Orationes

Cicéron
Florentiae per Phil. Juntae, 1510 Mense Februario.

Exceptionnel « Ciceron » imprimé sur papier fort par Philippe Giunta à Florence en février 1510 conservé dans sa reliure de l’époque en maroquin noir aux armes et emblèmes de la reine Anne de Bretagne (1477-1514) et du roi Louis XII (1462-1515).

In-8 de 7 ff. et 301 feuillets (manquent titre et f. 298).
Maroquin noir, plats exceptionnellement dorés et richement ornés avec large roulette d’encadrement composée d’hermines, fleurs de lys opposées, vase avec fleur de lys érigée, entrelacs dorés, au centre des plats, armoiries dorées d’Anne de Bretagne, fille aînée de François II, duc de Bretagne, et de Marguerite de Foix, née à Nantes le 26 janvier 1477, devenue reine de France par son mariage avec Charles VIII, le 6 décembre 1491, veuve en 1498 et remariée, neuf mois après, le 8 janvier 1499, à Louis XII. Morte au château de Blois, le 9 janvier 1514, armes de France aux angle frappées 4 fois surmontées d’une couronne royale ouverte ornée de fleurs de lys, deux porcs-épics, emblème du roi Louis XII en souvenir de l’ordre du porc-épic fondé vers 1391 par Louis, duc d’Orléans, grand-père de Louis XII, quatre hermines, quatre volutes et six demi-fleurs de lys attenantes au cadre doré, dos à nerfs orné de huit fleurs de lys dorées, tranches peintes.
Exceptionnelle reliure dorée aux armes et emblèmes du roi Louis XII (1462-1515) et de son épouse Anne de Bretagne (1477-1514) provenant de leur bibliothèque.

165 x 100 mm.

Cicéron, (Marcus Tullius Cicero) [106 Av. J.C – 43 Av. J.C] [Orationes].
In Verrem. Florentiae per Heredes Phil. Juntae. Anno Domini M.DX (1510) Mense Februario. Leone Decimo Pont. Max.

Exemplaire royal imprimé sur papier fort.

Rarissime édition des Discours de Cicéron imprimée par Philippe Giunta à Florence en février 1510. 
La production des Giunta s’organise autour de deux pôles : Venise, épicentre de l’activité typographique italienne, voire européenne, et Florence. A Venise, Lucantonio se consacre principalement à l’édition de textes liturgiques et religieux (bréviaires, missels, livres d’heures ou psautiers). En revanche, la succursale à Florence se spécialise dans l’édition des auteurs classiques de la tradition florentine (Dante, Pétrarque, Boccace) et des textes humanistes latins et grecs.

L’une des rarissimes reliures de l’époque ornée de fers dorés aux armes et emblèmes du roi Louis XII et de la reine Anne de Bretagne.

Louis XII, dit le Père du Peuple, fils de Charles, duc d’Orléans et de Milan, comte de Valois, et de Marie de Clèves, sa troisième femme, et arrière-petit-fils de Charles V, naquit à Blois le 27 juin 1462 et reçut le titre de duc d’Orléans en 1465 à la mort de son père. En 1476, il épousa Jeanne de France, duchesse de Berry, fille de Louis XI, puis lutta contre sa belle-sœur, Anne de Beaujeu, qui le fit enfermer pendant trois ans de 1488 à 1491 à Lusignan et à Bourges. Il se montra ensuite fidèle à Charles VIII avec qui il fit campagne en Italie. A la mort de ce dernier (7 avril 1498), il monta sur le trône et fut sacré à Reims le 27 mai 1498. Il fit annuler son mariage le 12 décembre de la même année pour cause de parenté, afin d’épouser le 8 janvier 1499, dans un but politique Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII : et celle-ci étant morte le 9 janvier 1514, après avoir donné à Louis XII deux fils morts jeunes et deux filles, dont l’une, Claude, devait épouser François Ier, le roi prit pour troisième femme le 9 octobre 1514, Marie d’Angleterre, fille d’Henri VII, mais il mourut lui-même peu après, à Paris, au Palais des Tournelles le 1er janvier 1515.
Louis XII, malheureux dans ses expéditions en Italie où il perdit finalement Naples et le Milanais, qu’il avait un moment conquis et sur lesquels il avait des droits, réunit à la Couronne l’Orléanais et le Valois. Passionné pour les choses de l’esprit, il aimait beaucoup les livres ; il augmenta la bibliothèque formée par son aïeul et par son père au château de Blois d’une partie des volumes appartenant aux Visconti et aux Sforza, après la conquête du Milanais et de la riche bibliothèque de Louis de Bruges, sire de Gruthuse. Il fut semble-t-il le premier roi de France qui fit usage d’armoiries, frappées sur ses volumes.
Ses reliures reproduisent les armes de France accompagnées de celles de Bretagne, surmontées chacune d’une couronne royale ouverte ornée de fleurs de lys et de trèfles de perles alternés ; elles peuvent être attribuées à la fois à Louis XII et à Anne de Bretagne. On y voit aussi le porc-épic, emblème du roi, en souvenir de l’ordre du porc-épic fondé vers 1391 par Louis, duc d’Orléans, grand-père de Louis XII.

« Il est inutile de souligner l’excessive rareté de ces marques de reliure qui sont parmi les plus anciennes connues » (Olivier-Hermal).

Anne de Bretagne, fille aînée de François II, duc de Bretagne, et de Marguerite de Foix, née à Nantes le 26 janvier 1477, devenue reine de France par son mariage avec Charles VIII, le 6 décembre 1491, veuve en 1498 et remariée, neuf mois après, le 8 janvier 1499, à Louis XII. Morte au château de Blois, le 9 janvier 1514.
La Librairie de la reine Anne se composait de treize à quinze cents volumes, dont les livres conquis à Naples par Charles VIII formaient la plus grande partie. Ceux qui nous ont été conservés sont les suivants : suit la description des 14 volumes restants sur les 1 300, mais aucun n’est conservé dans sa reliure de l’époque.
Olivier ajoute : « Guigard (T. 1, p. 3 et 4) donne la reproduction de deux autres reliures dans le même goût ayant appartenu à Louis XII, se trouvant, l’une à la bibliothèque d’Abbeville, l’autre à la bibliothèque Mazarine. Toutes ces reliures rappellent, par leur ornementation et par leur décor à froid, les reliures monastiques, à la fois sobres et riches, à la mode à la fin du moyen âge. ».

La présente reliure provenant de la bibliothèque du roi et de la reine est ornée de l’un des premiers décors dorés. L’une des toutes dernières reliures de ce type en main-privée, elle appartient au patrimoine historique, culturel, artistique et bibliophilique européen.

Exceptionnel Cicéron imprimé par Philippe Giunta à Florence en février 1510 conservé dans sa reliure en maroquin de l’époque aux armes et emblèmes de la reine Anne de Bretagne et du roi Louis XII. 

Vendu