Mémoires
Édition originale très rare imprimée clandestinement sur les presses du château de Sully par un imprimeur d’Angers.
2 volumes in folio de : I/ (6) ff., 703 pp. ; II/ (4) ff., 744 pp., (1) p.Maroquin rouge, triple encadrements de filets dorés ornant les plats, dos à nerfs richement orné de filets et fleurons dorés, coupes décorées, tranches dorées sur marbrure.
326 x 211 mm.
Sully, Maximilien de Béthune, duc de. Mémoires des sages et royales oeconomies d’estat domestiques, politiques et militaires de Henry le Grand, l’Exemplaire des Roys, le Prince des Vertus, des Armes & des Loix & le Père en effet de ses Peuples François.Amstelredam (Au Château de Sully), Alethinosgraphe de Clearetimelee et Graphexechon de Pistariste. S.d. (1638).
Reliure parisienne de l’époque.
Édition originale très rare imprimée clandestinement sur les presses du château de sully par un imprimeur d’Angers.Brunet, V, 589 ; R. Esmérian, Douze tableaux synoptiques ; Rahir. Bibliothèque de l’amateur, 649.
Protestant, ami, confident et conseiller du jeune Henry de Navarre, Sully joua un rôle important dans la conversion du prince. Dès le début de son règne, Henri IV ne manqua pas de l’appeler à Paris et de lui octroyer successivement les charges les plus importantes, entre autres celle de secrétaire d’état en 1594 et de surintendant des finances en 1599. Par ses mains passaient presque toutes les affaires du royaume, et c’est lui qui se chargea des négociations qui devaient amener le mariage du roi avec Marie de Médicis. Très touché par la mort du roi, Sully resta cependant en place en 1610, mais des intrigues l’amenèrent à donner sa démission.
C’est dans son château de Sully-sur-Loire acquis en 1602, qu’au début de sa disgrâce, vers 1611-1617, Sully dicta a ses secrétaires ses « Sages et royales oeconomies d’Estat… ».
Cette version manuscrite fut profondément revue et remaniée personnellement par Sully en 1638 lors de l’impression clandestine de l’œuvre.Craignant les réactions de richelieu et soucieux de discrétion, Sully avait fait venir d’Angers un imprimeur qui exécuta en 1638 l’impression, dans son château et sous ses directives.Cette édition, la véritable originale des Mémoires de Sully, comporte bien le parallèle de César avec Henry le grand aux pages 605 à 629 du premier volume.
Le premier tome comprend le récit des faits de 1570, paix qui prépara au massacre de la Saint-Barthélemy, au début de 1601, mariage du Roi avec Marie de Médicis. Le second expose la suite des événements jusqu’à l’année 1605.
« En 1638, Sully publiait dans les Mémoires des sages et royales Oeconomies d’Estat le « grand dessein » d’une paix européenne qu’il attribuait au roi de France Henry IV. A la différence du De jure belli ac pacis de Grotius, le projet ne s’inscrit pas dans une théorie générale du droit. L’œuvre procède d’un souci fondamentalement politique : il s’agit pour l’auteur de repenser le statut territorial de l’Europe Sully n’est pas un homme de rêves et de chimères. Tout au contraire, le projet qu’il présente est loin d’être exempt de réalisme calculateur et d’une volonté de puissance aux accents machiavéliens. Un siècle plus tôt, Machiavel avait prôné l’unification nationale de l’Italie afin qu’elle soit forte, qu’elle échappe aux dissensions qui la minaient et qu’elle soit délivrée des « barbares » étrangers. De même, Sully présente un plan d’Union européenne en escomptant que le royaume de France acquerra ainsi une puissance directive apte à lui assurer la prépondérance. »(S. Goyard-Fabre, La construction de la paix ou le travail de Sisysphe).
L’ensemble de l’œuvre dans laquelle Sully s’érige en pivot du règne d’Henri IV présente une haute valeur historique et fournit des détails extrêmement précieux pour l’histoire d’Henri IV et celle de Sully dont elle révèle la véritable personnalité.
Il comporte quelques annotations manuscrites corrigeant le texte.
