Le cuisinier anglais universel

Collingwood, Francis. Woollams, John
Paris, Henri Tardieu, 1810.
Prix : 4 800 €

Rare édition originale française du seul ouvrage de cuisine étrangère traduit en français au XIXe siècle.

Séduisant exemplaire, à toutes marges, conservé dans sa brochure rose de parution.

In-8 de 1 frontispice, X et 284 pp. ; 1 frontispice, IV, 284 pp., 5 pp. et 12 planches gravées.

Exemplaire à toutes marges, conservé dans sa brochure rose de parution, étiquette sur le plat supérieur et au dos.

214 x 137 mm.

Collingwood, Francis. Woollams, John. Le cuisinier anglais universel, ou le nec plus ultra de la gourmandise, contenant la manière d’aprêter les viandes de boucherie, la volaille, le gibier, le poisson ; de saler les viandes, de trousser la volaille, de faire les jus, les coulis, les bouillons. Les meilleures recettes pour accommoder les végétaux, et autres mets délicats propres aux soupers, aux collations, et aux malades. En outre la manière de faire les Patés, Puddings, Crèpes, Beignets, Gâteaux, Soufflés… suivi de la manière de confire, marinier les fruits et faire les eaux cordiales. Divers articles d’économie domestiques…
Paris, Henri Tardieu, 1810.

Rare édition originale française du seul ouvrage de cuisine étrangère traduit en français au XIXe siècle.
Vicaire, 189 ; Oberlé, 173 ; Cagle, 173 ; Bitting, 95.

Elle est illustrée de 2 frontispices et 12 planches numérotées.

L’ouvrage parut sous le titre The Universal à Londres en 1792.

Le cuisinier Universel est l’œuvre de deux célèbres chefs Francis Collingwood et John Woollams ayant officié dans les établissements les plus réputés du Strand de Londres : la London Tavern et The Crown and Anchor, connus pour servir les parlementaires du Whig-club.
Cet ouvrage compte parmi les rares exemples d'incursions de la cuisine britannique dans la culture gastronomique française qui exercera encore longtemps une hégémonie quasiment incontestée.

Sa publication était considérée comme une curiosité dans le milieu culinaire français, comme l'indique la préface de l'éditeur ; elle également vue comme une véritable prise de risque selon le grand bibliographe Oberlé : « Admirons le courage de l'éditeur Tardieu, qui, en 1810, à une époque où nous n'avions pas d'ennemis plus détestés que les Anglais, osa faire traduire un livre chantant les fastes culinaires de la perfide Albion ».

Cette rare publication répondait cependant à une demande d'un public de gastronomes anglophiles.
La hiérarchie du prestige, tenue jusqu'alors par la cuisine française avec ses rôts et potages, cède la place aux puddings et aux tartes. On recense seulement quatorze préparations « à la française » : fricandeau, canard, mauviettes, sole, turbot, biscuits, « selle de mouton [pullets] à la Saint-Menehould », « soupe lorraine ».
La ville de Londres a remplacé la cour comme centre et moteur, et ses chefs cuisiniers donnent désormais le ton.

Rare apparition de la cuisine anglaise dans la gastronomie française, durant une période d'intenses hostilités entre les deux pays sous l'Empire.