Mémoires de M. Joly

Joly
Rotterdam, Héritiers de Leers, 1718.

Édition originale des Mémoires de Gui Joly qui « complètent et corrigent les Mémoires du Cardinal de Retz ».

Précieux et superbe exemplaire du roi Louis XV – Joly prit parti contre l’autorité royale pendant la Fronde.

De la bibliothèque J. Dennery.

Deux volumes in-12, maroquin rouge, encadrement de 3 filets dorés sur les plats, armoiries au centre, dos à nerfs orné du chiffre L entrelacé surmonté de la couronne royale, d’étoiles, fleurette et fleurs de lys dorées, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées. Reliures de l’époque.

163 x 93 mm.

Joly. Mémoires de M. Joly (décédé en 1678), Conseiller du Roy au Chastelet de Paris, pour servir d’éclaircissement et de suite aux mémoires de M. Le C. de Retz.
Rotterdam, Héritiers de Leers, 1718.

Édition originale des célèbres Mémoires de Gui Joly qui éclairent les Mémoires du Cardinal de Retz et couvrent la fronde jusqu’en 1665.

« Ce qui en fait le mérite, c’est qu’on y voit Retz dans sa vie domestique avec ses défauts et ses qualités personnelles qui ont fait de ce personnage si mondain et si léger sous sa robe de coadjuteur, un des plus curieux acteurs de la Fronde… »

C’est dans Joly surtout qu’on peut voir combien le Parlement, les Beaufort et Retz, et M. Le Prince lui-même perdaient de force qu’ils cessaient de s’appuyer sur les bourgeois et sur le peuple. Nul autre n’a mieux montré les vicissitudes, les alternatives de hausse et de baisse du pouvoir royal. »

La même année que les Mémoires du Cardinal de Retz (1717) parurent les Mémoires de son secrétaire Guy Joly, qui complètent et corrigent sur bien des points celles du cardinal. Le titre exact de cette œuvre est d’ailleurs celui-ci : Mémoires de M. Joly, conseiller du roy au Châtelet de Paris. Pour servir d’éclaircissement et de suite aux Mémoires de M. le C. de Retz. Conseiller au Châtelet de Paris, puis syndic des rentes de l’Hôtel de Ville, Guy Joly fut un de ces officiers de la ville de Paris qui prirent parti contre l’autorité royales pendant la Fronde. C’est alors qu’il rencontra le coadjuteur, qui l’attacha à sa personne. Il lui servit pendant ces années troublées de secrétaire politique. Resté à son service lors de son emprisonnement à Vincennes, puis à Nantes, c’est lui qui organisa sous sa direction son évasion du château de Nantes, dont il nous a laissé un récit fort pittoresque et beaucoup moins flatteur pour Retz que celui que ce dernier nous donna dans ses Mémoires. Joly suivit le cardinal dans toutes ses pérégrinations à l’étranger, puis à son retour en France dans sa retraite de Commercy ; ce n’est qu’en 1665, alors que Retz, qui avait traité avec la Cour venait d’être envoyé en mission par Louis XIV auprès du pape, que Joly – comme d’ailleurs un certain nombre de familiers du cardinal – se sépara de lui. C’est seulement après cette rupture que Joly écrivit ses Mémoires ; aussi, non seulement il ne ménage plus son ancien maître, mais il l’accuse d’ingratitude envers tous ceux qu’il a employés, ne se souciant que de sa propre gloire. Aussi faut-il faire la part de la rancune dans les accusations portées par Joly ; ses Mémoires n’en constituent pas moins un document de prix, en ce qu’ils nous apportent quantité de détails que Retz, en grand seigneur, néglige, et qu’ils nous font toucher du doigt les milles entorses que celui-ci fit à la réalité. De plus, les Mémoires de Joly nous donnent des renseignements irremplaçables sur la période qui s’étend de la fin des Mémoires de Retz jusqu’à l’année 1665, et sur les activités de son maitre pendant ce laps de temps. Les Mémoires de Guy Joly sont écrits dans un style direct et sans apprêt.

Précieux et bel exemplaire royal offert au roi Louis XV relié en maroquin rouge aux armes, chiffre couronné et fleurs de lys du roi ; vendu 150 000 FF (23 000 €) le 17 mai 1990, il y 32 ans. (Réf : Livres précieux, n° 122).

Louis XV, arrière-petit-fils de Louis XIV et troisième fils de Louis, duc de Bourgogne, et de Marie-Adélaïde de Savoie, né à Versailles le 15 février 1710, porta successivement les titres de duc de Bretagne, de duc d’Anjou et de dauphin (1712) ; il succéda à son bisaïeul le 1er septembre 1715, à l’âge de cinq ans ; la régence fut alors confiée à Philippe, duc d’Orléans, qui le fiança en 1721 à Marie-Anne-Victoire, infante d’Espagne, sa cousine germaine, mais des raisons politiques firent échouer ce mariage ; le roi fut sacré à Reims le 25 octobre 1722 et déclaré majeur le 16 février 1723 ; le 5 septembre 1725 l épousa à Fontainebleau Marie-Charlotte-Sophie-Félicité Leczinska, fille de Stanislas, roi, détrôné, de Pologne dont il eut dix enfants. Louis XV reçut le surnom de Louis le Bien-Aimé, à la suite d’une maladie qui faillit l’emporter, à Metz, en 1744. Il mourut à Versailles le 10 mai 1774. Sous son règne la Lorraine avait été réunie à la Couronne en 1766 et la Corse achetée aux Génois en 1768.

Vendu