Les Métamorphoses, ou l’Asne d’or
Superbe édition illustrée des Métamorphoses de l’Asne d’or imprimée en 1648 et remarquable exemplaire relié au XVIIe siècle pour le Marquis de la Vieuville.
2 volumes in-8 de : I/ (8) ff. et 382 pp. ; II/ (1) f., 270 pp., (1) f. bl. et (20) ff.
Maroquin noir, large bordure autour des plats, armoiries au centre, dos orné, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées. Dimensions : 174 x 112 mm.
Remarquables reliures de Boyet réalisées au XVIIe siècle pour le Marquis de La Vieuville.
« Les chefs-d’œuvre bibliophiliques du Musée Condé ».
Superbe édition illustrée des Métamorphoses de l’Asne d’or imprimée en 1648
et remarquable exemplaire relié au XVIIe siècle par Boyet pour le Marquis de la Vieuville (1652-1719).
Apulée. Les Métamorphoses, ou l’Asne d’or. Nouvellement reveues, corrigées, & mises en meilleur ordre qu’aux précédentes Impressions.
Paris, Nicolas & Jean de La Coste, 1648.
Suivi de : Commentaires sur la Métamorphose de l’Asne d’or de l. Apulée.
Paris, s.n., 1648.
L’une des trois belles éditions illustrées des Métamorphoses de l’Asne d’or imprimée à Paris en 1648. Brunet (I, 365) mentionne que les trois éditions de 1623, 1631 et 1648 ont la même valeur.
Ce célèbre ouvrage, ici dans la traduction de Jean de Montlyard, consacra la renommée d’Apulée.
Ce récit en 11 parties décrit les aventures d’un jeune homme Lucius, transformé en âne à l’aide d’un onguent magique et qui, après de multiples aventures, revient à sa forme humaine.
Les Métamorphoses s’achèvent par la célébration des mystères sacrés, et les initiations sacrées.
L’iconographie de toute beauté place l’ouvrage au premier rang des principaux livres illustrés du XVIIe siècle.
Due au talent de Crispin de Passé et de Isaac Briot, elle présente 17 jolies figures, gravées sur cuivre, à pleine page.
Très bel exemplaire dans une reliure de Luc-Antoine Boyet en maroquin orné d’une dentelle dite à la Vieuville.
Le marquis René-François de La Vieuville (1652-1719), chevalier d’honneur de la reine Marie‑Thérèse et gouverneur du Poitou, fut un bibliophile distingué. La dentelle qui porte son nom se retrouve sur des livres reliés entre 1690 et 1710 environ (Reliures françaises du XVIIe siècle. Chefs-d’œuvre du Musée Condé).
« Sont proposés ici à notre admiration et à notre enseignement deux groupes ou plutôt deux groupements de reliures du plus haut luxe appartenant à deux périodes bien distinctes du xviiè siècle, respectivement 1615-1665 et 1690-1710. Elles sont inédites et reproduites ici pour la première fois. Toutes ont été choisies de main de maître dans le cabinet de livres rares du duc d’Aumale (1822‑1897), sans doute la plus belle collection de ce type jamais constituée en France, avec celle d’Ambroise Firmin-Didot (1790-1876) aujourd’hui dispersée et celle, un peu en retrait, du baron James de Rothschild (1844-1881) conservée à la Bibliothèque nationale de France… Entre 1690 et 1710 environ, un petit nombre d’amateurs, mondains cultivés et par ailleurs grands curieux, dans une émulation qu’on peut deviner, font recouvrir certains textes élus de reliures aux décors ou évidemment inspirés ou prétendant évoquer des décors de reliures d’une autre époque, le premier xviiè siècle. Vingt-quatre ici présentes en proposent presque tous les modèles ; elles sortent d’un même atelier parisien…
Les collections de ces amateurs relèveraient du modèle du cabinet curieux tel qu’on le trouvera bientôt chez Du Fay ou Hoym. Comme eux, et même semble-t-il plus encore, ils sont très sélectifs quant aux textes et comme eux très exigeants quant au raffinement des reliures, ce qui les range, à côté d’eux, dans la mouvance du luxe aristocratique et pourtant, pour les textes comme pour les reliures, ils font un pas de côté très inattendu. Pour les textes, ils s’en tiennent très sélectivement et très obstinément au vernaculaire et à ce que l’époque subsumait sous le nom d’« antiquités gauloises » et d’aménités littéraires, c’est-à-dire pour l’essentiel à la littérature nationale médiévale et du xviè siècle, prolongée ici jusqu’au xviiè, en gros tout ce que la Contre-Réforme et l’humanisme gallican avaient répudié. Quant au traitement proprement bibliophilique des exemplaires, ils y apportent une extrême exigence, ce qui ne suffirait pas à les distinguer de certains cabinets constitués au même moment (Longepierre, Madame de Chamillard, etc.) s’ils n’y ajoutaient cette volonté stupéfiante et jusqu’ici ignorée - ou repérée seulement chez des amateurs des décennies ultérieures (Châtres de Cangé) – d’adopter des décors très archaïsants, témoignant de nostalgies ou de dévotions qu’il faudra interroger » (Jean Viardot, Chefs-d’œuvre du Musée Condé).
L’un des quelques volumes appartenant à la haute bibliophilie française.
