Poèmes dramatiques

Corneille, Thomas
Paris, 1738.
Prix : 15 000 €

Le célèbre exemplaire réunissant les 5 volumes en maroquin mosaïqué et décoré issus de « l’Atelier des Petits Classiques » habillant les œuvres de Thomas Corneille (1625-1709), le seul apparu ainsi sur le marché depuis un siècle, vendu 350 000 FF (53 300 €) le 6 juin 1986.

Provenance : Atelier des Petits Classiques (1738) ; Mortimer L. Schiff (ex-libris) ; Baronne de Faucigny-Lucinge ; Famille Rothschild ; Baron Alexis de Rédé.

Corneille, Thomas (1625-1709). Poèmes dramatiques. Nouvelle édition.
Paris, 1738.

5 volumes in-12, maroquin olive, fine roulette en poignée de tiroir encadrant les plats des tomes I, III et IV ; roulette aux croisillons et semé de points dorés aux tomes II et V. fleurs de lys ou fleurons quadrilobés aux angles, vaste motif central chantonné avec mosaïque de maroquin rouge et citron différent sur chacun des cinq volumes, dos lisse richement orné et mosaïqué avec pièce de maroquin rouge et citron, coupes décorées, roulette intérieure, doublures et gardes de papier doré orné de motif en relief, tranches dorées. Étui de maroquin havane.
Reliure mosaïquée de l’époque attribuée à l’Atelier des Petits Classiques.

167 x 100 mm

Exceptionnelle réunion de cinq volumes entièrement décorés et mosaïqués par l'Atelier des Petits Classiques, la seule répertoriée sur le marché au cours du siècle écoulé.

Cet Atelier fut ainsi dénommé par Michon dans « les Reliures Mosaïquées du XVIIè siècle » comme s'étant spécialisé dans la reliure des petites éditions d'écrivains classiques du type Elzevier. Michon ne connaît que 9 reliures sorties de cet atelier actif de 1720 à 1738.

Outre la richesse des fers employés, — points et pointillés dorés, étoiles, fleurettes, volutes et cercles évidés, roulette, cordons, fleurs de lys, coquilles, tulipes — la diversité des décors mosaïqués et l'harmonie des dos, la réunion même de cinq volumes ainsi reliés constitue l'un des temps forts de l'histoire de la reliure mosaïquée de la première moitié du XVIIIè siècle.

Magistrale œuvre de transition, elle allie l’emploi des petits fers utilisés au siècle précédent à la technique de la mosaïque dont le but est précisément de réduire l’importance accordée à ces petits fers dorés. L'emploi de couleurs autres que l'or permet en effet au relieur de se libérer des lignes droites ou des formes géométriques pour la première fois depuis 1550 et les premières tentatives de reliures mosaïquées s'agencent alors en de grandes courbes rococo.

Prestigieux ensemble, du plus haut intérêt pour l’histoire de la reliure.

Tome I : Table. Frontispice. Avertissement. Éloge de M. Corneille. Les engagemens du hazard, Comédie. Le feint astrologue, Comédie. D. Bertrand de Cigarral, Comédie. L’amour à la mode, comédie. Le berger extravagant, Comédie. Le charme de la voix, Comédie.

Tome II : Table Le geôlier de soi-même, Comédie. Les illustres ennemis, Comédie. Timocrate, Tragédie. Bérénice, Tragédie. La mort de l'Empereur Commode, Tragédie. Darius, Tragédie. Stilicon, Tragédie.

Tome III : Table. Le Galant double, Comédie. Camma, reine de Galatie, Tragédie. Maximian, Tragédie. Pyrrus, roi d'Épire, Tragédie. Persée & Démétrius, Tragédie. Antiochus, Tragi-comédie.

Tome IV : Table. Laodice, Reine de Cappadoce, Tragédie. Le Baron d'Albikra, Comédie. La mort d'Annibal, Tragédie. La Comtesse d'Orgueil, Comédie. Le festin de Pierre, Comédie. Théodat, Tragédie. Ariane, Tragédie.

Tome V : Table. La mort d'Achille, Tragédie. Dom César d'Avalos, Comédie. Circe, Tragédie. Nouveau prologue. L'Inconnu, Comédie. Nouveau divertissement. Le Comte d'Essex, Tragédie. Bradamante, Tragédie. Remerciment à l'Académie. Réponse de M. Racine. Réponse à M. de Fontenelle.

Doué d'une facilité remarquable, Thomas Corneille donna quarante-deux pièces de théâtre. Après 1655, Thomas Corneille, qui avait, comme son frère, débuté par la comédie et avec plus de succès que lui, s'adonna, comme Pierre, à la tragédie En 1656, il donna Timocrate qui obtint un succès prodigieux et fut joué pendant six mois d'une façon continue : Louis XIV alla entendre la pièce au théâtre du Marais : au bout de quatre-vingts représentations, les acteurs se lassèrent de jouer toujours la même pièce et cessèrent de la donner, bien que le public n'en fût pas fatigué. Ce fut, selon Despois « le plus grand succès dramatique de tout le siècle ». En 1672 avait paru Ariane, le chef-d’œuvre de Thomas Corneille ; la pièce est claire, naturelle, attachante ; le rôle d'Ariane qui a tout sacrifié pour Thésée et se voit abandonnée par lui et trompée pour sa sœur, présente un vif intérêt. La même année Thomas Corneille composa, en collaboration avec de Visé, une comédie héroïque, l’Inconnu, qui reçut du public un accueil enthousiaste. L'Inconnu, repris en 1679 et 1703, fut donné en 1724 aux Tuileries avec un ballet où Louis XV et toute la cour dansèrent.

Thomas Corneille avait donné presque toutes ses œuvres dramatiques lorsqu'il fut reçu à l’Académie Française à la mort de son frère (1683).

Rarissime exemplaire réunissant cinq volumes en maroquin décoré et mosaïqué sorti vers1738 de « l’Atelier des Petits Classiques », présentant les chefs-d'œuvre de Thomas Corneille (1625-1709).

Provenance : Mortimer L. Schiff ; Baronne de Faucigny-Lucinge ; Famille Rothschild ; Baron Alexis de Rédé, (vendu 350 000 FF ou 53 300 €), le 6 juin 1986 – n° 173, il y a 38 ans.