Les Essais

Montaigne, Michel de
Paris, Abel L’Angelier, 1595 avec privilège.
Prix : 95 000 €

L’un des plus beaux exemplaires répertoriés de l’édition de référence (1595) des Essais de Montaigne.

L’exemplaire à très grandes marges, en vélin ivoire décoré de l’époque, enrichi d’une vingtaine de corrections autographes de Marie de Gournay fille d’alliance de Montaigne, provenant de la bibliothèque de l’humaniste Jean Dessain, avec ex-libris.

In-folio, vélin ivoire, médaillon central de branches d’olivier doré, os à nerfs. Reliure parisienne de l’époque.

352 x 225 mm.

Montaigne. Les Essais.Edition nouvelle trouvée après le deceds de l’Autheur, reveue et augmentée par luy d’un tiers plus qu’aux précédentes Impressions.
Paris, Abel L’Angelier, 1595 avec privilège.

L’édition originale complète des Essais de Montaigne qui fixe le texte définitif de ce monument de la littérature de la Renaissance.

La première originale, parue en 1580, ne possédait que les deux premiers livres. Le troisième parut dans l’édition de 1588.

La découverte d’un exemplaire très annoté de l’édition des Essais de 1588, trouvé après la mort de Montaigne survenue le 13 septembre 1592, est à l’origine de cette nouvelle édition corrigée et augmentée donnée par Mademoiselle de Gournay, « fille d’alliance » de Montaigne.

Cette édition représente donc la première édition complète, posthume, comportant 1409 additions puisées dans l’exemplaire personnel de Montaigne.

« Cette première édition donnée par Mle de Gournay, établie d’après les manuscrits de Montaigne, est augmentée d’un tiers et contient une préface apologétique que Mle de Gournay n’a pas reproduite dans les éditions suivantes jusqu’en 1617. Elle fixe le texte définitif des Essais.

Les pp. 63-64 et 69-70 ont été cartonnées. Le carton de la p. 63 est une addition de 22 lignes commençant ainsi : Car qui se mesle de choisir et de changer…, et finissant : … aul Cleantem aul Chrysippum sequos… » (Tchémerzine, VI, 876.)

Exemplaire de l’émission chez Abel L’Angelier, avant les cartons pour les pages 63-64 et 69, l’errata en second état (avec 49 fautes) et titré Fautes à corriger en l’Impression de quelques Exemplaires, les pages 87-88 mal chiffrées 96-97 et la page 92 mal chiffrée 76.

Exemplaire comportant une vingtaine de corrections autographes de Marie de Gournay.

Marie de Gournay a corrigé elle-même des exemplaires chez l’imprimeur.

“Probably working on the sheets before binding she corrected by hand about twenty further errors and these ink-corrections are found in almost all copies”(Sayce).

Montaigne laisse en mourant deux exemplaires de l’édition de 1588 chargés de corrections et d’additions de sa main mais différents l’un de l’autre. Ce fut sur un de ces exemplaires que Mademoiselle de Gournay donné l’édition de Paris, Abel L’Angelier, 1595, in-folio, dont le titre porte qu’elle a été faite sur une copie trouvée après le décès de l’auteur, revue et augmentée par lui d’un tiers plus qu’aux précédents impressions ».

Ce livre qui est parfaitement et correctement exécuté reste encore aujourd’hui la principale édition de Montaigne pour l’authenticité du texte. “From 1773 until the end of the eighteenth century, the editions of British plays published by John Bell (1745-1831) were the most popular and carefully produced of that genre.

They presented the most striking innovations in design, print and illustration, and hence were widely copied or plagiarized. Tel est le jugement qu’en porte M. J.-F. Payen.

Cette édition des Essais est donc la plus importante mais elle est moins rare que celle de 1580, exception faite des exemplaires conservés dans la plus enviable des condition qui soit, en vélin décoré de l’époque non restauré.

Le succès de cette édition fit que tous les beaux exemplaires en condition d’époque furent reliés de nouveau aux XVIIe, XVIIIe et principalement au XIXe siècle par les grands noms du moment, Trautz-Bauzonnet, Lortic, Chambolle-Duru, Capé, etc.

Superbe exemplaire, grand de marges, avec des remarques de premier tirage, apparemment l’un des seuls répertoriés en vélin décoré de l’époque.

Sur les 9 prestigieux exemplaires cités par Jules Le Petit, 8 sont en reliure postérieure et le 9e est en veau ; sur les 14 exemplaires prestigieux cités dans le supplément de Brunet (VII, 1098-1099), 11 sont en reliure postérieure ou moderne et parmi les 3 qui en 1865 (date du supplément de Brunet) étaient en condition ancienne figurait celui de Fouquet décrit comme « à moitié pourri par l’humidité », celui d’Hangard « un peu piqué » et celui de Tufton en ancienne reliure de maroquin fort bien conservé.

Provenance : Jean Dessain avec ex-libris manuscrit. Famille d’humanistes ayant donné deux imprimeurs-librairies au XVIIIe siècle dont Jean Dessain (1722-1766).