Voyage du jeune Anacharsis en Grèce
Le célèbre Voyage du jeune Anacharsis en Grèce relié en maroquin bleu de l’époque aux armes de la Duchesse de Berry orné de 64 planches.
Provenance : Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, Duchesse de Berry (armes ; Bibliothèque de Rosny, vente Londres, Evans, 21 mars 1831, partie du n° 64) ; Joseph Neeld (ex-libris).
Fils d'avocat et ayant hérité la fortune d'un oncle orfèvre, Joseph Neeld (1789-1856) rassembla une importante collection d'œuvres d'art, dont certaines sont aujourd'hui au Victoria & Albert Museum.
8 volumes petit in-12 plus 1 volume in-4. Plein maroquin bleu à long grain, filet doré et roulette à froid autour des plats, armoiries dorées frappées au centre, dos à nerfs ornés, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure en maroquin armorié de l’époque signé de Simier.
135 x 83 mm ; 213 x 137 mm.
Barthélémy, Jean-Jacques. Voyage du jeune Anacharsis en Grèce… vers le milieu du IVe siècle avant l’ère vulgaire.
Paris, Menard et Desenne, 1820.
Édition rare ornée pour le texte d’un portait et 28 planches et pour l’Atlas d’un titre gravé et 35 planches, dont 2 dépliantes.
Un voyage historique imaginaire, véritable somme des connaissances du XVIIIe siècle sur la Grèce antique et qui contribua à en développer le goût en France et en Europe.
Archéologue et numismate, chargé du cabinet des médailles de la Bibliothèque du roi, ami du comte de Caylus, Jean-Jacques Barthélemy (1716-1795) publie son Voyage du jeune Anacharsis en Grèce en 1788, après avoir travaillé une trentaine d'années à sa préparation. Texte à destination pédagogique, il devait à l'origine narrer la formation d'un jeune homme faite au cours d'un voyage. Cependant, ayant choisi de situer celui-ci dans la Grèce du IVe siècle av. J.-C., Barthélemy fut amené à composer un vaste panorama de la Grèce d'alors. D'une grande érudition, mais présenté sous la forme d'un roman historique, animé par la présence d'Anacharsis et des interlocuteurs auxquels il s'adresse à chacune de ses étapes, l'ouvrage séduisit la société de l'époque en lui révélant pour la première fois une Antiquité « archéologique » reconstituée et vivante. De nombreuses éditions se succédèrent et contribuèrent à la propagation des connaissances sur la Grèce antique ainsi qu'à la diffusion du goût néoclassique. Le premier tome est tout entier dédié à une longue introduction historique.
Barbié du Bocage (1760-1825), un cartographe aux confins des sources historiques et des travaux de la science moderne. Géographe, cartographe, Jean-Denis Barbié, dit Barbié du Bocage, consacra l'essentiel de ses travaux à la cartographie de l'Antiquité. Ses plus belles contributions à l'édition furent l'atlas du Voyage du jeune Anacharsis et les cartes du Voyage pittoresque en Grèce de Choiseul- Gouffier (1782-1824).
Nulle part mieux que dans ces deux ouvrages, Barbié du Bocage réussit plus adroitement à concilier l'exploitation des sources textuelles et cartographiques anciennes avec les travaux scientifiques les plus récents, parmi lesquels les relevés sur le terrain effectués par des ingénieurs (tels Jacques Foucherot), les mathématiques, la physique ou encore les rapports d'observations astronomiques... Ainsi, pour le Voyage de Barthélemy, parvint-il à faire bénéficier l'édition de 1820 de notables améliorations issues des avancées faites depuis la première édition de 1788.
Précieux volumes reliés à l’époque en maroquin bleu aux armes de laDuchesse de Berry.
Marie-Caroline-Ferdinande-Louise de Bourbon-Sicile, fille de Ferdinand 1er roi des Deux Siciles, et de Marie-Clémentine, archiduchesse d'Autriche, née à Naples le 5 novembre 1798, épousa le 17 juin 1816, Charles-Ferdinand d'Artois, duc de Berry, second fils du futur Charles X, qui fut assassiné le 13 février 1820. La duchesse de Berry, veuve à 22 ans, se consacra à l'éducation de ses deux enfants, Louise-Marie-Thérèse d'Artois et Henri-Charles-Ferdinand-Marie-Dieudonné, duc de Bordeaux, né posthume ; très courageuse, elle essaya en 1832 de fomenter en Vendée un soulèvement légitimiste qui échoua ; trahie le 7 novembre de la même année par le juif converti Deutz, elle fut enfermée dans la citadelle de Blaye où elle mit au monde une fille qu'elle avait eue du comte Hector Lucchesi-Palli, qu'elle avait épousé secrètement en 1831 ; remise en liberté en juin 1833, elle fut tenue à l'écart par la famille royale et se vit enlever la direction de l'éducation de son fils. Elle vécut à Venise et mourut le 17 avril 1870 au château de Brunnsee en Styrie. Cette princesse, aux goûts artistiques très développés, avait constitué dans son château de Rosny, près Mantes, une luxueuse bibliothèque remarquable tant par le choix des éditions et la richesse des reliures que par l'importance des manuscrits qu'elle renfermait.
