Les Psaumes de David

Desportes, Philippe
Paris, Abel L’Angelier, 1603.
Prix : 15 000 €

L’œuvre poétique de Philippe Desportes (1546-1606) reliée à l’époque pour la reine Marie de Médicis (1573-1642).

In-8, frontispice, (2) ff., 210 ff., (6) ff. ; 47, (1) ff., complet.
Maroquin olive, plats ornés des armoiries de la reine Marie de Médicis, chiffre entrelacé de la reine aux quatre angles, large bordure de feuillage doré, dos orné des mêmes feuillages dorés, tranches dorées, restaurations d’usage. Reliure de l’époque appartenant à la reine Marie de Médicis.

180 x 106 mm.

[Marie de Médicis (1573-1642)] Desportes (Philippe) (1546-1606). Les C. L. pseaumes de David mis en vers François par Ph. Des-Portes, abbé de Thiron.
Suivi de : Prières et méditations.
Paris, Abel L’Angelier, 1603.

Première édition complète de l’œuvre poétique de Philippe Desportes destinée à mettre à la disposition des catholiques français un texte biblique aussi commode que celui que Marot avait procuré aux réformés ; Desportes y travailla pendant les dernières années de sa vie. Après l’assassinat d’Henri III qui le protégeait, il choisit le parti de la Ligue. Henri IV ne lui en tint pas rigueur encore que le poète eût défendu Rouen contre le Béarnais (cf. J. Ruysschaert, Les quatre canivets du Manuel de prières de l‘Ordre du Saint-Esprit, dans Studi di bibliografia e di Storia in onore di Tamaro de Marinis, Vérone, 1964, IV, pp. 77-79. » (P. Béres Cat. 85, n°71).

Précieux volume relié à l’époque pour la reine Marie de Médicis.
Marie de Médicis, fille de François Ier, grand-duc de Toscane, et de Jeanne, archiduchesse d’Autriche, est née en 1573. Elle avait vingt-sept ans, quand le 5 octobre 1600, elle épousa, par procuration, à Florence, Henri IV, alors occupé à la guerre de Savoie.

« Elle eût le mérite d’avoir aimé les arts, honoré les grands peintres de son temps et d’avoir possédé de beaux livres, qui marquent, dans l’art de la reliure, une époque de transition dont l’étude est intéressante.
C’est, en effet, le moment où nous passons du XVIe siècle au XVIIè ; les entrelacs de Diane de Poitiers et les médaillons fleuris qu’inventa Clovis Eve ont fait place aux semis, dont la fleur de lys est la base, en attendant les filets courbes et les dorures au pointillé de Le Gascon.
Les livres de Marie de Médicis sont de deux sortes : quelques-uns, les plus anciens, sont couverts, comme les livres de de Thou, de riches dorures à volutes, à rinceaux ou à feuillages, couvrant entièrement le dos et les plats du volume, ou décorés, comme ceux de Marguerite de Valois, de couronnes de branchages accolés les unes aux autres, mais ces couronnes sont alternativement remplies par des fleurs de lys, des S barrées ($) et le monogramme de la reine ; les autres portent une ornementation moins riche, un simple semis où le chiffre royal et la fleur de lys alternent, en se reproduisant à des intervalles égaux, mais sans autre encadrement que des filets droits.

Quelquefois la symétrie du décor est rompue par les armes et par des chiffres couronnés dans les angles ; enfin, la dorure est souvent moins compliquée encore, et consiste dans un simple milieu à branchages où sont poussées les armes de France accolées à celles de Toscane.
On pense que ces reliures, qui se distinguent par une grande solidité, sont sorties des mains du dernier des Eve, de celles de Rué (Ruette) et de Henri le Duc, qui avaient à cette époque, la charge de relieurs ordinaires du roi » (Ernest-Quentin Bauchart).

Les reliures de la reine Marie de Medicis sont rares.
Le « Maneige royal » de Pluvinel (Paris, 1623) de Raphaël Esmerian – reliure très restaurée, gardes renouvelées – fut adjugé 120 000 FF (18 300 €) il y a tout juste 50 ans (Ref. Bibliothèque R. Esmérian – Paris, 8 décembre 1972, N°50).