Principia philosophiae
Édition originale rare et précieuse des Principia philosophiae de Descartes imprimée à Amsterdam en 1644, conservée dans sa reliure de l’époque en vélin ivoire au semé de points dorés recouvert de papier marbré.
De la bibliothèque Auguste Charbonnier de Crangeac.
In-4 de (11) ff., (1) f. bl., 310, (1) f. bl, (8) ff. et 331 pp., nombreuses figures.
Vélin ivoire au semé de points dorés recouvert de papier marbré brun, étiquette papier vert au dos. Reliure de l’époque.
199 x 147 mm.
Descartes, René. Principia Philosophiae.
Amsterdam, Louis Elzevier, 1644.
Suivi de : Descartes, René. Specimina Philosopiae : Sev Dissertatio De Methodo Recte regendae rationis, & veritatis in scientiis investigandae Dioptrice, Et Meteora.
Amsterdam, Louis Elzevier, 1644. Cum Privilegiis.
Edition originale rare des Principes de la philosophie et 1ère édition de la traduction en latin du Discours de la méthode ; des Dioptriques et des Météores, par Estienne de Courcelles.
Guibert, p.104 and 118 ; Krivatsy, 3116 ; Willems, 1008 ; Norman, 622 ; Tchémerzine, IV, 287 et 297 ; Rahir, 1007.
First edition of Descartes theory of Physics, in which Descartes developed his theory of vortices, and attempted to reconcile Copernican astronomy with Biblical teachings. Based in part on his then unpublished work Le monde, which treated the creation and function of the universe in completely mechanistic terms, the Principia philosophiae provides a systematic statement of his metaphysics and natural philosophy. Descartes' system represents a truly comprehensive look at the universe in a fundamentally new, mechanistic and non-teleological way. His vortex theory was the starting point for all serious work in physical theory in the mid-17th century, including Newton. The final part includes the first scientific theory of magnetism. "Descartes' vortex theory was the starting point for all serious work in physical theory in the mid-17th century, including Newton." (Gaukroger, Descartes: An Intellectual Biography, Clarendon, 1995).
Descartes y met au point sa « théorie des vortex », ancêtre de la gravitation newtonienne.
Descartes présentait les Principia philosophiae comme le « Traité systématique et définitif des principes de la connaissance », soit comme l’expression la plus achevée de son système philosophique. L’ouvrage se compose de quatre parties : « Des principes de la connaissance humaine », qui relève du propos métaphysique : « Des principes des choses matérielles », qui traite de la physique, de l’énoncé des lois générales du monde et de la matière ; « Du monde visible », qui est sa cosmologie ; « De la Terre », qui se rattache à ce que nous appelons la physique et la chimie.
Le Discours de la méthode (1637) avec les Essais philosophiques, dans leur ensemble, puis les Méditations métaphysiques (1641) avaient déjà donné de larges aperçus des traits fondamentaux de la pensée cartésienne. Ici Descartes se conforme au mode de pensée des doctes de son temps, qui concevaient le philosophe comme auteur d’une « somme » offrant une explication complète du monde.
La première partie est essentiellement une reprise de ce qu’exposent respectivement le Discours et les Méditations, en particulier de la proposition du doute méthodique et des preuves de l’existence de Dieu. Les apports les plus neufs consistent en des exposés inédits ou des précisions sur deux points principaux. L’un concerne les limites que Descartes assigne à la quête humaine du savoir : la raison humaine ne doit pas se lancer dans la recherche des causes finales, c’est-à-dire des desseins et arrêts de la divinité, qui sont inaccessibles à l’homme puisqu’il est imparfait (et donc ne peut concevoir les desseins de la perfection divine) et qui appartiennent à l’ordre de la foi et non de la science. L’autre concerne la distinction entre les deux formes de la pensée : l’entendement, qui conçoit le vrai, et le vouloir (ou « volonté »), qui est omniprésent, bien plus étendu que l’entendement, mais qui est, aussi, sujet à confusions, erreurs, illusions puisque les passions et l’imagination en sont partie intégrante. De là, il tire la conséquence que le libre arbitre, la part immense de liberté dont l’homme dispose, ne peut être que mal employé si nous nous fondons sur la volonté et non sur l’entendement. S’esquisse là la problématique de la morale (la volonté est liée à la relation entre la « substance pensante », l’âme, et la « substance étendue », le corps) et de la psychologie, qui sera ensuite développée dans son Traité des passions de l’âme. Cette première partie des Principes, si elle n’est pas fondamentalement neuve, complète la théorie cartésienne.
Précieux et fort bel exemplaire de cette importante édition originale de Descartes conservé dans sa reliure de l’époque en vélin ivoire au semé de points dorés recouvert à l’époque de papier marbré, provenant de la bibliothèqueAuguste Charbonnier de Crangeac.





