercier de l’envoi des Dialogues, il s’exprime ainsi : « Il me semble que Platon et Molière se soient réunis pour composer cet ouvrage. Je n’en ai encore lu que les deux tiers. J’attends le dénouement de la pièce avec la plus grande impatience. On n’a jamais raisonné ni mieux, ni plus plaisammentQue j’en sais gré à l’auteur ! »

Galiani est nommé Secrétaire d’Ambassade à Paris où il séjournera dix ans. Il rencontre les Encyclopédistes et Diderot tombe sous le charme du « petit abbé » :

« J’aime cet abbé à la folie ; il saisit presque toujours les plus vieilles choses par quelque coin secret que personne n’a regardé », et aussi : « L’abbé Galiani entra, et avec le gentil abbé, la gaieté, l’imagination, l’esprit, la plaisanterie, et tout ce qui fait oublier les peines de la vie ».

« L’abbé Galiani, dit M. Blanqui, est un des économistes les plus connus d’Italie. Il écrivait à M. Suard, en 1770, à propos de ces Dialogues : « Vous qui êtes de la secte de Diderot et de la mienne, ne lisez-vous pas le blanc des ouvrages ? A la bonne heure, que ceux qui ne lisent que le noir de l’écriture n’aient rien vu de décisif dans mon livre ; mais vous, lisez le blanc, lisez ce que je n’ai pas écrit et ce qui y est pourtant, et voici ce que vous y trouverez : « Dans tout gouvernement, sous un despote, la libre exportation est impossible. » Et cependant Galiani a combattu la libre exportation. Mais il était secrétaire d’ambassade. Il écrivait le noir, il faut lire le blanc. » (Catalogue de MM. Rostan et Pompeo Ferrario, n°487).

Avant son départ pour Naples en 1770, des pages de son ouvrage circulent déjà dans les salons à la grande joie du public parisien.

Mais Sartine, Lieutenant général de la police et responsable à ce titre de la librairie ne peut laisser paraitre un ouvrage qui attaque avec tant d’humour et d’efficacité une doctrine qui est encore officiellement celle de l’Etat. Il se fait donc remettre le texte dès sa sortie de presse pour le soumettre à la censure du Contrôle Général.

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