Le Pont de Londres
« Le grand Tower Bridge au loin sort doucement des brumes, il ouvre tout lentement son donjon, hausse tout haut, ses géants bras d’archer en plein fleuve comme ça… »
Édition originale.
Bel exemplaire du tirage de tête, conservé broché.
In-8 de 406 pp., (2) ff.; exemplaire broché.
218 x 148 mm.
Céline, Louis-Ferdinand. Le Pont de Londres. Guignol’s Band II.
Paris, Gallimard, 1964.
Édition originale.
Un des 41 exemplaires sur vélin de Hollande (n°31), conservé broché.
L’édition a été établie et préfacée par le romancier et critique belge Robert Poulet (1893-1989), qui avait, le premier, publié en 1958 des Entretiens familiers avec L.-F. Céline (Plon), qui transcrivaient les confidences que lui avait faites Céline en 1956.
Dans ce livre, on voit reparaître le Bardamu jeune, hilare, ingénu, du Voyage au bout de la nuit et de Mort à crédit. Blessé sur le front français, au cours de la première guerre mondiale, il est envoyé en Angleterre. Il tombe dans un univers singulier, de Français forcenés et d’Anglais chimériques ; parmi eux, se détachent les figures de Sosthène et de Virginia. Dans ce récit, tour à tour dramatique, sentimental et burlesque, les épisodes se succèdent avec une extraordinaire luxuriance, qui dénote une pleine maturité de l’imagination. Et au-dessus de ces aventures, se dresse l’image du port de Londres, et du Pont, sur lequel s’engagent à la fin les héros de l’histoire. (Dictionnaire des œuvres)
Dans l’esprit de Céline, Le Pont de Londres faisait suite à Guignol’s band. La grande mythologie célinienne est encore là toute entière, Bardamu sauvé des eaux, noyé, vivant, voyageur fou titubant du grand naufrage universel, le rire libérateur et angoissé, l’idée rassurante de la farce, et le thème du voyageur, de la fuite, de la bête blessée dans un monde vertigineux dont rien n’a résisté. En contrepoison, face au grouillement des prostituées et au vacarme des fous, douceur unique, Virginia, figure de fable, visage stylisé de religion primitive, comme ce pont, terre promise où s’engage à la fin le livre. Très beau livre encore, avec d’étonnants morceaux de bravoure, d’extraordinaires explosions des objets et des mots où se désintègre et se refait le monde, et où le génie de Céline manifeste le processus même de son pouvoir d’invention. (Renaud Matignon, « Céline », in Mercure de France, juillet 1964).
Bel exemplaire du tirage de tête, conservé broché.
