Lettres
Édition originale des Lettres de Descartes adressées à la Reine de Suède, la princesse Elisabeth et Mersenne.
Bel exemplaire conservé dans son vélin de l’époque.
In-4 de (15) ff., 663 pp., (1) p.Plein vélin, titre calligraphié au dos. Reliure de l’époque.
228 x 156 mm.
Descartes, René. Lettres de Mr. Descartes où sont traitées les plus belles Questions de la Morale, Physique, Médecine, et des Mathématiques.Paris, Charles Angot, 1657.
Édition originale (Tchemerzine) contenant « 119 Lettres françaises et latines adressées pour la plupart à la Reine de Suède, la Princesse Palatine, Mersenne, Chanut, Le Roy, Morin. Elles sont parfois accompagnées de figures sur bois » (Guibert).
Guibert, pp.77-79 ; Tchemerzine, II, 785 ; Brunet, II, 611.
La publication des Lettres de Descartes (1657-1667) avait refroidi le zèle des jansénistes à son égard, d'Arnauld et de Nicole en particulier et sans doute aussi de Pascal, qui lui reprochait d'avoir voulu se passer de Dieu dans sa physique.
« Malgré les attaques dont il était l’objet, la renommée de philosophe novateur de Descartes avait dépassé le petit monde des savants et atteint le milieu des princes mécènes. La princesse Elisabeth, princesse palatine exilée à La Haye, instruite et curieuse de philosophie, entra en relation avec lui et ils entretinrent une correspondance suivie, qui forme un gros volume de Lettres. Le marquis de Newcastle, la reine Christine de Suède firent de même. » (Dictionnaire des auteurs).
Pour la plupart ces Lettres furent écrites entre 1637 et 1647.
De 1642 à 1649, pendant la période de sa vie qui va des Méditations métaphysiques à sa mort à Stockholm, Descartes échangea une correspondance assidue avec la princesse Elisabeth, fille de Frédéric V, électeur palatin et roi de Bohême. Cette femme fort cultivée et versée dans les sciences mathématiques avait lu avec beaucoup d’intérêt et une vive admiration les Méditations métaphysiques. Descartes l’entretiendra de ses propres écrits, de livres qu’il lui conseillera et discutera physique, philosophie et mathématiques.
« Clerselier avait habilement choisi les lettres de ce volume : le public qui s'intéresse aux questions de morale, de physique même et de médecine, eut de quoi se satisfaire ; puis les noms de la reine Christine et de la princesse Elisabeth, l'une et l'autre encore vivantes, celui de Balzac, sans parler de ce gentilhomme anglais, M. More, et de ce seigneur dont on ne disait pas le nom, devaient attirer l'attention, et faire honneur au philosophe qui avait été en correspondance avec d'aussi grands personnages. Le succès du livre était assuré, et deux ans après, lorsque Clerselier publia son second volume, il constate, dans la Préface, que le premier est déjà « entièrement débité ».(Œuvres de Descartes, Adam et Tannery).
Cette correspondance est passionnante car Descartes s’explique et développe certains points exposés dans ses œuvres ; elle représente aussi l’un des seuls documents nous permettant de découvrir l’intimité du penseur.
Ex-libris manuscrit daté de 1685 sur la page de titre.
