Don Quichotte de la Manche
Le Don Quichotte imprimé sur papier vélin relié avec élégance au chiffre doré et couronné de Pauline Bonaparte (1780-1825).
Provenance : Pauline Bonaparte ; Horace Landau (ex-libris).
6 volumes in-18, maroquin rouge à grain long, chiffre P couronné au centre des plats, dos lisse orné, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure au chiffre couronné de l’époque.
125 x 75 mm.
Cervantes, Miguel de. Don Quichotte de La Manche traduit de l'espagnol de Michel Cervantes par Florian ; ouvrage posthume.
Paris, De l’Imprimerie de Didot l’aîné, Paris, Deterville, An VII (1799).
Le plus précieux des deux tirages décrits par Cohen l’un, in-8 (de 50 à 60 F OR), celui-ci, in-18 (de 80 à 100 F OR).
Première édition du Don Quichotte de Cervantès traduit par Florian.
Elle est illustrée en premier tirage de 24 estampes dessinées par Lefèvre et Le Barbier et gravées par Coiny, Dambrun, Gaucher, Godefroy et Masquelier.
Une édition in-8 fut publiée la même année en 3 volumes, avec les mêmes figures.
Les amateurs préfèrent le tirage de cette édition in-18 dont les gravures paraissent plus contrastées.
« M. Mehl dit qu'il possède un exemplaire de cette édition in-18, imprimé sur grand papier (tiré, édition à 100 exemplaires) avec des figures avant la lettre. Les épreuves de son exemplaire sont très supérieures à celles de l'édition in-8 » (Cohen, 220).
L’un des exemplaires de luxe imprimé sur papier vélin au chiffre couronné de Pauline Bonaparte, dans une élégante reliure attribuable à Bozérian Jeune.
Pauline Bonaparte (1780-1825), née Maria-Paoletta, est la seconde fille de Charles Bonaparte et de Letizia Ramolino. Sa beauté remarquable lui vaut de nombreux prétendants dès son adolescence, tels le controversé commissaire extraordinaire du Directoire Stanislas Fréron ou le général Duphot. Mais c’est au brillant général Victor-Emmanuel Leclerc que Napoléon décide de la marier en 1797. Lorsque celui-ci est nommé commandant en chef de l’expédition de Saint-Domingue en octobre 1801, avec pour mission de réprimer l’insurrection de l’île, son épouse et leur fils Dermide (né en 1798) l’accompagnent.
La grande beauté de Pauline lui vaut une place à part dans la galaxie des napoléonides. Si elle jouit sans réserve du pouvoir que son physique et son charme lui permettent d’exercer sur les hommes, c’est sans autre but que de satisfaire son désir de liberté. Elle ne renonce pas aux aventures amoureuses en se soumettant aux volontés matrimoniales de Napoléon. Si elle met sa personne au service des desseins politiques de son frère, c’est par manque d’ambition personnelle, mais surtout en raison d’une affinité élective comparable à celle qu’Elisa partage avec Lucien. Son besoin d’exclusivité, qui trouve son origine dans les attentions que Napoléon lui a très tôt prodiguées, a d’ailleurs engendré des conflits avec Joséphine ainsi qu’avec Marie-Louise, dont elle se sent concurrente. Étrangère aux enjeux du pouvoir et sincèrement attachée à sa famille, Pauline est un agent de liaison entre ses frères et réussit parfois à les réconcilier. Elle est cependant la seule, Madame Mère exceptée, à partager le sort de l’Empereur au moment de sa chute, quand les autres napoléonides s’accrochent à leur couronne. Elle l’accompagne en exil sur l’île d’Elbe, lui envoie ses diamants quand elle le croit financièrement embarrassé au moment de son retour, et veut être à ses côtés à Sainte-Hélène. C’est néanmoins à Florence, près de son mari avec qui elle s’est réconciliée, qu’elle meurt le 9 juin 1825.
Provenance : Pauline Bonaparte (chiffre couronné) ; Horace Landau (ex-libris).





