Les campagnes de Charles XII roi de Suède

2 volumes in-12, portrait de Charles XII de Suède par Simonneau en frontispice des deux volumes. Exemplaire réglé. Maroquin bleu nuit, dos à nerfs, pièce de titre de maroquin rouge, doublure de maroquin rouge frappée aux armes de Henri-Jules de Bourbon-Condé, gardes de papier doré, tranches dorées. Reliure en maroquin armorié et doublé de l’époque.

165 x 94 mm.

Le Gallois de Grimarest, Jean-Léonor (1659-1713). Les Campagnes de Charles XII, roi de Suède.
Paris, Jacques Le Febure, 1705-1706.

Édition originale rare dédicacée au roi de Suède.

Brillant exemplaire de Présent offert par l’auteur à Henri-Jules de Bourbon-Condé, fils du Grand Condé, dont il était le secrétaire.

Quelques jours après la publication de La Vie de M. de Molière, Grimarest fait paraître, chez les mêmes libraires parisiens et à La Haye, un fort volume consacré aux récentes et prestigieuses campagnes militaires du jeune Charles XII de Suède. Trois autres volumes paraîtront au cours des années suivantes.

Brillant polygraphe de la seconde moitié du XVII^è siècle, Jean-Léonor Le Gallois de Grimarest s'illustra dans la théorie et l'histoire militaires, enseigna les mathématiques et la poliorcétique avant de devenir le premier biographe de Molière. Il fut le secrétaire de Henri-Jules de Bourbon-Condé jusqu'à la mort de ce dernier en 1709. Fils aîné du grand Condé, Henri-Jules, né en 1643, fut entraîné tout jeune dans la tourmente de la Fronde et rentra en grâce avec son père en 1660 puis accéda aux plus hautes charges du royaume. Il hérita de la riche bibliothèque de son père, qu'il augmenta considérablement ; sa collection fut néanmoins dispersée à sa mort Cioranescu XVII^e 34121 (ne mentionne qu'une édition en 4 volumes, 1706-1711) ; OHR2622, fer 1.

Publiée en 1705, La Vie de M. de Molière se présente comme la première biographie de Molière avec pour ambition de « le faire connaître tel qu'il était » et de dissiper « une infinité de fausses histoires » que l'on racontait sur lui. Grimarest a conscience de travailler pour la postérité, car les pièces de Molière, « représentées sur tant de théâtres, traduites en tant de langues, le feront admirer autant de siècles que la scène durera » (p. 2). Il affirme avoir mené une véritable enquête et consulté nombre de personnes. Il s'est surtout entretenu avec le comédien Michel Baron, auquel il doit nombre de détails et d'anecdotes dont ce dernier a été témoin. Il mentionne aussi Jean Racine ainsi qu'Esprit Madeleine Poquelin, seule survivante des quatre enfants de Molière et Armande Béjart.

Cet ouvrage sera la source de toutes les biographies écrites pendant plus d'un siècle, et ce en dépit des critiques virulentes qui lui seront adressées.

En avril 1709, après la mort du prince Henri-Jules de Bourbon-Condé (fils du « Grand Condé ») dont il était le secrétaire depuis quelques années, Grimarest, qui a cinquante ans, renonce à tout nouvel emploi pour se consacrer à la rédaction de plusieurs ouvrages.

Au début de 1712, il accepte de devenir le correspondant parisien du philosophe et mathématicien G. W. Leibniz. En juin de la même année, il fait paraître des Éclaircissemens sur les principes de la langue française. Puis il est victime d'une "attaque de paralysie" qui le met quasi hors d'état de travailler. Le 23 août 1713, il meurt dans sa maison de la rue de Vaugirard. Il est inhumé le lendemain au cimetière de l'église Saint-Sulgice.

Brillant exemplaire dédicacé au roi de Suède, offert par l’auteur à Henri-Jules de Bourbon-Condé, fils du Grand Condé, dont il était le secrétaire, conservé dans son éblouissante reliure de l’époque du Grand Boyer, en maroquin armorié et doublé.

Provenance : Henri-Jules de Bourbon Condé (armes) ; griffe à l’encre sur les pages de titre et au feuillet A du premier tome ; A. Deschamps (ex-libris manuscrit au verso de la garde) ; Hubert de Ganay (ex-libris).