De Civitate Dei
Le célèbre exemplaire enluminé Ernst Kyris (1881-1974) de la monumentale et rarissime édition baloise incunable de La Cité de Dieu de Saint Augustin achevée d’imprimer le 25 mars 1479.
Magnifique exemplaire, très pur, complet, sur très grand papier, luxueusement enluminé avec représentation du portrait et des armoiries de son premier possesseur, vraisemblablement un évêque d’Europe centrale, conservé dans sa belle reliure décorée de l’époque, « schöne spätgotische Prägeband ».
In-fol. 248 ffnc. Car. goth. 2 grand. Gros, type 1B-BMC 121 b (BMC LXVIII) ; petit, type 2 -BMC 92 a (Burger 106. Ges. f. Typ. 977. BMC LXIX). Impr. rouge et noire. 2 col. 56 ll (texte), 73 ll. (glose). Sans signat. 29 cahiers : l-710 88 910 108 116 1210 138 1410 158 168 1710 1810 19-218 2210 238 246 2562610 278 286 294. Fnc. 1, blanc. Fnc. 2, r°, col. 1, en rouge : Sentētia beati augustini episcopi ex libro // retractatōnum ipius de libris d ciuitate dei. // en noir Nterea cum roma gotthoz irruptōe agen//tium sb… l. 53, en rouge, table : Incipiunt capitula libri pmi de ciuitate dei // beati augustini episcopi. //… Fnc. 2, v°,col. 1 (unique), l.19 : Expliciūt capitula libri primi // Fnc. 3, r°, col. 1, en rouge : Aurelij augustini ipponensis epidoctoris exi//mij de ciuitate dei. tra pagano liber pmus // incipit Ça. pmum. // en noir G Loriosissimā ciuitatem // dei siue in hoc tēpoz // cursu… Fnc. 11, r°, col. 1, incipit : accidere nomīs xpiani. Qd tra deos suos in// genii… Fnc. 190 (218), r°, col. 2, l. 27, en rouge : Textus sancti Au¬gustini de ciuitate dei Ba//silee impressus Explicit féliciter. Anno. lxxix. // Marque de Wenssler, tirée en rouge, Bernoulli-Heitz. Ges. f. Typ. 983. Weil p. 37. Fnc. 190, v°, blanc : Fnc. 191, r°, col. 1, gros car. : Sacre pagine pfessoz ; ordinis pdicatorum // Thome valois & nicolai triueth i libros be//ati augustini de ciuitate dei Comentaria fe//liciter inchoant // Plus bas, pet. car. : F Luminis impetus letificat ciui// tatem dei. In ps. fons sapiētie // verbū dei residens in excelsis // p dona sua… Fnc. 245, r°, col. 1, l. 43, explicit : nat benedictus in secula seculorū. Amen. // Plus bas, table : I Ncipit tabula composita per fratrem nicolauȝ //-cerfeth ordinis-pdicatorum sacre pagine pro//fessorem super cōmentum pmissuȝ quod factū // est super augustinū de ciuitate dei… Fnc. 248, v°, col. 1, l. 52, explicit : vero ninus rex assirioȝ occidit xxj xiiij. in fine. // Col. 2, le colophon en gros car. et en rouge : Igif aurelij augustini ciuitatis orthodoxe // sideris pfulgidi de ciuitate dei opus precla //rissimum. binis sacre pagine pfessoribus exi//mijs id cōmentantibus rubricis tabulaqȝ dis//cretum pcelsa in vrbe Basiliefi. partium alemanie. quam nō solum aeris clementia et fer//tilitas agri veruȝ etiā impmentiū subtilitas // reddit famatissimā. ad laudē trinitatis indi//uidue ciuitatis dei psidis. ingenio & īdustria // Mihahelis wenszler. Anno salutis nostre// post. M. et. cccc. lxxix. viij. kl. aprilis opero-//se est consummatum. // Plus bas, la marque II de Wenssler, Bernoulli-Heitz, n° 2. Ges. f. Typ. 982. Weil p. 37. — Complet.
Veau estampée à froid, « Schöne Spatgotische Prägeband », dos à nerfs. Exceptionnelle reliure décorée de l’époque.
