Mémoires

Sully, Maximilien de Béthune duc de
Londres, 1767.
Prix : 23 000 €

Précieux exemplaire des Mémoires de Sully imprimé en 1767 relié en maroquin rouge aux armes de Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805).

Provenance : Marie-Thérèse de Savoie ; Pierre Bérès ; Paul-Louis Weiller.

8 volumes in-12 ; maroquin rouge, triple filet doré autour des plats, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs richement orné, filet or sur les coupes, roulette intérieure,
tranches dorées. Reliure en maroquin armorié de l’époque.

164 x 98 mm.

Sully, Maximilien Duc de. Mémoires de Maximilien de Béthune, Duc de Sully, principal Ministre de Henri le Grand Mis en ordre avec des remarques.
Londres, 1767.

Édition revue avec des remarques par M.L.D.L.D [l’Abbé Pierre-Mathurin de l’Écluse des Loges].

L’édition originale fut imprimée clandestinement sur les presses du château de Sully par un imprimeur d’Angers en 1638.

Le premier tome contient le récit des faits de 1570 jusqu’au début de 1601, soit de la paix qui prépara le massacre de la Saint-Barthélemy au mariage du roi avec Marie de Médicis. Le second expose la suite des évènements jusqu’à la fin de l’année 1605. Le complément de l’ouvrage ne fut publié qu’en 1662, par les soins de Jean Le Laboureur. La relation commence au début de 1606, et s’achève en février 1611, époque à laquelle le duc fut destitué. Les Économies royales sont avant tout une biographie de Sully en forme de panégyrique, une réponse aux mémorialistes qui ont minimisé son rôle. C’est enfin une série d’attaques contre ses ennemis personnels.

La vanité de l’ancien ministre, autant que sa haine, se sont donné libre cours. Dans cette version, l’auteur semble s’être proposé moins de retracer l’histoire de son temps que de s’ériger en pivot du règne de Henri IV. Certes, il est attaché à son roi, mais à sa manière, d’une sorte de sentiment grognon et jaloux. Henri IV est présent partout dans son livre : il lui rend hommage. Toutefois il n’hésite pas à le glorifier pour se grandir lui-même ou à l’amoindrir pour se hausser encore. Malgré le manque d’ordre et la pesanteur du style, les Économies royales constituent un ensemble de documents et de détails extrêmement précieux pour l’histoire de Henri IV et pour celle de Sully, jusqu’au jour où il cessa de diriger les finances et de siéger dans les conseils. Elles ont une haute valeur historique. Sans elles, nombre de faits resteraient ignorés et Sully nous serait mal connu, non moins que le caractère de Henri IV. Sully n’épargne personne : huguenots et jésuites, catholiques et politiques, amis, ennemis, parents, maîtresses, tous subissent une impitoyable censure.

Enfin, on doit se souvenir que la rédaction de la version imprimée et sa mise en ordre sont postérieures de plus de vingt ans à la mort du roi et qu’elle a été publiée sous Richelieu. Au XVIIIè siècle, l’abbé de l’Écluse reprit le texte des Économies, remplaça la deuxième personne par la première, atténua les éloges outrés, émoussa certains traits, analysa des documents, transformant ainsi la lourde narration de Sully en d’élégants et agréables Mémoires.

Précieux exemplaire relié aux armes de Marie-Thérèse de Savoie, troisième fille de Victor Amédée III, duc de Savoie et roi de Sardaigne, et de Marie-Antoinette-Ferdinande, infante d’Espagne, née à Turin le 31 janvier 1756. Elle épousa le 16 novembre 1773, à Versailles, son beau frère, Charles-Philippe, comte d’Artois, plus tard Charles X. Elle mourut à Gratz (Autriche) le 2 juin 1805, laissant deux fils, le duc d’Angoulême et le duc de Berry.

Sa bibliothèque, formée par les soins de Félix Nogaret, son secrétaire, était une des plus importantes de l’époque ; les livres en étaient généralement reliés en maroquin rouge et sans autres ornements qu’un triple filet.

Provenance : Marie-Thérèse de Savoie (armes ; OHR 2551, fer n° 3) ; Pierre Bérès (étiquette) ; Collection Paul-Louis Weiller (ex-libris à chaque volume : IV. 8 avril 2011, n° 695).