Documents historiques autour de la cocarde tricolore
« Le signe sacré de la liberté ».
Très rare ensemble de textes historiques relatifs à la cocarde tricolore accompagnés d’un rarissime prospectus de la maison Chalon frères, avec échantillons d’étoffes tricolores numérotés.
Cinq brochures in-12 et in-8, brochées et un extrait du Journal national. Boîte de toile rouge, étiquette tricolore portant comme titre « La cocarde révolutionnaire ».
Andrieux, François. Bonnaire. Gastin. Documents historiques autour de la cocarde tricolore.
Paris, Imprimerie Nationale, 1790 et 1793.
Très rare réunion de 3 brochures sur le projet de loi relatif à la cocarde tricolore, qui donna lieu à quelques envolées rhétoriques à l’Assemblée nationale entre novembre 1798 et mai 1799 :
- Bonnaire Félix. Rapport fait par M. Bonnaire (du Cher), au nom d’une commission spéciale sur la cocarde nationale. Séance du 19 ventose an 7 ; 18 pp.
- Andrieux François. Opinion d’Andrieux (de la Seine) sur le projet de loi relatif à la Cocarde nationale. Séance du 12 floréal an 7 ; 24 pp.
- Gastin. Opinion de Gastin, sur le projet de résolution relatif à la Cocarde nationale. Séance du 29 floréal an 7 ; 10 pp.
Elles sont accompagnées d’un rarissime prospectus de la maison Chalon frères, avec échantillons d’étoffes tricolores numérotés (un bi-feuillet imprimé et complété à la main, avec l’adresse des destinataires à l’encre et un cachet de cire au verso).
Destiné à la promotion et à la vente des écharpes tricolores fabriquées par Chalon frères à Lyon, il donne la liste des prix suivant la largeur et la qualité des étoffes proposées. « Nous faisons aussi fabriquer des nœuds en rubans aux trois couleurs de la Nation, que Messieurs les Notables portent sur l’avant-bras gauche ». L’occasion saisie est la prochaine élection de la Saint-Martin.
Cet exemplaire, qui porte à l’encre la date du 14 novembre 1790, fut envoyé aux maires et officiers municipaux de la ville de Charolles, en Saône-et-Loire.
L’ensemble est complété par un extrait du Journal national du jeudi 8 Juillet 1790 (n° 94, 8 pp. [193] - 200), renfermant notamment un compte rendu des travaux du Champ de Mars et un article relatif au costumes des dames qui voudront assister à la fédération.
Parmi les accessoires nécessaires, relevons des « boutons nationaux avec trois couleurs », une « ceinture de ruban aux trois couleurs » et, pour le chapeau, une « cocarde à six feuilles ».
En 1793, la cocarde nationale étant « le signe sacré de la liberté », toute atteinte est profanation, acte sacrilège. Gastin va inventorier les gestes « impies » : arracher, fouler, déchirer, brûler, employer la cocarde à des usages tendant à l’avilir, cracher dessus, la couvrir d’ordures…
La cocarde nationale est perpétuellement surveillée pendant la Révolution.
En 1799, quand la république semble plus que jamais naissante, la cocarde nationale ne peut-elle pas devenir « le levier le plus puissant de l’opinion » dans une perspective de vaste régénération morale ?
Signe du « patriote », la cocarde avait fait l’objet de luttes indissociables de celles menées pour l’obtention des droits politiques » (J. M. Devocelle, la cocarde directoriale : dérives d’un symbole révolutionnaire).
Remarquable ensemble de documents révolutionnaires, tous très rares.
