Histoire et chronique memorable
La guerre de Cent Ans reliée pour Madame de Pompadour.
4 volumes in-folio de (8) ff., 423 pp., (1) p., (14 ff.) ; 6 ff., 288 pp., ; (4) ff., 333 pp., (2) ff. ; (4) ff. 324 pp. ; les 2 feuillets d’annotation, hors pagination, non reliés à la fin du tome second.
Plein maroquin grenat, dos à nerfs ornés et dorés, triple filet doré en encadrement des plats frappés des armes dorées de Madame de Pompadour, double filet doré aux coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées.
325 x 218 mm.
Froissart, Jean (1337-après 1400). Histoire et chronique memorable de Messire Iehan Froissart. Reveu Et Corrige Sus Divers exemplaires, Et suivant les Bons Auteurs, par Denis Sauvage de Fontenailles en Brie, Historiographe du Treschrestien Henry deuxiesme de ce nom. Premier [Second, Tiers, Quart] Volume. Paris, Pierre L’Huillier, 1574.
« Très bonne édition » (Brunet, suppl. I, 521) ; qui ne cite aucun exemplaire en reliure armoriée, mais un exemplaire en reliure du XIXè siècle de Chambolle-Duru au prix très élevé de 400 F OR à la vente Fontaine de 1875.
Les Chroniques de Froissart sont une épopée en prose de Jean Froissart (1337-après 1400), publiée environ à !a fin du XVe siècle sous ce titre bien explicite : « Chroniques de France, d'Angleterre, d'Ecosse, d'Espagne, de Bretagne, de Gascogne, de Flandre et lieux d'alentour ». Se divisant en quatre livres, elle n'embrasse pas moins des trois quarts du XIVè siècle (de 1325 à 1400). Sa majeure partie traite de la guerre de Cent Ans.
Ayant le don de la couleur, le coup d'œil juste, de la verve et de la mémoire, Froissart a de quoi faire revivre le monde qui lui tient a cœur ; sans oublier cet optimisme que donne l'amour du métier. Il n'en fait, d'ailleurs, pas mystère : « Je suis entré dans ma forge pour travailler et forger en la noble matière du temps passé… Plus j'y suis et plus j'y travaille, plus je m'y plais. » Batailles, coups de main et embuscades, chevauchées à perdre haleine, conspirations, festivités, avec ces tournois que règle toujours le plus strict cérémonial, cette riche matière, il la triture avec d'autant plus de soin qu'elle répond directement au goût de ses lecteurs.
Froissart est un grand prosateur. Si grand même qu'au XIVè siècle son œuvre marque le triomphe de la prose sur le vers.
Précieux et bel exemplaire aux grandes armes de la marquise de Pompadour, bien répertorié dans le catalogue de sa bibliothèque (n°2581). Ex-libris de Crecy, celui manuscrit de Charles R. Tronchin (1763-1835) et celui armorié de Henri Tronchin (1794-1865) à la devise « Sursum corda » ; neveu de Charles Tronchin, il fut un capitaine d'artillerie au service des Pays-Bas, puis lieutenant-colonel fédéral d'artillerie, il participa notamment à la création et au développement de la Société évangéliste de Genève.
Jeanne-Antoinette Poisson, duchesse-marquise de Pompadour et de Ménars près de Blois, dame de Saint-Ouen, fille d'Antoine, premier commis dans les bureaux des frères Paris, et d'une mère libertine, née à Paris le 29 décembre I72l, avec toutes les qualités séduisantes de l'esprit et du corps, reçut une éducation soignée grâce à la protection de l'ami de sa mère, le financier Le Normand de Tournehem, qui lui fit épouser le 9 mars 1741 son neveu, Charles-Guillaume le Normand d'Etioles, chevalier d'honneur au présidial de Blois, puis fermier général, dont elle fut la première femme et à qui elle donna une fille ; elle eut d'abord un salon des plus brillants fréquenté par ses adorateurs, par les artistes et par les écrivains, puis elle réussit à attirer sur elle l'attention du roi et le 23 avril 1745, elle fut installée à la cour dans l'ancien appartement de Madame de Mailly ; créée aussitôt marquise de Pompadour, puis nommée dame du palais de la reine le 8 février 1756, elle régna sans partage sur le roi et gouverna la France sous son nom, pendant dix-neuf ans, jusqu'à sa mort.
Madame de Pompadour, épuisée par la vie de plaisirs qu'elle avait menée, mourut à Versailles le 15 avril 1764, âgée seulement de 42 ans, laissant tous ses biens à son frère le marquis de Marigny.
En dehors de la bibliothèque de M de Beauchamps, composée uniquement d'ouvrages dramatiques qu'elle avait achetés en bloc, elle s'était formé une collection très considérable d'environ 4.000 volumes dans tous les genres, la plupart reliés à ses armes par Derome, Padeloup et autres.
