De la Sagesse
Seconde édition originale de « De la Sagesse » de Pierre Charron (1541-1603), « cette édition didactique des Essais de Montaigne » (Sainte-Beuve).
Précieux exemplaire relié en maroquin vert ancien aux armes du Duc d’Aumont (1709-1782).
In-8 de (9) ff. titre et portrait compris et 1 f. blanc, 742 pp., (1) p. de fautes et (1) p. bl. Maroquin vert, triple filet doré autour des plats, fleurette d’angle, armoiries frappées or au centre, dos lisse orné, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure armoriée du XVIIIe siècle.
168 x 105 mm.
Charron, Pierre. De la Sagesse, trois livres, par Pierre Charron Parisien Docteur es Droicts.
Seconde édition reveuë et augmentée.
M.DC.IV, Paris, David Douceur Librairie Iuré ruë Sainct Jacques à l’enseigne du Mercure arresté.(1604).
Première édition parisienne de De la Sagesse et seconde édition originale imprimée en 1604, trois années après l'originale bordelaise.
Elle est plus rare que la première.
« Les éditions de Bordeaux renferment plusieurs passages qui ont été ou supprimés ou adoucis et rectifiés dans l’édition de Paris, 1604, publiée après la mort de l’auteur, avec ses corrections et augmentations (par La Roche Maillet, avocat) ; c’est ce texte primitif qu’ont suivi la plupart des éditeurs de ce livre, et principalement les Elseviers et Bastien ; ils ont bien fait, sans doute, de l’adopter, mais ils auraient dû rapporter les variantes de l’édition de 1604 » (Brunet).
De La Sagesse est l’œuvre majeure de Pierre Charron, « cette édition didactique des Essais de Montaigne » selon le mot de Sainte-Beuve qui a fait fortune.
De la Sagesse prolonge Les Essais de Montaigne dont Charron avait été le disciple et l’héritier.
Les Trois livres de la Sagesse parurent à Bordeaux en 1601. Ils composent un vaste traité de philosophie morale.
« Il est parfaitement exact que Charron a amplement profité de l’expérience de Montaigne. Il pensait d’ailleurs en avoir le droit puisque Montaigne lui-même l’avait fait son héritier. Mais Charron n’est pas qu’un compilateur : dans le premier livre de la « « Sagesse », il fait œuvre de penseur original, en tentant très objectivement de cerner en quelques traits la nature de l’homme et de définir les rapports entre le physique et le moral. Par son esprit clair et synthétique, il annonce déjà lesmoralistes duXVIIe siècle et tout particulièrementle traité les « Passions de l’âme » de Descartes. »
« La Sagesse marque, au début du XVIIe siècle, un premier effort en vue de mettre de l’ordre dans les idées. Charron a eu les mêmes admirateurs et les mêmes adversaires que Montaigne, et la fortune de « La Sagesse » ressemble assez à celle des « Essais ». Traduite en italien, en anglais, en allemand, elle a eu en France, 49 éditions de 1601 à 1672 » (M. Dreano).
Condamné par le parlement, l’université et les jésuites, le De la Sagesse est déjà cité en 1645 par Gabriel Naudé parmi les livres les plus rares.
L’édition de 1604, plus rare que celle de 1601, a, selon Morgand, une valeur semblable à celle de 1601. Réf : Tchémerzine, II, pages 253 et 255. Edition de 1601 reliée en veau ancien, Morgand : 20 F. Or ; 25 F. Or et 50 F. Or ; Edition de 1604 ; Morgand, en veau ancien : 40 F. Or ; et un second 40 F Or.
Précieux exemplaire relié en maroquin vert du XVIIIe siècle aux armes du Duc d'Aumont, pair de France, né le 29 août 1709, mort à Paris le 14 avril 1782.
La bibliothèque du Duc d’Aumont avait été formée avec soin. Elle contenait les meilleurs ouvrages français en tout genre, et des plus belles éditions. La plupart des reliures, soit en maroquin, soit en veau marbré, sortaient des mains de l’habile Padeloup.
Cette magnifique collection fut dispersée, malgré les propositions d’un Anglais qui voulait, dit-on, l’acheter en bloc. Un grand nombre d’ouvrages de cette provenance se trouvent aujourd’hui à la Bibl. Nationale.
