Bouclier d'Estat et de Justice

Lisola, Baron François-Paul de
S.l. (Bruxelles, Foppens), 1667.
Prix : 12 000 €

« La domination de l’Europe s’avère le but de Louis XIV ». Une puissante critique de la politique du Roi Louis XIV.

L’étincelant exemplaire du grand Colbert.

Provenances : Jean-Baptiste Colbert ; Adolphe Bordes ; Célestin Moreau (ex-libris à la fourmi) ; Michel Doutreligne.

Petit in-12 de 360 pp.
Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, armoiries frappées en or au centre, dos à nerfs orné, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l'époque.

128 x 73 mm.

Lisola, Baron François-Paul de. Bouclier d'Estat et de Justice contre le dessein manifestement découvert par la monarchie universelle, sous le vain prétexte des prétentions de la Reyne de France. Seconde édition corrigée et augmentée.
S.l. (Bruxelles, Foppens), 1667.

Principale œuvre d’opposition à la politique d’agression territoriale conduite par le roi Louis XIV contre les Pays-Bas catholiques, ce livre cinglant et fameux est le seul reconnu par le Baron de Lisola dans le « Dénouement des Intrigues du Temps ».

Au moment où le fils et successeur de Louis XIII envahit les Pays-Bas espagnols, le déclin de l’Espagne s’impose comme une évidence ; la domination de l’Europe s’avère le but de Louis XIV. Tel est, en tous cas, le cri d’alarme lancé en 1667 par François-Paul de Lisola dans ce livre où il dénonce « le dessein de la monarchie universelle » qui anime, « manifestement » selon lui, la cour de France. Pour le contrecarrer il prône l’équilibre européen. Dans ce livre que Bayle trouva « fort bon » Lisola s’était voué à démontrer que « la France voulait dévorer toute l’Europe ». Son objet est de dévoiler la vraie nature de la politique française. Le ressort de la machine est la volonté de dominer le monde : « une ambition qui marche à grands pas à la Monarchie universelle ». La conquête des Flandres serait seulement le premier de ces pas.

L'auteur était homme d'État et publiciste autrichien (1613-1675).
Après avoir pendant quelques années exercé la profession d'avocat à Besançon, il employa en 1638 des manœuvres illicites pour se faire élire membre du conseil de la ville ; ceci ayant été mis à jour, il dut s'enfuir en Allemagne. Quelque temps après il entra au service de l'empereur, qui l’envoya en 1643 comme son résident en Angleterre. Dans les années suivantes, Lisola fut député comme ambassadeur impérial successivement auprès des cours de Pologne, d'Espagne et de Portugal,
et prit part en 1668 à la conclusion de la paix d'Aix-la-Cbapelle.
Pendant toute sa carrière diplomatique il usa de son habileté consommée dans l’art des négociations pour faire abaisser la puissance de la France.

Louvois dans une lettre adressée au maréchal d'Estrades, en date du 15 janvier 1674, écrit : « ce serait un grand avantage de pouvoir le prendre et que même il n'y aurait pas grand inconvénient de le tuer ».

Sulfureux mais étincelant exemplaire personnel du principal Ministre du roi Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert, avec ses armoiries sur les plats et la mention intérieure manuscrite « Bibliotheca Colbertina ».