Mémorial de Sainte-Hélène

Las Cases, Emmanuel comte de
Londres, Henri Colburn et co., M. Bossange et co., 1823.
Prix : 7 500 €

Édition originale « fort rare » (Clouzot) du Mémorial de Sainte-Hélène, « Mémoires du plus vif intérêt, universellement connus et appréciés, à rechercher en reliure du temps » (Carteret).

Bel exemplaire en reliure de l'époque enrichi d’une lettre autographe signée de Montchénu chargé de surveiller Napoléon à Sainte-Hélène.

8 parties en 4 volumes in-8 de : I/ XII, (1) f., 420pp., VI, 399pp., une planche dépliante ; II/ VII, 382pp., une gravure, une carte dépliante, IV, 392pp. ; III/ IV, 361pp., V, 345pp. ; IV/ v, 314pp., IV, 304pp., une carte dépliante. Demi-veau blond à coins, dos à nerfs ornés de filets dorés, pièces de titre en maroquin vert, plats de papier marbré, tranches jaspées, tache d'encre atteignant la lisibilité du texte à 1 feuillet, déchirure marginale p. 325 du tome III atteignant quelques lettres. Reliure de l'époque.

220 x 137 mm.

Las Cases, Emmanuel comte de. Mémorial de Sainte-Hélène. Journal de la vie privée et des conversations de l’Empereur Napoléon, à Sainte-Hélène par le comte de Las Cases.
Londres, Henri Colburn et co. et M. Bossange et co., 1823.

Édition originale du Mémorial de Sainte-Hélène, « Mémoires du plus vif intérêt, universellement connus et appréciés, à rechercher en reliure du temps » (Carteret) publiée conjointement avec celle de paris, mais beaucoup plus rare et recherchée.
Carteret, II, 35 ; Vicaire, 73 ; Quérard, IV, 589 ; Clouzot, 184-185 ; Dictionnaire de la conversation, W. Duckett, XII, pp. 148-149 ; En français dans le texte, 235.

« Fort rare, à la même date, en français, chez Colburn et Bossange » (Clouzot).

Elle est ornée de trois planches dépliantes représentant l’île de Sainte-Hélène, le tracé de Longwood et la campagne d’Italie, et d’une gravure représentant la maison où naquit l’Empereur.

Dès sa parution le Mémorial connut un immense succès et exerçât une influence politique considérable.

« Après la mort de Napoléon et sur la foi des récits de Las Cases, on se mit à croire au Napoléon démocrate, libéral, fils de la Révolution qu’il peignait, conformément aux intentions de son maître. C’est en partie du Mémorial que sortit la renaissance du sentiment napoléonien qui devait atteindre son apogée dans le Retour des Cendres et trouver son épilogue avec la venue au pouvoir de Napoléon III. Mais le Mémorial ne provoqua pas seulement un mouvement politique. Il eut une influence sur la naissance d’œuvres littéraires d’une extrême importance. C’est la lecture du Mémorial qui donna à Goethe l’idée des conversations avec Eckerman. ». (Dictionnaire des Œuvres).

« Vinrent les Cent jours et Las Cases fut nommé conseiller d’Etat en même temps qu’il reprenait aux Tuileries son service de chambellan. Le désastre de Waterloo ayant encore une fois renversé les projets de Napoléon, il resta fidèle au malheur : de service à la Malmaison quand l’empereur prit la résolution de s’éloigner de la France et d’aller chercher le calme et le repos aux Etats-Unis, il s’offrit aussitôt pour partager cet exil volontaire et sollicita comme la plus insigne des faveurs l’honneur de courir les mêmes dangers que l’homme naguère encore maître du monde(…) Las Cases tint à honneur d’accompagner l’empereur à Sainte-Hélène : là l’empereur lui dictait ses Mémoires, se plaisait à converser avec lui sur les grands évènements de son règne. Chaque soir, avant de se livrer au sommeil, Las Cases avait soin de consigner par écrit ces entretiens de la journée, précaution à laquelle nous sommes redevables d’une des plus précieuses sources ouvertes à l’historien qui veut apprécier les évènements du consulat et de l’empire. On ne saurait méconnaître dans ce livre un de ceux qui font le mieux connaître la pensée intime du Charlemagne moderne. » (W. Duckett)

« A qui s’interroge sur la plus grande victoire de Napoléon : Rivoli, Austerlitz ou Wagram ? ne conviendrait-il pas de répondre : Sainte-Hélène ? Vaincu, déchu, couvert de boue par des centaines de pamphlets, laissant à la postérité le souvenir d’un nouvel Attila en 1815, Napoléon a modifié- cas exceptionnel en histoire- son image à travers un livre, ce « Mémorial » qui rappelait sa gloire passée et sa misère à Sainte-Hélène. Dans le « Mémorial », Napoléon se posait en champion des idées libérales et nationales, en martyr de la Sainte-Alliance. » Le Mémorial : un chef d’œuvre de littérature mais aussi de la propagande politique. » (Jean Tulard).

Bel exemplaire, très pur, enrichi d'une lettre autographe signée de Montchenu datée « Sainte-Hélène, ce 6 octobre 1820 », conservé dans sa reliure en demi-veau blond de l’époque. 

Montchénu avait été chargé de surveiller Napoléon à Sainte-Hélène.
Dans cette lettre, il évoque l’intérêt porté par Napoléon aux évènements touchant l’Europe : « Il s’occupe beaucoup de la France et un peu de l’Europe, comme il compte encore avoir un trône à sa disposition il n’a pas su les évènements d’Espagne sans inquiétude ».

Provenance : Bibliothèque Henry Goulburn Esq., avec ex-libris en page de garde.