Les Œuvres

Balzac, Jean-Louis Guez de
Paris, 1665.
Prix : 12 000 €

Édition originale collective, « la seule que l’on ait de ce grand écrivain » (Brunet, I, 630).

Unique exemplaire répertorié conservé dans sa reliure en maroquin armorié de l’époque, réalisée pour Arnoul de Rochegude, « favori de Mazarin ».

Balzac, Jean-Louis Guez de (1597-1654). Les Œuvres de Monsieur de Balzac divisées en deux tomes.
Paris, Lovis Billaine, dans la grand’Salle du Palais à la Palme, et au Grand Cesar. M.DC.LXV (1665). Avec Privilège du Roy.

In-folio de (32) ff., 1059 pp. et (1) p.

Les Œuvres de Monsieur De Balzac Tome Second.
Paris, chez Louis Billaine, dans la Grand’Salle du Palais, à la Palme et au Grand Cesar. M.DC.LXV (1665). Avec Privilège du Roy.

In-folio de (6) ff., 717 pp., (1) p., (3) ff., 218 pp. et (1) f. pour le privilège.

2 volumes in-folio, maroquin rouge triple filet doré en encadrement, fleurons dorés aux angles et armes dorées au centre sur les plats, dos à nerfs orné, tranches mouchetées. Reliure de l’époque.

358 x 230 mm.

Édition originale collective, de toute rareté en maroquin armorié du temps.

« Belle édition, la seule que l’on ait des œuvres complètes de ce célèbres écrivain ; elle a été dirigée par Valentin Conrart, après le décès de Guil. Girard, que Balzac, en mourant, avait chargé de la donner : on y trouve, avec presque tout ce qui avait paru de lui, un certain nombre de pièces inédites. Ces deux volumes sont devenus assez rares, et, comme ils sont beaucoup plus recherchés maintenant qu’ils ne l’étaient autrefois, on les paye de 50 à 70 fr. ; vend. même 153 fr. mar. bl. Bertin ; en mar. r. 155 fr. Giraud ; il en a été tiré quelques exemplaires en grand papier.

Le Tome I contient le portrait de l’auteur et un frontispice : 1° une épître des deux libraires à Conrart, 4 ff. ; 2° Préface sur les œuvres de M. de Balzac, 20 ff. ; 3° faux titre et table du premier volume, 6 ff. ; 4° texte les lettres, 1059 pp., et au verso la dernière le privilège.

Le Tome II 1° 6 ff. prél. pour le frontispice, la table du volume et le titre du Prince ; 2° texte des ouvrages divers, 717 et 218 pp., plus un second privilège. La préface, écrite par l’abbé de Cassaignes, une des victimes de Boileau, est un examen longuement raisonné des ouvrages de Balzac. » (Brunet, I, 630).

Jean-Louis Guez de Balzac (1597-1654) bénéficie désormais d’un nouvel éclairage. Si l’on reconnaît toujours en lui le restaurateur de la langue française célébré par Ménage, on scrute avec plus d’intérêt ses conceptions de la morale et de la politique, « sa vieille Maistresse ». Aussi se définissent plus clairement les étapes d’une carrière par laquelle il prétendait imposer l’impérieux magistère de son « Principat ».

Né dans une famille « cliente » du dernier grand féodal que fut le duc d’Épernon, il conjugua dans sa formation « Le Livre du Monde » et la lecture des « bons Autheurs ». Au collège des jésuites à Poitiers sous Garasse ; étudiant à Paris au collège de La Marche (1610) et au Collège Royal, sous G. Critton, P. Valens, Th. Marsile, et Nicolas Bourbon ; en Hollande (1613, 1615), aux côtés de Théophile sous D. Baudius, et sans doute D. Heinsius, il bénéficia encore à son retour des leçons du cardinal Du Perron, et de Coeffeteau, et prit surtout l’air de la Cour (1616-1618). Après une expérience romaine (1621-1622), il revint participer à la vie littéraire parisienne, notamment dans le salon de Mme Des Loges avec Malherbe et Racan, et fréquenta Boisrobert, Silhon, F. Ogier, La Motte Aigron qui le loueront à l’envi.

« Cette évolution vers une philosophie « plus humaine » culmine dans ce recueil majeur des Œuvres de Balzac. Ce recueil - Discours, Consolation, Réponses, Paraphrases, Dissertations, Lettres, Relations - approfondit les recherches antérieures. Le cycle du Romain — quatre discours dédiés à Mme de Rambouillet - fonde le goût mondain sur celui « de la belle Cour » d’Auguste, et fait des lettres l’antidote, et du sage Mécène le contrepoids du pouvoir souverain. Sa critique s’élargit à la Grande Éloquence - où « la perfection de nostre Art se trouve aussi bien dans la Médiocrité que dans la Grandeur » ; et à la Comédie, qui dans son registre plus humble vaut autant que la Tragédie. Mais surtout Balzac apparaît dans sa personnalité omniprésente, fondant « Urbanité et Raillerie » dans un atticisme français. Ainsi des huit apologies que sont les Relations à Ménandre, et les Passages déffendus. » (Jean Jehasse).

Exceptionnel exemplaire – certains feuillets légèrement brunis, phénomène inhérent à cette édition – le seul répertorié conservé dans sa reliure de l‘époque en maroquin décoré et armorié.

Il fut brillamment relié pour l’un des favoris du Cardinal Mazarin, Arnoul de Rochegude, qui devint conseiller d’État et intendant des galères du Levant. Il épousa Geneviève de Saulger. Il rentra par la suite en possession de la « Society of Writers to the Signet », avec ses armes dorées au centre des premiers contreplats.