Réfutation des erreurs de Benoit de Spinosa
Édition originale de la critique de Spinoza par Fénelon.
Bel et précieux exemplaire conservé dans sa fine reliure de l’époque aux armes du marquis de Choiseul Baupré.
4 parties en 1 volume in-12 de (5) ff., 158 pp., 483 pp. (mal chiffrées 183), (2) pp.
Veau glacé, triple filet doré encadrant les plats, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs orné de fers à l’araignée, pièce de titre, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l’époque.
140 x 60 mm.
Fénelon. Réfutation des erreurs de Benoit de Spinosa… Avec la vie de Spinosa… Bruxelles, François Foppens, 1731.
Édition originale de la critique de Spinoza par Fénelon.
Tchemerzine, III, 231-232 ; Barbier, IV, 181.
Le recueil regroupe des textes relatifs à la pensée de Spinoza publié par Lenglet du Fresnoye (1674-1755).
Il comprend une Vie de Spinosa par Jean Colerus, ministre de l’église luthérienne de La Haye, la Réfutation de Boulainvilliers, celle de Fénelon, un Extrait du nouvel athéisme renversé de François Lami ainsi qu’un ouvrage en latin intitulé Certamen philosophicum.
Peignot, dans son Dictionnaire critique (T. II, pp. 132-136), décrit cette édition et rappelle que la Réfutation a été supprimée comme étant favorable au spinosisme ; il affirme qu’elle est plus rare que l’ouvrage de Spinosa.
« Spinoza est devenu une célébrité philosophique ainsi qu’en témoigne sa Correspondance : il échange des lettres avec le philologue Vossius, avec Huygens, inventeur de l’horloge à pendule et de la théorie ondulatoire de la lumière, avec Oldenbourg, l’un des deux premiers secrétaires de la Société royale de Londres. Vers 1665, Spinoza est près d’achever l’Éthique. Mais la rédaction est brusquement interrompue, et le philosophe commence à écrire un Traité théologico-politique. Spinoza est alors considéré à la fois comme un réformateur de la philosophie nouvelle, de la religion traditionnelle, et comme un politique audacieux. Le dernier ouvrage auquel il ait songé, et qu’il a commencé à rédiger, est un Traité politique qui renouvelle les attaques contre le fanatisme et l’intolérance » (Martial Gueroult).
Dans le présent volume, il est question de l’Etat, du droit naturel et civil, et du pouvoir souverain. Spinoza fait sienne en partie la théorie du contrat social de Hobbes, mais tandis que celui-ci s’en sert pour justifier l’absolutisme, Spinoza, tout en professant le plus grand respect pour les autorités constituées, témoigne d’une préférence marquée pour un régime démocratique qui inscrirait au nombre de ses lois fondamentales le principe de la liberté religieuse. Le livre s’achève sur un plaidoyer en faveur de la liberté de pensée et d’expression. Dans cette œuvre Spinoza pourrait passer pour un précurseur des philosophes du XVIIIe siècle, si le profond sentiment religieux qui l’inspire n’éclipsait tous les éléments de critique politique, sociale et théologique.
Précieux et bel exemplaire conservé dans sa fine reliure de l’époque aux armes du marquis de Choiseul Baupré (Olivier 813).

