Extrait du projet de paix perpétuelle

Rousseau, Jean-Jacques
S. l., 1761.
Prix : 3 800 €

« La parution de l’ouvrage marque le véritable commencement d’un débat sur l’idée de paix perpétuelle et les moyens de la réaliser » (J. Ferrari).

Édition originale de cet ouvrage essentiel de Rousseau qui préfigure l’idée d’une Société des Nations et d’une Union Européenne.

Très bel exemplaire conservé dans sa fine reliure en veau de l’époque.

5 ouvrages reliés en 1 volume in-12 de (1) f., IV et 196 pp., (1) f. bl., 21 pp., (1) f. bl., 111 pp., (2) ff. pour le faux-titre et le frontispice, 114 pp., (1) f. bl., (1) f., 49 pp., 4 pp.
Veau moucheté, dos à nerfs orné filets et fleurons dorés, pièce de titre en maroquin rouge, coupes décorées, tranches jaspées. Reliure de l’époque.

171 x 107 mm.

Rousseau, Jean-Jacques. Extrait du projet de paix perpétuelle de monsieur l’abbé de Saint-Pierre par J. J. Rousseau, Citoyen de Genève.
S. l., 1761.

Édition originale de cet ouvrage essentiel de Rousseau qui préfigure l'idée d'une Société des Nations et d'une Union Européenne.
Dufour, n°129 ; Tchemerzine, V, 542 ; Conlon, 61 :552 ; E. Haag, IX, 46 ; Catalogue du duc de La Vallière, Partie 2, I, n°2564.

L’Extrait du projet de paix perpétuelle influencera Vers la paix perpétuelle de Kant, ouvrage qui sera publié en 1795.

« Rousseau a publié en 1761 un petit ouvrage sous le titre modeste d’« Extrait du projet de paix perpétuelle de M. l’abbé de Saint-Pierre », mais qui est marqué du sceau du génie particulier de son auteur comme spéculateur sur les problèmes de la science sociale.
Si les institutions sociales eussent été l’ouvrage de la raison, au lieu d’être celui de la passion et des préjugés, les hommes n’auraient pas tardé si longtemps à apercevoir que leur organisation actuelle crée des relations sociales entre les citoyens du même état, tandis qu’elle les laisse dans l’état naturel, quant à tous les autres membres de la même race.
On n’a fait que prévenir les guerres civiles en rendant les guerres étrangères inévitables.
Sans invoquer ces motifs d’un ordre élevé que Saint-Pierre avait adressé aux souverains, tels que l’amour de la véritable gloire, de l’humanité et les préceptes de la religion, Rousseau les suppose doués d’assez de jugement et de bon sens pour apercevoir combien leurs intérêts seraient avancés en soumettant leurs prétentions respectives à l’arbitrage d’un tribunal impartial au lieu d’avoir recours au sort incertain des armes » (Histoire des progrès du droit des gens en Europe, H. Wheaton, pp.196-200).

La qualité littéraire de l’Extrait valut à Rousseau d’être universellement reconnu comme le plus grand promoteur du projet de paix perpétuelle.
Malgré les critiques de Voltaire, qui avait copieusement annoté son exemplaire de l’Extrait, et de Grimm, l’ouvrage recevra le soutien des lecteurs.
L’ouvrage connut un succès extraordinaire.
Une contrefaçon parut l’année de l’originale et une autre édition à Amsterdam chez Marc-Michel Rey, également datée de 1761.
L’Extrait fut traduit en anglais dès 1761.

« La parution de l’ouvrage marque le véritable commencement d’un débat sur l’idée de paix perpétuelle et les moyens de la réaliser » (J. Ferrari).

Le texte de Rousseau est accompagné des textes suivants :

- [Duc de Choiseul, Etienne-François]. Mémoire historique sur la négociation de la France & de l’Angleterre, depuis le 26 Mars 1761 jusqu’au 20 Septembre de la même année, avec les Pièces justificatives. Paris, de l’Imprimerie royale, 1761.
Rare édition originale de ce « mémoire très rare sur la guerre du Canada » (Chadenat).
L’ouvrage permet de retracer les causes et le déroulement de la guerre de sept ans, en offrant la correspondance et les ultimatums échangés entre les Britanniques et les Français (le Duc de Choiseul-Stainville et Patissier de Bussy) juste avant la rupture des négociations en 1761. On trouve notamment l’ultime proposition de la Grande-Bretagne sur le Canada et les limites de la Louisiane. La Guerre de Sept Ans (1756-1763) est considérée comme le premier conflit mondial. Étienne-François, comte de Choiseul puis duc de Choiseul-Stainville (1719-1785), alors Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères choisit de ne pas laisser le conflit se prolonger et concéda à l'Angleterre la Louisiane, le Canada et l'Inde, tout en conservant les Antilles. Le Ministre aurait dit, à la suite de la signature du Traité de Paris en 1763 : « Parfait, nous partons, ce sera bientôt le tour de l'Angleterre ».
« A collection of state papers concerning the cession of Canada, the limits of Louisiana, the fisheries of Newfoundland, Cap Breton, Guadeloupe and other islands of West Indies » (Sabin, 47516).
Howes M., 507 ; Chadenat, 5928.

-Maillet du Clairon, Antoine. Observations d’un américain des isles neutres, Au sujet de la Négociation de la France & de l’Angleterre. Genève, 1761.
Rare édition originale. Sabin, 43890.

- Lettre au comte de Bute…, Londres, 1761 ;
Rare édition originale.

-Point de vue Sur les suites que doit avoir la rupture, par les Anglois, de la négociation de la France & de l’Angleterre, depuis le 26 Mars jusqu’au 20 Septembre 1761…, Amsterdam, 1761.
Très rare édition originale.
An important work on the relations between France and England. "Whatever the losses for France by the concessions in Africa and Asia, those they have agreed upon in North American appear still more important. Canada in the hands of the English secures them the exclusive enjoyment of the beaver trade, and through this the work of the finest hats. Through the situation of its coasts, it multiplies the cod fishing, foremost resource of the sailors… What advantage for trade will there be between provinces that are so fertile in different parts of the country extending from the coast of Labrador to Spanish Florida once, free of all enemies to be feared, the English government, that so well understands interior administrations, will have but to get busy exploiting such beautiful lands ?".
The author contends that England's possession of Canada will upset the political equilibrium of Europe and that England will ultimately conquer all the Spanish and Portuguese colonies in the New World. As for eventual American revolution : "as the most famous and longest standing empires have ended, one has to take as infallible the dissolution of English domination, and as a consequence one can foresee the separation of the parties that belong to it ; but, in the chain of time that may be of interest to us and a long following of our posterity, we should not admit that possibility… The English colonies in America… are 300 years away from the strength necessary to undertake that revolution, when they will be united… "
Not in Howes, Lande, Sabin or Streeter.

-Voltaire. Rescrit de l’Empereur de la Chine.
Bengesco, 1661.

Très bel exemplaire conservé dans sa fine reliure en veau de l'époque.

Provenance : Bibliothèque avec ex-libris.