Le Code Justinien
« Très belle reliure Renaissance d’un style très élégant et très pur » (Librairie Lardanchet, Année 1953 ; collationné complet ; 175 000 FF il y a 70 ans).
Le Code Justinien relié par Claude de Picques en 1537.
In-8 de (32) ff. dont le titre avec la marque de l’imprimeur, première partie 320 ff. Seconde partie 243 ff. + 1 f. de marque ; suivi de 20 ff. d’index incomplet du dernier cahier d’Index.
Maroquin rouge, dos à nerfs, ornés de fleurons dorés, plats richement ornés de filets dorés et d'un décor central, inscription en lettres dorées au centre du premier plat : "Codicis Just. Libri novem " et au centre du deuxième plat, la devise : « Consilio cedo Fortuna » ; filet or sur les coupes, tranches dorées. Riche reliure d’époque Renaissance exécutée par Claude de Picques.
182 x 110 mm.
Paris, Claudium Chevalonium, 1537.
Connu sous son nom latin, le corpus iuris (ou juris) civilis (littéralement, « corpus de droit civil ») est la plus grande compilation du droit romain antique. Le premier volet du corpus date de 529, la seconde version de 534.
Ce corpus est issu de l'ambition de Justinien Ier, empereur de l’Empire romain d’Orient. Celui-ci souhaitait disposer d'un corpus de droit utile à son empire et fidèle à la tradition romaine. L'œuvre est à mi-chemin entre codification et compilation. Bien qu’ils aient repris les textes classiques, les auteurs ont su adapter des textes d'époques très différentes (théoriquement toute l'histoire romaine), de la Loi des Douze Tables aux constitutions impériales du Bas-Empire, pour constituer un ensemble cohérent assez différent du droit romain classique, car accordé au christianisme.
Cette œuvre législative prend une importance fondamentale en Occident car c’est sous cette forme reçue de Justinien que l’occident médiéval, à partir du XIIè siècle, adopte le droit romain, ancêtre de notre droit civil (telle est la tradition civiliste ou continentale). En effet, lors de la renaissance du droit romain au cours du XIIè siècle, les compilations de Justinien ont été retrouvées par l’intermédiaire des juristes.
Justinien était tellement sûr de la pérennité du corpus qu’il abrogea tout le droit antérieur, conféra une autorité équivalente à l’ensemble de l’œuvre, et interdit même tout commentaire du Digeste, « clair comme de l’eau de roche ».
Vers 900, l'empereur Léon le Sage commanda la traduction de l'ensemble en grec, pour le rendre compréhensible aux juristes byzantins. Cette version grecque fut intitulée Basilica.
Célèbre exemplaire ayant fait l’objet d’une reproduction hors texte pleine page dans le catalogue de la Librairie Lardanchet de 1953, collationné complet et porté il y a 70 ans au prix impressionnant de 175 000 FF avec ce commentaire « Très belle reliure Renaissance d’un style très élégant et très pur ».
La vente Raphaël Esmérian du 6 juin 1972 présentait deux reliures très proches : n°78 et n°87 (cette dernière réalisée pour Jean Grolier), toutes deux exécutées par Claude de Picques. Le n° 87 fut adjugé 11 000 € il y a 51 ans.
