Le Fou d'Elsa

Aragon, Louis
Paris, nrf, 1963
Prix : 5 500 €

Édition originale, l'un des 35 sur vélin de hollande, tirage de tête, très bel exemplaire, non coupé, conservé broché, tel que paru.

Grand in-8 de 459 pp., (2) ff. Broché, non coupé, tel que paru.

236 x 188 mm.

Aragon, Louis. Le Fou d’Elsa.Paris, nrf, 1963.

Édition originale.

L’un des 35 exemplaires du tirage de tête sur vélin de Hollande.

« Lorsqu’on a fêté en 1997 le centenaire d’Aragon et qu’il s’est agi de célébrer l’auteur aux visages les plus divers du siècle dernier, l’image la plus employée pour désigner l’écrivain aux facettes multiples aura été le titre de son « poème » de 1963, Le Fou d’Elsa. Il est vrai que l’ampleur et le souffle de l’œuvre, son foisonnement culturel, son hybridité littéraire, sa richesse thématique et, osons le mot, la portée de son discours « politique » font de loin de cette épopée l’œuvre la plus caractéristique de l’activité littéraire d’Aragon. Aragon inaugure avec Le Fou d’Elsa le premier exemple de « poème à thèses » de la littérature occidentale.

Le Fou d’Elsa occupe une place particulière à la fois dans l’œuvre d’Aragon et dans l’histoire de la poésie française. L’ampleur de l’ouvrage et la portée des ambitions du plus monstrueux des cinq poèmes écrits par Aragon à partir de 1954 l’apparentent aux grandes épopées romantiques dont il serait le dernier avatar » (Hervé Bismuth).

« Le Fou d’Elsa est tiré du cœur. Le couple archétypique que froment Aragon et Elsa ouvre l’immense poème à la triple célébration de l’unité humaine, de l’amour, de la poésie. A sa naissance ont participé des souvenirs d’enfance… une chanson… la fameuse anthologie de Maurice Barrès par l’abbé Brémond… une lecture de Chateaubriand amoureux d’une Nathalie, de son Itinéraire de Paris à Jérusalem et de sa nouvelle Les Aventures du dernier Abencérage, où l’ultime descendant de l’illustre lignée des Banou Siradj, ou Ibn Sraj, exterminée à l’Alhambra revient sur la terre de ses ancêtres et s’éprend de la noble et chrétienne Blanca

Le Fou d’Elsa, ce testament à nous légué avant l’heure, est un poème de la fraternité, du métissage. Aragon y renouvelle sa protestation contre la guerre, contre son cortège de violences, contre les pogroms et les pillages qu’elle engendre, contre les mensonges et les manipulations qui l’accompagnent »(Pierre Juquin).

« Ce livre qui dans ses abîmes contient, comme une fleur jamais séchée, un ressouvenir du plus douloureux d’autrefois » (Aragon) est une méditation lyrique sur le temps, ou plutôt les temps différents que vit l’homme, c’est encore la mélopée de la patrie trahie et vendue, c’est enfin le drame pathétique d’un homme, d’un roi, dont les historiens du pays vainqueur ont donné une image dérisoire, le Boabdil qui voudrait sauver Grenade et ne sait pas comment. Ce poème lyrique, historique et même psychologique est une somme philosophique.

« Ce chef-d’œuvre qui confond avec virtuosité poésie et prose constitue le texte de la maturité d’Aragon » (Suzanne Ravis).