L’Exil et le Royaume

Camus, Albert
Paris, NRF Gallimard, 1957.
Prix : 10 500 €

Précieux exemplaire du tirage de tête, l'un des 45 sur vélin de Hollande Van Gelder et l'un des 5 exemplaires hors commerce marqués de A à E, celui-ci lettré C.

In-12 de 231 pp., (3) ff., (1) f. bl. Brochure de l'éditeur, exemplaire non coupé. Brochure de l'époque.

188 x 120 mm.

Camus, Albert. L’Exil et le royaume. Nouvelles.
Paris, NRF Gallimard, 1957.

Édition originale.

Précieux exemplaire du tirage de tête, l’un des 45 sur vélin de Hollande Van Gelder et l’un des 5 exemplaires hors commerce marqués de A à E, celui-ci lettré C.

C’est en 1954 que Camus entreprend la rédaction de deux premières nouvelles de l’« Exil et le Royaume », « La Femme adultère » et « Un esprit confus ». La date est d’importance car elle est analysée par l’écrivain lui-même comme « une sorte de charnière de [s]on travail et de [s]a vie ». La publication de « La Peste » a connu un succès immédiat en 1947 ; ont suivi « L’Etat de siège » en 1948, « L’Homme révolté » en 1951 et « L’Eté » en 1954. Camus s’interroge depuis le début de l’année 1954 sur la raison d’un tout récent tarissement de son œuvre et se sent momentanément incapable d’entreprendre les trois grands panneaux de son tryptique : théâtre, essai, roman.

Le recueil est composé de six textes : « La Femme adultère », « Le Renégat », « Les Muets », « L’Hôte », « Jonas » et « La Pierre qui pousse ».Ces nouvelles vont être pour l’écrivain « autant de gammes, dans le renouvellement des formes ».

Albert Camus les entreprend dans une atmosphère de solitude et d’exil, vivant douloureusement le fait de se sentir prisonnier d’une image inexacte composée de lui par la critique et le public.

Chacune de ces nouvelles sur la solitude et la solidarité témoigne de la force suggestive du réalisme symbolique.

La prière d’insérer de Camus est suffisamment explicite : « Un seul thème, celui de l’exil, est traité de 6 façons différentes, depuis le monologue intérieur jusqu’au récit réaliste. Quant au royaume… il coïncide avec une certaine vie libre et nue que nous avons à retrouver pour renaître enfin. L’exil à sa manière nous en montre les chemins, à la seule condition que nous sachions y refuser en même temps la servitude et la possession ».

Provenance : Bibliothèque Raoul Simonson (2013, II, n°443), sans ex-libris.