Journal du Voyage de Michel de Montaigne en Italie

Montaigne, Michel de
Rome et Paris, 1774.
Prix : 5 800 €

Indispensable complément des Essais, ce voyage en Italie devait profondément marquer la sensibilité de Montaigne. Son influence sera décisive sur le troisième livre des Essais.

Première édition du Voyage de Montaigne de format in-4 « plus désirable et plus recherchée », « parue à peu près en même temps que l’édition in-12 ».

L'un des seuls exemplaires imprimés sur grand papier de Hollande à toutes marges.

In-4 de (4) ff., 1 portrait, 54 pp., 416 pp., exemplaire à toutes marges, brochure de papier marbré ancienne, plats postérieurs, gardes de papier postérieur, qq. taches et restauration marginale aux derniers feuillets.

303 x 230 mm.

Montaigne, Michel de. Journal du Voyage de Michel de Montaigne en Italie par la Suisse et l'Allemagne, en 1580 et 1581. Avec des notes par M. de Querlon.
Rome et Paris, 1774.

Édition originale de format in-4 du Journal du Voyage de Montaigne « parue presque en même temps que l’édition in-12 » (Tchémerzine, IV, 914).

Elle a de tout temps été plus recherchée que l’édition de petit format.
Elle est ornée du portrait de Montaigne gravé par Saint-Aubin.

« Ce livre est d’une grande importance pour l’entendement de l’esprit et du caractère de Montaigne » (Graesse IV, 581).

« En accord avec le goût bibliophilique du XVIIIe siècle, le format in-4 est considéré comme le plus désirable et la plupart des exemplaires connus dans ce format sont en veau blond raciné ou moucheté avec des dos ornés et dorés… L’édition en deux volumes in-12 est moins désirable et beaucoup moins recherchée que le format in-4 » (Philippe Desan, n° 111 et 113).

Le manuscrit inédit de cette relation, écrit en partie de la main de Montaigne fut découvert par l’abbé Prunis, parmi les papiers de l’ancien château de Montaigne.

Le 22 juin 1580, Montaigne quitte son château, où en neuf ans il a composé les deux premiers livres de ses essais. Il fait d'abord une pointe jusqu'à Paris, puis commence ce voyage qu'il n'a entrepris que pour connaître les bains les plus renommés contre le mal de la pierre et pour voir de nouveaux pays et de nouveaux hommes.

« Il s'arrête à Plombières, où il fait une cure, puis par Mulhouse, il parvient à Bâle d'où il repart pour Baden. En suivant le Rhin, il admire les chutes de Schaffhouse, s'arrête à Constance et remonte jusqu'à Ausbourg. Il dépasse Munich, franchit le Tyrol, par Bolzano et Trente (où il entend déjà parler italien) et arrive à Vérone le jour de la Toussaint. A Venise, il s'enquiert de tout et, spécialement, des courtisanes, il visite ensuite Bologne, la Toscane, Florence, Par Sienne, Buonconvento, Viterbe, le voici à Rome, le 30 novembre. Il y demeure jusqu’au 19 avril 1581. Franchissant les Apennins, il visite Loreto, touche Ancône, Fano, oblique vers Urbino et, par Borgo-San-Sepolcro, parvient à Florence. Voici Pistole, Lucques et ses bains célèbres. Il y séjourne du 8 mai au 21 juin. Il visite alors les alentours et admire tout particulièrement Pise. Le 14 août, il s'en revient à Lucques. C'est dans cette ville qu'il apprend qu'il vient d'être élu maire de Bordeaux. Il revient alors à Rome, où il séjourne pendant les premiers quinze jours d’octobre. De là, il remonte à Sienne, Lucques, Sarzana, Plaisance, Pavie (il admire sa chartreuse) et ne fait qu'un bref séjour à Milan. Le dernier jour de novembre, il rentre chez lui. »

« De septembre 1580 à novembre 1581, Montaigne voyage donc en Europe : Allemagne, Suisse, Italie pour découvrir autrui dans sa différence et sa diversité : ce qu'on mange ne l'intéresse pas moins que ce que l'on pense, et à Rome il est aussi diligent à écouter la conversation des « femmes publiques » qu'à « ouïr des disputes de théologie » ou visiter les antiquités des vignes cardinalices. « Les rois de Perse, dit-il, qui s'obligeaient de ne boire jamais autre eau que celle du fleuve de Choaspès, renonçaient par sottise à leur droit d’usage en toutes les autres eaux, et asséchaient pour leur regard tout le reste du monde » (Fausta Garavini-Gallimard).

«On considère en général le « Journal de Voyage » de Montaigne dans son parcours diurétique à travers l’Europe comme un document biographique et littéraire ; à ce titre il est déjà intéressant de pénétrer dans les coulisses des Essais, de distinguer du sujet de l’œuvre de sagesse le personnage historique » (Guy Demerson).

Indispensable complément des Essais, ce voyage en Italie devait profondément marquer la sensibilité de Montaigne. Son influence sera décisive sur le troisième livre des Essais.

Précieux exemplaire sur grand papier de Hollande, à toutes marges.