Livret des emblèmes

Alciat, André
Paris, Wechel, 1536.

Première édition latine-française des Emblèmes d’Alciat publiée par Wechel en 1536, « l’une des plus belles des Emblèmes d’Alciat » (Bechtel).

Précieux exemplaire d’Edouard Rahir (V, 19-21 mai 1937, n° 1206), le seul répertorié depuis plusieurs décennies conservé dans sa reliure décorée, certes anciennement restaurée, mais strictement de l’époque, atout particulièrement rare pour un livre richement illustré et donc souvent feuilleté.

In-8, 124 ff. Plein veau brun encadrements de filets et roulette à froid sur les plats, motif central avec quatre fleurs de lys à froid en écoinçon, dos à nerfs, tranches rouges, restaurations anciennes aux angles des plats et au dos. Rarissime reliure de l’époque.

162 x 105 mm.

Alciat, André (1492-1550). Livret des emblèmes de Maistre André Alciat mis en rime francoyse & présenté à mon Seigneur l’Admiral de France. (Marque). On les vend à Paris en la maison de Chrestien Wechel demeurant en la rue Sainct Iacques à lescu de Basle, m. d. xxxvi (1536).

« L’une des plus belles éditions des Emblèmes d’Alciat » (Bechtel).

Première édition latine-française publiée par Wechel en 1536. L’auteur, jurisconsulte italien (1492-1550), professa le droit en France et en Italie. Il laissa une trace dans l’histoire du droit en étant l’un des premiers à éclairer l’étude de cette science au moyen de l’histoire, des langues et de la littérature antiques. Il reste également célèbre pour ses emblemata qui connurent de très nombreuses éditions.

L’ouvrage fut d’abord publié en latin en 1522, puis connut quelques rééditions avant d’être publié en français en 1536.
On y trouve 113 emblèmes avec, pour chacun d’eux, une illustration gravée sur bois, un quatrain en latin imprimé en caractères ronds et la traduction française imprimée en caractères gothiques. Les bois sont pour la plupart une interprétation libre de ceux de l’édition d’Augsbourg (1531), et sont en partie attribués à Mercure Jollat.
Il existe deux tirages à la date de 1536, qui ne diffèrent que par le titre et dont le corps d’ouvrage est identique. Les bibliographes ne s’accordent pas sur la préséance de l’un ou de l’autre. Notre exemplaire a la date imprimée en majuscules et en minuscules, remarque de premier tirage selon Adams et de second tirage selon Bechtel. Les livres d’emblèmes et plus particulièrement celui d’Alciat ont fait partie dans le pays de ces très grands succès éditoriaux de la Renaissance.

L’ouvrage fut imprimé dès 1536 parallèlement en latin ainsi que dans une version bilingue, traduite en langue vernaculaire. La première édition datée en France est latine, et paraît chez Chrétien Wechel à Paris en 1534. La version traduite par Jean Le Fèvre avec le texte latin suit en 1536 chez le même imprimeur. En raison de la popularité des éditions latines, c’est cet ordre de publication qui prévaut lorsqu’un imprimeur reprend à son compte l’ouvrage d’Alciat. Le latin d’abord, le français ensuite.
C’est à Christian Wechel que l’on doit le modèle général de la mise en page des emblèmes construit sur la disposition symétrique des illustrations et du texte. Dans l’édition de 1536, le texte en latin est composé dans un italique, le français dans une bâtarde gothique. Il faudra, à Paris, attendre l’édition latin - français de 1540 pour que soient composés pour la première fois les textes en français dans un romain de 84 mm. Par ailleurs, les gravures utilisées par Wechel ne varient pratiquement pas sur toute la période de présence du recueil au catalogue de l’imprimeur parisien. Les éditions postérieures lyonnaises et parisiennes du livre d’Alciat, nà l’exception notable des éditions Roville et Bonhomme reproduisent, avec plus ou moins de succès les bois parisiens. Paris, et plus particulièrement l’atelier de Chrétien Wechel fait donc office de berceau formel aux multiples éditions qui alimentent le siècle.

Précieux exemplaire d’Edouard Rahir (V, 19-21 mai 1937, n° 1206), le seul répertorié depuis plusieurs décennies conservé dans sa reliure décorée, certes anciennement restaurée, mais strictement de l'époque, atout particulièrement rare pour un livre richement illustré et donc souvent feuilleté.

Bechtel mentionne l’exemplaire Essling, 12 195 € le 11 septembre 1990, il y a 35 ans.

Vendu