Pandectarum
Joyau de la reliure Renaissance française, ces trois reliures d’une incomparable élégance, sont apparemment l’œuvre de Jean Picard, relieur français de suprême talent qui travailla pour les principaux amateurs de l’époque et notamment pour Jean Grolier et Giovanni Battista Grimaldi.
3 volumes in-8, maroquin rouge, encadrement de filets or et à froid avec fleurons dorés dans les angles, cartouche central dessiné par des filets droits et courbes et orné d’arabesques et de fleurons, le titre sur le premier plat, dos à nerfs soulignés de filets dorés avec petits fleurons répétés, tranches dorées. Chef-d’œuvre de l’époque du relieur de Grimaldi.
168 x 108 mm.
Pandectarum... quod vulgo Digestum vetus appellant. Ad exemplar Gregorii Haloandrii qualicuit fide castigatum.
Paris, Charlotte Guillard, 1540.
« Édition donnée par le juriste allemand Grégoire Haloander. Elle fut publiée par Charlotte Guillard, veuve de Claude Chevalon. D’après Dumoulin (Bulletin du bibliophile, 1896, pp. 579-584) « cette femme éminente mérita d’obtenir un des premiers rangs parmi les imprimeurs célèbres du XVIè siècle. » Par son précédent mariage avec Rembolt, elle connut Ulrich Gering, associé de son mari. Après la mort de Gering, en 1511, le couple reprit la marque fameuse « au soleil d’or ». (R. Esmérian).
Impression en caractères romains à 39 longues lignes.
Le texte est orné de lettrines et de la marque de l’imprimeur Claude Chevallon aux titres, gravées sur bois.
Outre les livres de Pandectes, le texte se compose d’une épigraphe en grec suivie d’une en latin (sa traduction). Chacun des tomes comprend une table détaillée et les deux derniers, des erratas.
Joyau de la reliure Renaissance française, ces trois reliures d’une incomparable élégance, sont apparemment l’œuvre de Jean Picard, relieur français de suprême talent qui travailla pour les principaux amateurs de l’époque et notamment pour Jean Grolier et Giovanni Battista Grimaldi.
L’extrême dépouillement des dos ornés d’un simple fleuron au centre des caissons et dont les nerfs sont soulignés d’un menu filet doré, l’étonnante beauté de la peau de maroquin et le superbe état de conservation font de ces reliures l’une des productions les plus achevées et les plus pures de la Renaissance française.
Les fers qui l’ornent sont répertoriés par Nixon dans Bookbindings of the library of Jean Grolier : pl. B, fer 19 ; C ; fers 8, 10, 12, 23 ; D, fer. 42.
Monsieur Anthony Hobson, en 1989, a démontré que Jean Picard, le « Entrelac Binder », relia pour Jean Grolier la plupart des livres produits par les Alde entre 1540 et 1543.
Des bibliothèques T. de Marinis (cf. Appunti e Richerche Bibliografiche, Milan, 1940, n° 212, pl.), Raphaël Esmerian (I, 1972, n° 87), vendu 185 000 FF (28 200 €) le 5 mai 1993, il y a 29 ans.
Ref. Livres Précieux, mai 1993, n°23.
