Alcinoi disciplinarum platonis epitoma
Très rare première édition incunable citée par Goff, de l’Introduction à la Philosophie de Platon par Alcinoi, son disciple. Superbe et précieux exemplaire, à marges immenses, aux initiales rubriquées à la plume et aux deux premières lettrines enluminées, l’une rehaussée à l’or.
Nuremberg, Koburger, 1472.
Petit in-folio de (22) ff. caractères gothiques, 33 lignes par page. Veau brun, double encadrement de filets à froid sur les plats, dos à nerfs orné de fleurons et filets à froid, titre doré, coupes ornées, roulette intérieure dorée, tache rousse marginale sur les 2 premiers feuillets.
315 x 210 mm.
[Platon et Aristote]. [Alcinus]. Alcinoi disciplinarum platonis epitoma. id est. Breuiarium… [Au colophon :] Anno salutis M. CCCC. lxxii [Nuremberg, Antoine Koburger, 24 novembre, 1472].
Reliure du milieu du XIXe siècle.
Très rare première édition incunable de l’introduction à la philosophie de Platon d’Alcinoi.
Donnée par Antoine Koburger.
Elle est la seule citée par Goff.
Goff, A-365 ; Hain, 620 ; Pellechet, 419 ; Stillwell, A-332 ; Proctor, 1965 ; BMC, II, 412 ; Panzer, p.9 ; Santander, II, n°58 ; A. A. Renouard, Catalogue de la bibliothèque d’un amateur, I, p.174.
Superbe et précieux exemplaire aux initiales rubriquées à l’encre rouge et aux deux premières lettrines enluminées, l’une étant rehaussée à l’or.
« Cette pièce est rare. » (Renouard).
« Première édition très rare, imprimée à longues lignes sans distinction de chapitres ou sections et sans chiffres, signatures et réclames. La totalité de ce volume est de 22 feuillets imprimés : on trouve au commencement une épître dédicatoire de l’évèque de Tropea (Petrus Balbus Pisanus) auteur de cette version latine de Alcinous, adressée au cardinal Nic. De Cusa ; vient ensuite le texte, à la fin duquel on lit cette souscription : Epitoma Alcinoi in disciplinaru Platonis definit. Anno salutis. M. CCCC. LXXII. Die vero XXIIII. Mensis Novebris. » (Santander qui cite l’édition présente en tant qu’originale).
Antoine Koburger (1443-1515), éditeur et libraire allemand et l'un des imprimeurs les plus distingués et les plus actifs du XVe siècle fut célèbre pour les « Chroniques de Nuremberg » qu'il publia en 1493.
Alcinous florissait au Ier siècle après J. C.
Formé à l’école d’Alexandrie et fidèle à l’esprit de cette école, il commença le premier à mêler à la doctrine de Platon les opinions d’Aristote et les idées orientales.
On en trouve la preuve dans son Introduction à la philosophie de Platon, abrégé où il expose assez complètement ce vaste système, mais en y ajoutant des éléments étrangers. Par exemple, quand il parle des esprits et des démons, il paraît en savoir beaucoup plus que Platon : il les fait, les uns visibles, les autres invisibles ; il les distribue entre tous les éléments et nous fait connaître leurs rapports, leur influence, et met sous nos yeux une démonologie complète, de laquelle à la magie il n’y a plus qu’un pas à faire.(Dictionnaire des Sciences philosophiques, pp.48-49).
On connaît Platon et quelques-uns de ses ouvrages ; mais il en est peu qui aient une idée exacte et précise de l’ensemble du système de philosophie du prince des philosophes.
Présenter aux amateurs de la philosophie le tableau en raccourci du platonisme était un service important à leur rendre.
C’est ce qui fut entrepris et exécuté par Alcinois, philosophe platonicien, dans cet ouvrage que l’on peut regarder comme une perle perdue dans la poussière des siècles.
Combien doit-on être curieux de voir ramassé dans un cadre en miniature un système de philosophie qui a si longtemps occupé le trône de l'opinion, aujourd'hui surtout que ce genre de curiosité est si difficile à satisfaire : car il est rare d'avoir sous sa main la collection complète des œuvres de Platon.
Si l'on réfléchit que les ouvrages de Platon sont très nombreux et très variés mais sans aucun ordre qui lie entre eux les différents traités, on doit regarder comme très précieuse la carte de réduction du platonisme, si l'on peut s'exprimer ainsi, qui donne à l'esprit la facilité d'embrasser comme d'un coup d'œil ce vaste ensemble. (J. J. Combes-Dounous).
Cette traduction du texte d’Alcinoi est due aux talents de Pietro Balbus.
Superbe et précieux exemplaire de cette très rare édition incunable, très grand de marges (hauteur : 315 mm) aux initiales rubriquées à l’encre rouge et aux deux premières lettrines enluminées, l’une étant rehaussée à l’or.
L’exemplaire cité par BMC ne mesurait que 303 mm de haut.
Provenance : Bibliothèque Moreau (10 décembre 1934, n° 18).