490 x 325 mm
Saint Augustin. (354-430, Saint). De Civitate Dei cum commento Thomae Walleys et Nicolai Triveth.
Bâle, Michel Wenssler, 1479. 8 cal. Aprilis (25 mars).
Magnifique et impressionnante impression incunable baloise de « La Cité de Dieu » sortie des presses de Michel Wenssler le 25 mars 1479 avec le commentaire de Thomas Waleys et Nicolaus Trivet, deux importants dominicains d’Oxford.
Le celèbre exemplaire Ernst Kyriss (1881-1974) admirablement enluminé, imprimé sur très grand papier avec des marges immenses dont 3 enluminées : feuillet 2-3 et 191. Le feuillet 3r est remarquablement décoré sur toute la hauteur de la page et orné de peintures verte, bleue, rose, orange, or blanche avec initiale enluminée, portrait de l’évêque, premier possesseur, blason armorié, visage humain, etc. 23 feuillets sont ornés d’initiales enluminées dont 7 ornés de décorations peintes dans les marges. L’exemplaire est conservé dans sa très belle reliure décorée de l’époque, « Schöne Spätgotisch Prageband ».
Saint-Augustin et La Cité de Dieu.
« Malgré le développement des sciences théoriques « La Cité de Dieu » reste un livre vivant, qui ne cesse de trouver des lecteurs. Ce fut le premier livre imprimé en Italie (1467, à Subiaco) » et le premier grand livre littéraire et philosophique imprimé par J. Mentelin à Strasbourg quelques mois après, et nous savons combien ensuite l’humanisme en sentit le charme profond comme le sentirent aussi les Réformateurs, Pascal et Kierkegaard.
La Cité de Dieu est à la fois une philosophie de la société humaine dans son devenir historique, une métaphysique de la société et une interprétation de la vie individuelle et sociale, à la lumière des principes fondamentaux du christianisme. Le livre est écrit en réponse à l’accusation formulée en 410 par les païens, qui prétendent que le sac de Rome, infligé par les Goths d’Alaric, a pour cause l’abandon du culte des dieux traditionnels, abandon imposé par le christianisme.
Ce que Saint Augustin avait fait dans les Confessions pour l’individu, il le fait dans la Cité de Dieu pour la société.
Toute l’œuvre s’appuie, d’une part, sur une pénétrante observation de la réalité effective en nous et en dehors de nous ; de l’autre, sur les grands documents de la Révélation chrétienne, analysés selon une pénétrante exégèse, à la suite des Pères grecs, d’Ambroise, de Jérôme et, en outre, expérimentés dans leur valeur rénovatrice, dans la propre vie chrétienne et dans la société des chrétiens, l’Eglise.
Cette histoire a exercé une influence profonde sur toutes les époques et sur tous les individus curieux et inquiets de leur propre destin. C’est pourquoi, dans les polémiques du Moyen Age entre la papauté et l’empire, on a voulu puiser dans cette œuvre ; c’est pourquoi, de Bossuet à Balbo, tous ceux qui se sont à nouveau penchés sur le problème de l’histoire se sont tournés vers Saint Augustin.
L’importance du texte, la beauté de la typographie, l’élégance des initiales décorées et des marges enluminées, le papier remarquable, la grandeur des marges ont de tout temps fait activement rechercher cette impression incunable baloise du 25 mars 1479 par les principales Institutions publiques et privées d’Occident mais cet exemplaire Kyriss est le plus beau répertorié sur le marché depuis près d’un siècle et l’un des seuls dont le portrait et les armoiries du premier possesseur, évêque, sont admirablement peints en tête du volume.
L’exemplaire est d’une telle beauté et d’un si grand intérêt qu’il fut catalogué au prix raisonnable de 18 000 DM il y a plus de 50 ans par la Maison Hartung (n° 53), laquelle dans le même catalogue, portait à 200 DM le « De vasculis libellus » complet de 1536 de L. De Baif. A la même époque, le magnifique Lucain (Venise Alde, 1515) relié par Claude de Picques pour Jean Grolier atteignait l’enchère de $12,000, dans, la célèbre vente Esmérian du, 6 juin 1972 (n° 87). Il est aujourd’hui évalué $200,000.





