Histoire palladienne.
Edition originale « rare » de ce roman de chevalerie illustrée de 39 gravures sur bois.
Le plus grand exemplaire répertorié (hauteur 320 mm contre 315 mm pour l’exemplaire Harvard
et 310 mm pour l’exemplaire Morgand-Rahir et Bérès).
Paris, 1555.
In-folio de (8) et cxxxiiii ff., lettres rondes, figures sur bois.
Maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, double filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure signée de Chambolle-Duru.
319 x 200 mm.
Edition originale « rare » (Michaud) de ce roman de chevalerie ornée de 39 gravures sur bois dont 24 différentes, l’une d’elles, signalée par Mortimer, French, II, 407, avec la marque de J. Dallier, l’un des trois libraires, avec Groulleau et Sertenas, ayant partagé l’édition, est signée de la croix de Lorraine. Ces figures avaient été utilisées par Denis Janot pour l’Amadis de Gaule de 1540 et en 1542 pour le Philocope.
Dans ce roman de chevalerie les enchantements et l’amour jouent un rôle important.
Claude Colet né à Romilly en Champagne, fut maître d’hôtel de la marquise de Nesle. Mort entre 1553 et 1555. Jodelle a consacré un long poème « aux cendres de Claude Colet », son ami :
Tiens, reçoy le cyprés, l’amaranthe et la rose.
O cendre bien heureuse, et mollement repose
Icy jusqu’à la fn.
Colet a laissé sous le nom d’Histoire palladienne une adaptation de la première partie d’un roman espagnol publié à Lisbonne en 1546, Florando de Inglaterra et qui se disait lui-même issu d’un (imaginaire) original anglais.
« On trouve dans les pièces liminaires de ce volume un Avis d’Estienne Jodelle, l’éditeur et ami de Colet, mort depuis deux ans, au lecteur, et aussi des vers français du même Jodelle aux cendres de Colet, ainsi que Coletti manes, vers lat. du même poète.
Ce livre est assez rare : 25 fr. La Vallière ; 36 fr. en 1841 ; en mar. Bl. 51 fr. d’Essling. Il a été réimpr. sous le même titre que ci-dessous à Anvers, chez Jean Waesberghe, 1562, in-4 de dix ff. prél. Et 112 ff. à 2 col. Fig. sur bois ; et depuis à Paris, chez Cl. Micard, 1573, pet. In-8 » (Brunet).
olet a publié une traduction française du 9è livre d’Amadis des Gaules, roman espagnol célèbre, et qu’on recherche encore aujourd’hui. La Croix du Maine attribue la traduction de ce livre à Gille Boileau de Bullion. Cette double attribution, en apparence contradictoire, s’explique très bien par les dates, qui prouvent que Boileau est le premier traducteur, et Colet le réviseur de la traduction de Boileau. Aussi ce dernier se plaignit-il, dans la préface de sa Sphère des deux mondes, de l’espèce de larcin que Claude Colet lui avait fait. Colet compose l’Histoire palladienne, traictant des gestes et généreux faicts d’armes et d’amours de plusieurs grands princes et seigneurs, spécialement de Palladien et de la belle Sélérine, Paris, 1555, in-folio, rare, Paris, 1575, in-8, édition moins recherchée. L’abbé Lenglet Dufresnoy a indiqué ce roman dans sa Bibliothèque sous deux titres et comme deux ouvrages différents. » (Michaud).
A la fin du présent volume, Colet annonçait comme devant y faire suite l’Histoire de Florent d’Angleterre et de Pamphilie, fille de l’Empereur de Grèce, mais la mort ne lui permet pas de l’écrire.
" First edition. This Paris edition was divided among Dallier, Groulleau, and Vincent Sertenas (who held the privilege). There are issues recorded under each of the three imprints. This is generally considered to be not a literal translation but an adaptation of the first part of the Spanish romance Florando de Inglaterra. Claude Colet died before the work was printed, and Etienne Jodelle contributed to this edition a preface and verses « Avx cendres de Colet » (leaves ã2-ã4). The Spanish text was printed in Lisbon by Germão Galharde in 1545, claiming an unidentified and probably non-existent English original. An English translation, by Anthony Munday, of Colet’s version appeared in 1588 (London, Edward Allde, for John Perrin ; S.T.C. 5541). Colet also edited book 9 of the Amadis for the Janot and Groulleau edition. » (Harvard-407).
L’Histoire Palladienne a donc été publiée après la mort de Colet, avec une préface importante d’Etienne Jodelle, membre de la Pléiade, et des poèmes dédicatoires de Jodelle, Denisot et de Magny.
Roman de chevalerie dont les jolies figures sur bois sont dans le style de Jean Cousin.
Exceptionnel exemplaire de cette rare édition originale grand de marges (hauteur 320 mm contre 315 mm pour l’exemplaire Harward et 310 mm pour l’exemplaire Morgand et Bérès, vendu 40 000 FF il y a 25 ans « Des Valois à Henri IV, n° 48) revêtu d’une élégante reliure en maroquin rouge de Chambolle-Duru.


