L’Espèce humaine

Antelme, Robert
[La Cité universelle], 1947

Rarissime édition originale.

Précieux exemplaire conservé dans sa brochure de l'époque, tel que paru.

In-8 de 434 pp., (1) f.Couverture de l'éditeur. Brochure de l'époque.

193 x 143 mm.

Vendu

Antelme, Robert. L’Espèce humaine.La Cité universelle, 1947.

Rarissime édition originale.

« Publié en 1947, L'Espèce humaine de Robert Antelme compte aujourd'hui parmi les œuvres essentielles de la littérature concentrationnaire » (Martin Crowley).

« Beaucoup de livres au lendemain de la paix de 1945 traitent de la guerre qui vient de s’achever.De manière générale se pose une question essentielle : que vaut désormais la culture européenne si elle a pu accoucher de pareilles horreurs ? Comment reprendre le fil de la tradition humaniste occidentale après une telle barbarie qui n’est pas venue de l’extérieur mais du cœur même de la vieille Europe ? La littérature continue, mais sous quelle forme ?En 1947, Robert Antelme publie « l’Espèce humaine », témoignage des mois de souffrance qu’il a passés comme déporté à Buchenwald puis à Dachau. A travers son expérience personnelle, il rapporte celle de tous ceux qui ont été comme lui réduits à des numéros, niés dans leur humanité. C’est tout autre chose qu’un récit autobiographique personnel. Une nouvelle forme de récit naît de cette épreuve des limites, qui met l’écriture au défi de représenter l’innommable et qui oblige l’être humain à saisir ce qui est le propre de sa condition, de son « espèce ». Les camps ont montré, pour Robert Antelme, comment les déportés trouvaient la force de vivre dans la revendication de 'rester jusqu’au bout des hommes'"(Denis Labouret).

Récit de Robert Antelme (1917-1990) paru pour la première fois en 1947 avant d’être repris, sous la pression d’Albert Camus, dix ans plus tard, ce livre est unique par l’exceptionnelle portée de son message qui dépasse ce que l’in serait tenté d’attendre d’un livre de témoignage. « Je rapporte ici ce que j’ai vécu »., nous avertit l’auteur. Ce qu’il a vécu : une année de camps en Allemagne, à Buchenwald et Dachau, où il avait été déporté pour activité de résistance. Les premières lignes du livre contiennent des indications précieuses : « Il y a deux ans, durant les premiers jours qui ont suivi notre retour, nous avons été, tous je pense en proie à un véritable délire. Nous voulions parler, être entendus enfin… Et cependant c’était impossible. A peine commencions-nous à raconter, que nous suffoquions. A nous-même, ce que nous avions à dire commençait alors à nous paraître « inimaginable ». » Cette contrainte à parler dans l’impossibilité de dire, la peur de trahir ou celle de ne pouvoir être entendu vont donner au témoignage l’implacable sobriété et justesse d’un récit dérobé à la mort. C’est dans le camp, de lui et non sur lui que l’auteur écrit. Travail de témoin et non de mémorialiste. Sous chaque mot c’est l’« expérience » même qui pèse de tout son poids d’indicible. Situation limite où tout espoir de révolte est banni et où survivre reste le seul but. (Dictionnaire des Œuvres).

« Chef-d’œuvre de l’écriture blanche », ce récit nu, cru, dont la sobriété fait la force, nous plonge dans la conscience du narrateur, qui a voulu, face à l’entreprise nazie de déshumanisation, affirmer son appartenance irréductible à « l’espèce humaine ».

Le livre porte un message profondément humaniste.

1 seul exemplaire répertorié dans les Institutions publiques Nationales : BM Lyon.Manque à la BnF.Seuls 7 exemplaires répertoriés dans les Institutions publiques Nationales et Internationales : National Library of Israël, Library of Congress, University of Nebraska at Lincoln, NY Public Library, University of Alberta (Canada), BCU Fribourg (Suisse) et BM Lyon.

Vendu