Les Dames dans leur naturel
Les maîtresses de Louis XIV.
Édition originale rare décrivant les débauches de la cour de Louis XIV.
Le livre qui aboutit à l’embastillement de Courtilz de Sandras.
De la bibliothèque François Rolland de Lastous.
In-12 de (2) ff. et 228 pp.
Maroquin bleu janséniste, dos à nerfs, filets or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure signée Marius Michel vers 1895.
126 x 73 mm.
[Courtilz de Sandras, Gatien de] (1644-1712). Les Dames dans leur naturel, ou la galanterie sans façon sous le règne du Grand Alcandre.
Cologne [Hollande], Pierre Marteau, 1686.
Édition originale fort rare, Le Grand Alcandre étant Louis XIV.
L’auteur, Courtilz de Sandras fut emprisonné à la Bastille. Il publie à sa libération, en Hollande, des ouvrages dont il avait débuté la rédaction pendant sa détention.
De la vie de d'Artagnan qu'il a pu connaître assez bien, car il fut enfermé à la Bastille alors que Besmaux, ex-compagnon de d'Artagnan, en était Gouverneur, Courtilz a tiré de même un récit où le vrai se mêle au faux : il s'agit des Mémoires de M. d'Artagnan, publiées en 1700 (soit 27 ans après la mort du héros gascon), dont s'inspirera à son tour au XIXè siècle Alexandre Dumas pour Les Trois Mousquetaires et Vingt Ans après.
« Celles qui ne furent pas du nombre des éleües, ne s’en désespèrerent pas, surtout celles qui recherchaient le plaisir de la chair & qui avaient moyen de prendre parti ailleurs. Car elles considéraient, qu’excepté leur ambition qu’elles ne pouvaient contenter elles trouveraient peut-être mieux leur compte avec un autre, & qui a bien examiner toutes choses, un roy valait quelquefois moins sur l’action qu’une personne de la plus basse condition : que d’ailleurs elles auraient le plaisir de changer si elles ne se trouvaient bien, ce qui ne leur aurait pas esté permis si leur destinée les avait appellées à l’amour de ce Monarque.
Entre celles-là, il n’y en eût point qui en furent plutôt consolées que la Maréchalle de La Ferté & Madame de Lionne : elles étaient déjà toutes deux assez vieilles, pour renoncer aux vanitez du monde, mais comme il y en a que le peché n’abandonne point, elles voulurent, après avoir eû des pensées si relevées, faire voir qu’elles valaient encore quelque chose, & se mirent sur les rangs, comme si elles avaient esté toutes jeunes.
De Fiesque estoit Amant aimé de Madame de Lionne il y avoit long-temps, & pour les plaisirs qu’il luy donnoit, elle le secourait dans sa pauvreté, de sorte que pa son moyen, il tachoit de se soutenir, comme les autres. Il n’avoit pas esté faché qu’elle eût eû le désir de plaire au Roy, & il auroiot esté encore plus aisé qu’elle y eût réussi… »
Très bel exemplaire provenant de la Bibliothèque F. de Rolland de Lastous.

