Mémoires d’Outre-Tombe

Chateaubriand, François-René de
Paris, Eugène et Victor Penaud frères, 1849 - 1850

Édition originale des Mémoires d’Outre-Tombe, « le chef-d’œuvre de Chateaubriand ». Bel exemplaire conservé dans sa fine reliure du temps.

12 volumes in-8 ; demi-chagrin vert, dos à nerfs orné de filets et fleurons dorés, tranches jaspées, rousseurs éparses. Reliure de l’époque.210 x 129 mm.

Chateaubriand, F.-R. de. Mémoires d’Outre-Tombe.
Paris, Eugène et Victor Penaud frères, 1849-1850.

Édition originale de « l’un des textes les plus importants de la littérature du XIXème siècle. » (Clouzot).
Clouzot, 66 ; Carteret, I, 163-164 ; Vicaire, II, 290-291 ; Talvart, III, p.16 ; Rahir, Bibliothèque de l’amateur, 366 ; En Français dans le texte, 268.

Précieux et bel exemplaire de première émission possédant l'avertissement et la liste des souscripteurs qui furent supprimés lorsque le solde de l’édition fut cédé au libraire Dion-Lambert.

On sait que Chateaubriand avait hypothéqué son tombeau en vendant ses Mémoires moyennant une rente viagère de 12 000 F.

« Les exemplaires sont de plus en plus recherchés. » (Clouzot).

Chef-d’œuvre autobiographique de Chateaubriand destiné par l’auteur à n’être publié qu’après sa mort, les Mémoires d'outre-tombe, commenceront à paraître en feuilleton, trois mois après le décès de Chateaubriand, survenu en juillet 1848.

« Ces Mémoires ont été l'objet de ma prédilection. Saint Bonaventure obtint du ciel la permission de continuer les siens après sa mort : je n'espère pas une telle faveur mais je désirerais ressusciter à l'heure des fantômes pour corriger au moins les épreuves… ».

En juillet 1817, dans le parc du château de Montboissier, le chant d'un oiseau, réveille en lui des souvenirs de jeunesse : « Je fus tiré de mes réflexions par le gazouillement d'une grive perchée sur la plus haute branche d'un bouleau. A l'instant, ce son magique fit reparaître à mes yeux le domaine paternel ; transporté subitement dans le passé, je revis ces campagnes où j'entendis si souvent siffler la grive… ».

Les Mémoires qui occupèrent Chateaubriand pendant un demi-siècle permettent à l'écrivain visionnaire de rapprocher les époques lointaines de l'histoire, pour les éclairer l'une l'autre.

« Je me suis rencontré entre deux siècles comme au confluent de deux fleuves ».

« L’Œuvre et la personnalité de Chateaubriand (1768-1848) dominent tout le XIXe siècle littéraire. »Il était né, dit Barbey d’Aurevilly, comme Napoléon, avec une étoile sur la tête, et quand celle de l’empereur pâlit et s’éclipsa, la sienne resta lumineuse. Chateaubriand eut l’admiration, l’influence, les yeux du monde fixés sur lui et une minute dans le gouvernement de son pays. Et, chose prodigieuse, il resta poétique. Une nouvelle manière de sentir et de penser, de s’exprimer et de comprendre date de Chateaubriand. Il ouvrit l’ère du Romantisme » » (Talvart).

Pendant près d’un demi-siècle, Chateaubriand n’a cessé de travailler, comme à une gigantesque toile de Pénélope, à ce qui devait être l’œuvre de sa vie, les Mémoires d’Outre-Tombe.C’est l’épopée de son temps que Chateaubriand veut y représenter au travers de sa propre vie.

Œuvre unique au style d’une extraordinaire variété écrite en plein romantisme, Les Mémoires sont façonnés de cette alchimie subtile mêlant le réel à l'imaginaire, l'investigation psychologique aux admirables portraits et aux descriptions de paysages qui sont parmi les plus belles de toute notre littérature.

L’exemplaire a été enrichi à l’époque de la suite des 30 gravures sur acier de G. Staal qui ornent la première édition illustrée (1850).

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