Instructions chrestiennes
Edition originale de cet important ouvrage d'Arnauld d'Andilly. Très bel et précieux exemplaire relié en maroquin de l'époque aux armes de Pierre Séguier (1588-1672), Chancelier de France.
In-8 de (12) ff., 374 pp., (8) ff.
Maroquin rouge, triple filet or encadrant les plats, armoiries frappées or au centre, fleurons d'angle, dos à nerfs orné de filets et fleurons dorés, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l'époque.
178 X 116 mm.
Edition originale de cet important ouvrage d’Arnauld d’Andilly.
Très bel et précieux exemplaire relié en maroquin de l’époque
aux armes de Pierre Séguier (1588-1672) Chancelier de France.
Arnauld d’Andilly. Instructions chrestiennes tirées par Monsieur Arnauld d’Andilly des deux volumes de Lettres de Mre Jean du Verger de Havrane Abbé de S. Cyran…
Paris, Pierre Le Petit, 1672.
Edition originale.
Ses Instructions chrétiennes tirées des deux volumes de lettres de Mr Jean du Verger de Hauranne abbé de S. Cyran, Paris, Pierre Le Petit, 1672, ont fait beaucoup pour l’influence posthume de Saint-Cyran.
Né en 1589, Robert Arnauld d’Andilly est élevé dans la maison de son père Antoine Arnauld où il se familiarise avec les lettres humaines. Milieu bien parisien que celui des Arnauld, paroissiens de Saint-Merry, milieu dans lequel l’éloquence est héréditaire et qui professe un grand respect pour l’Université, une certaine aversion pour la Compagnie de Jésus. La famille Arnauld a également des attaches avec la cour ce qui permet d’y introduire très jeune Robert d’Andilly, esprit vif et brillant. Dès l’âge de quinze ans, ce dernier remplit les fonctions de premier commis de l’un de ses oncles, intendant des finances. Après la mort du roi Henri IV, il conserve ses entrées au conseil des finances ayant ainsi l’occasion de vivre dans l’entourage de la reine-mère, Marie de Médicis, du roi Louis XIII et de son frère Gaston d’Orléans.
Arnauld d’Andilly quitta le monde à 55 ans pour se retirer dans le monastère de Port-Royal-des-Champs.
Tout solitaire de Port-Royal qu’il ait été, il donnait dans la direction de conscience, surtout la conscience des dames, et l’on disait qu’il aimait beaucoup les belles âmes, pourvu qu’elles fussent dans de beaux corps. Mme de Sévigné disait : « nous faisons la guerre au bonhomme d’Andilly qu’il avait plus envie de sauver une âme qui était dans un beau corps qu’une autre ». C’est un peu ce que dit Retz lorsqu’il dit qu’Arnauld d’Andilly était amoureux de Mme de Guéméné, mais en Dieu et purement spirituellement. Tallemant des Réaux va à peu près dans le même sens : « Je ne sais si c'est pour se consoler de son veuvage, mais il allait voir des femmes et les baisait et embrassait charitablement un gros quart d'heure. Je ne saurais comment appeler cela ; mais, si c'est dévotion, c'est une dévotion qui aime fort les belles personnes, car je n'ai point ouï dire qu'il baisât comme cela que celles qui sont jolies. Il querella une fois la présidente Perrot de ce qu'elle s'était retirée après quelques baisers, et jura qu'il ne la traiterait plus ainsi, si elle ne prenait cela comme elle devait. »
A Port-Royal, il faisait pousser des poires superbes, qu’il envoyait à la reine, dont l’hostilité à Port-Royal était notoire. On peut être janséniste, amateur de fruits, et avoir le sens de l’humour.
Face à Mazarin le courant janséniste s’est choisi un porte-parole en la personne d’Arnauld d’Andilly.
Conseiller au Parlement, maître des requêtes, président à mortier et enfin garde des sceaux et chancelier de France, tout dévoué à Richelieu puis à Mazarin, il prit une part peu honorable au procès de Fouquet mais il attacha son nom aux célèbres ordonnances de 1669 et 1670 qui réformèrent la justice civile et criminelle.
Ami et protecteur des lettres, le chancelier Séguier fut un des principaux créateurs de l’Académie française et laissa une des plus considérables bibliothèques de l’époque (OHR pl.271).
« Entre les bibliothèques qui sont en grande considération dans la ville de Paris, celle de monseigneur Pierre Séguier en est une, non seulement pour la beauté du lieu, mais encore pour les bons livres en toutes les sciences et langues qui y sont mis continuellement par ce seigneur, qui éclaire aujourd’hui l’Europe par ses rares mérites et grande doctrine… » (P. Jacob).
Presque tous ses livres avaient été reliés par Antoine Ruette, en basane pour les volumes ordinaires et en maroquin rouge pour les exemplaires de choix.
Dans son hôtel de la rue du Bouloi, décoré par Simon Vouet, Séguier choisit la plus belle salle pour sa bibliothèque ; et c’est dans cette salle, au milieu de ses collections artistiques et littéraires, que pendant trente années consécutives il réunit à des époques fixes les plus notables personnages de son temps, pour s’entretenir des questions de droit, de science et de littérature. Ces réunions avaient une telle célébrité que les gens les plus considérables par leur nom et leur savoir, des princes, voire des reines, ne dédaignaient pas d’y assister.
