Almanach des Émigrans

Coblentz, de l'Imprimerie des Princes, 1792
Prix : 2 200 €

Édition originale du célèbre Almanach des Émigrans de 1792 conservé dans sa brochure d’attente de l'époque.

In-12 de (22), XXIV et 136 pp., brochure d’attente bleue de l'époque, non rogné.

153 x 91 mm.

Almanach des Émigrans.
Coblentz, de l'Imprimerie des Princes, 1792.

Édition originale.

Cet almanach obtint un succès considérable, il est orné d'un frontispice gravé : Allusion aux événements du jour. (Grand-Carteret n° 1033).

Épigraphe : Jeunes héros, volez où l'honneur vous appelle ; Vengez Dieu, ses Autels, la Noblesse et les lys ; De tous les scélérats purgez votre pays Et revenez brillans d'une gloire immortelle.

Frontispice : Allusion politique aux événements du jour.
Au bas de la gravure se lit cette légende, en vers : « De la France aujourd'huy voilà la triste Image. Des brigands furieux, l'ont mis toute au pillage. Ils emportent notre Or, laissant des Assignats. Nos cris sont étouffés par des Assassinats. »

Et, plus loin, est une longue explication dont voici l'exacte reproduction :

« Un grand Hôtel, nommé la France libre, et dont M. Gros-Louis étoit ci-devant propriétaire, est consumé par les flammes. Les Brigands qui y ont mis le feu, profitent du désordre pour piller et voler. Ils pendent même un des serviteurs de M. Gros-Louis, qui vouloit sauver son maître. À la sortie de l'Hôtel, on apperçoit (sic) l'ami Briss… qui, à l'occasion d'un porte-feuille qu'il a brissotté, fait une savante dissertation sur la liberté de la presse. A ses pieds est M. de Montesq… qui rumine ses comptes et son plan des finances sur des sacs d'argent dont il remplit ses poches par distraction. Plus loin, on apperçoit M. Peth… qui, une écharpe à la main, encourage le duc de Ravaillac qui, sauf respect, a fait caca dans ses culottes. À côté, on distingue Chapel… Béribi et Nérouets-Barnav… qui se partagent le numéraire enlevé. Tout près d'eux, Dubois Crossé, qui tient à la main des Croix de St-Louis qu'il a volées, les distribue à des Escrocs, des Joueurs et autresgens de ce calibre. À une des fenêtres de l'Hôtel, on apperçoit le jeune Mathieu de Montmoren… , qui jette des titres de Noblesse. Enfin on voit, dans l'enfoncement, des Sans-Culottes, armés de piques, qui, mourant de faim, crient : Vive la Nation. »

Calendrier et épitre dédicatoire au comte d'Artois. Suit la « Galerie des principaux factieux qui déchirent la France », dont quelques-uns se trouvent ainsi martyrisés par les rédacteurs des Étrennes aux Émigrants : Faux Chef, Condorsix, Bis-Sot, Béte-Jon, Dubois-Crossé puis des chansons, bons mots, couplets civiques, le tout se terminant par le testament de Mirabeau et par la Déclaration des droits de
la femme et de la citoyenne (satire des Droits de l'Homme), avec un article ainsi conçu : « Les dames du Palais-Royal, ci-devant destinées à des services d'utilité publique, sont à la disposition de la Nation ».

Cet almanach obtint un succès considérable et fut réimprimé.