Les Essais
La version définitive des Essais de Montaigne, donnée par Marie de Gournay avec l'édition originale de sa nouvelle préface.
Séduisant exemplaire, très grand de marges, conservé dans sa première reliure en vélin souple de l'époque.
Paris, 1598.
Grand in-8 de (4) ff., 1 165 pp. et (1) f. blanc.
Vélin souple à recouvrement, qq. mouillures et piqures, reliure de l'époque.
196 x 125 mm.
Montaigne, Michel Eyquem de. Les Essais de Michel seigneur de Montaigne. Edition nouvelle, prise sur l’exemplaire trouvé après le deceds de l’Autheur, reveu & augmenté d’un tiers outre les précédentes impressions. Vires acquirit eundo.Paris, Abel l’Angelier, au premier pilier de la grand’salle du Palais. m. c. cxviii. Avec privilège. (1598)
Précieuse seconde édition posthume des Essais, d’une extrême rareté.
Sayce & Maskell, 36-38 ; Tchemerzine, IV, 877 ; P. Desan, Bibliotheca desaniana, n°23.
« Seconde édition du texte de 1595, donnée par Mlle de Gournay. Elle est de la plus grande rareté et intéressante à cause de la nouvelle préface (ici en édition originale), où Mlle Gournay rétracte celle de 1595» (Tchemerzine).
Montaigne mourut le 13 septembre 1592 à l’âge de 59 ans. L’édition des Essais donnée en 1595 par Mademoiselle de Gournay, « la fille d’adoption » de Montaigne, avec l’aide de la veuve de Montaigne et de Pierre de Brach fut établie d'après l’exemplaire des Essais, annoncé par Montaigne et d’après les écrits manuscrits découverts dans le bureau de travail de l’auteur.
La réalisation matérielle de cette édition demanda une attention extrême de la famille et des amis de Montaigne ainsi que d’Abel l’Angelier et de Marie de Gournay qui apportait au fur et à mesure des corrections manuscrites qui forment ainsi autant de variantes dans des exemplaires de cette même édition.
Cette édition de 1598 est très rare et très importante car elle comporte une préface dans laquelle Mademoiselle de Gournay rétracte celle de 1595 « que l’aveuglement de son âge et une violente fièvre d’âme lui laissa naguère eschapper des mains » et une préface de Montaigne « corrigée de la dernière main de l’auteur ».
« Cette édition présente le texte définitif de Montaigne corrigé par Marie de Gournay en 1596-1597 sur le manuscrit de l’Exemplaire de Bordeaux lors de son séjour au château de Montaigne. Différent de celui de 1595, le titre précise qu’il s’agit d’une « édition nouvelle prise sur l’exemplaire trouvé après de deceds de l’Autheur ». Cette édition marque la première apparition de la courte préface de Marie de Gournay en remplacement de la longue préface de 1595, qui avait été fortement critiquée et, conséquemment, retirée par Marie de Gournay. L’avis au lecteur de Montaigne, daté du premier mars 1580, est suivi d’une note de Marie de Gournay qui indique que ce texte, corrigé de la main de l’auteur, fut égaré lors de la première impression posthume des Essais en 1595. Beaucoup d’erreurs ont été corrigées pour cette édition au format plus maniable que les impressions de 1588 (in-4) et 1595 (in-folio). Cette édition servit de référence pour la composition de la plupart des éditions du XVIIe siècle » (Philippe Desan).
« D’ébauches en corrections, de remords en précision, Montaigne échafaude une des œuvres maîtresses de l’esprit humain » (En français dans le texte).
Séduisant exemplaire, très grand de marges, en condition d’époque de cette précieuse édition « intéressante et de la plus grande rareté ».
Selon le Docteur Payen, éminent spécialiste des grands textes du xvi siècle, « il n’existerait que deux exemplaires complets » de cette précieuse édition.
Provenance : Ex-dono autographe : « À Monsieur le Docteur Brissaud, qui fait plus de bien que Montaigne. Juin 1907, Anna de Noailles. »
Anna de Noailles (1876-1933), de son de naissance Ana-Elisaveta Bibescu Basarab Brâncoveanu, est une écrivaine et poétesse française issue d’une grande famille de l’aristocratie roumaine. Elle a vécu toutes sa vie à Paris où elle a fait partie de la haute société et fréquenté l’intelligentsia de l’époque : son salon littéraire réunissait Edmond Rostand, Colette, Maurice Barrès, Jean Cocteau, Paul Valéry, Jane Delafoy, François Mauriac ou encore Julia Daudet. Anna-Elisabeth prend le nom Anna de Noailles par son mariage avec le comte Mathieu de Noailles, quatrième fils du septième duc de Noailles. Ami proche de Marcel Proust, elle a joué un rôle très important dans la vie littéraire française de l’époque, et fut même la première femme à recevoir la distinction de commandeur de la Légion d’honneur et à être reçue à l’Académie royale de la langue et de littérature françaises de Belgique (où lui succèderont Colette et Jean Cocteau).
Edouard Brissaud (1852-1909) est un grand neurologue de la Faculté de médecine de Paris. Proche des milieux artistique de son temps, il entretint notamment une amitié avec Anna de Noailles et Marcel Proust.
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