Quand prime le spirituel
Édition originale du premier livre de Simone de Beauvoir écrit entre 1935 et 1938 et refusé à l'époque par Grasset et Gallimard. Très bel exemplaire, l'un des 35 sur Hollande, conservé broché, non coupé, tel que paru.
In-8 de 248 pp. Broché, couverture imprimée, non coupé, tel que paru.
216 x 144 mm.
Beauvoir, Simone de. Quand prime le spirituel. Roman.Paris, Gallimard, 1979.
Édition originale du premier livre de Simone de Beauvoir écrit entre 1935 et 1938 et refusé à l’époque par Grasset et Gallimard.
L’un des 35 premiers exemplaires numérotés sur Hollande.
« J'ai mis beaucoup de moi-même dans cet ouvrage. J'étais en révolte contre le spiritualisme qui m'avait longtemps opprimée et je voulais exprimer ce dégoût à travers l'histoire de jeunes femmes que je connaissais et qui en avaient été les victimes plus ou moins consentantes » (Simone de Beauvoir).
Pour qui la connaît un peu, chaque histoire qui constitue ce roman retentit des échos de sa propre vie, s’éclairant mutuellement, on y découvre ainsi déjà tous les thèmes qui lui seront chers : le féminisme, le carcan religieux, la liberté et la solitude infinie.
Simone de Beauvoir propose ce livre en 1938, l’année de ses trente ans, à Gallimard et à Grasset, qui le refusent.
Dans La force de l'âge, Simone de Beauvoir a raconté comment, de 1935 à 1937, elle a écrit Quand prime le spirituel, ce premier livre, resté longtemps inédit.
« Je résolus cette fois de composer des récits brefs. Je me limiterais aux choses, aux gens que je connaissais ; j'essaierais de rendre sensible une vérité que j'avais personnellement éprouvée. J'indiquais le thème par un titre ironiquement emprunté à Maritain. La première nouvelle décrit l'étiolement d'une jeune fille à l'institut Sainte-Marie. Dans la seconde, je m'amusais à imaginer, chez une adulte, la dégradation de la religiosité en chiennerie. Dans la troisième, l'héroïne, par son entêtement à jouer un rôle, jetait dans des désastres deux jeunes élèves qui l'admiraient. J'avais réussi à rendre cette distance de soi à soi qu'est la mauvaise foi. Dans la quatrième, je tentai à nouveau de ressusciter Zaza. J'échouai. Cinquième nouvelle : une satire de ma jeunesse. Mon enfance au cours Désir et la crise religieuse de mon adolescence. Ce récit était de loin le meilleur… Sartre en approuva de nombreux passage. »
« Beauvoir débutante a déjà le talent - qu'elle portera à son apogée dans ses Mémoires - de faire sentir une époque, avec ses conventions sociales, ses comportements stéréotypés, ses errements. Ses héroïnes sont à l'heure du choix, au cœur de leurs intimes contradictions, et elle les décrit avec humour, férocité - et compassion, pour Anne » (Josyane Savigneau).
Très bel exemplaire, l’un des 35 imprimés sur vergé de Hollande, de cette originale littéraire, non coupé, conservé broché, tel que paru.
