Le palais des nobles dames

Du Pré, Jehan
Lyon, vers 1534.
Prix : 35 000 €

Le précieux exemplaire Edouard Rahir ainsi décrit sous le n° 496 : « Il renferme la partie intitulée : Dialogue non, moins utile que délectable, auquel sont introduits les Dieux Jupiter et Cupido disputans de leurs puissances et par fin ung Antidote et remède pour obvier aux dangiers amoureux ; cette seconde partie est l’œuvre de Hugues Salel, qui manque souvent. Le Palais des Nobles Dames renferme l’histoire de toutes les femmes célèbres à divers titres jusqu’au seizième siècle, tant par leur beauté et leurs vertus que leurs talents. Exemplaire réglé, richement relié sur brochure. Quelques feuillets sont remmargés. »

Édition originale richement reliée en maroquin doublé de Chambolle-Duru.

In-8 maroquin rouge, triple filet, dos à nerfs, joliment orné, doublure du même maroquin avec filets, roulettes et écoinçons aux petits fers, doubles gardes, tranches dorées sur marbrure. Chambolle-Duru.

183 x 125 mm.

Du Pré, Jehan. Le palais des nobles dames auquel a treze parcelles ou chambres principales : en chascune desquelles sont declarées plusieurs histoires tant grecques hebraicques latines que francoyses. Ensemble fictions & couleurs poeticques cōcernans les vertus & louāges des Dames. Nouvellemēt cōpose en rithme francoyse par noble Iehan du pre seigñr des Bartes & des Ianyhes en Quercy. Adresse a tresillustre & treshaulte prícesse madame Marguerite de Frāace Royne de Navarre Duchesse Dalencon seur du treschrestien roy Francoys a present regant. (In fine :) Car me fera par tout le monde voir. Avec Privilège pour dix ans.
8°. a-o8, p6, q10 = [128] ff. à 28 l.
S.l.n.d (Lyon, Ca 1534).

Édition originale rare de ce recueil poétique illustré de la Renaissance imprimé par les soins de Hugues Salel, le poète favori de François Ier, dont le nom est contenu en acrostiche dans un couplet, et dédié à Marguerite de Navarre, sœur de François Ier.
Brunet, II, 899 ; Fairfax Murray Early French Books, I, N° 134 ; catalogue Rothschild IV n° 2862 ; Brun, Le livre français illustré de la Renaissance, p. 175.

« Le Palais des Nobles Dames » de Jean Dupré est entièrement consacré à la louange des femmes restées justement célèbres dans l’histoire ou la littérature.
Le poème se compose de deux parties distinctes. Dans la première « Le Palais », Jean Dupré évoque les femmes célèbres de la fable et de l’histoire et consacre des vers très intéressants à Jehanne La Pucelle.

La seconde partie « Le Jardin » est un recueil de rondeaux et ballades dont un éloge de Louise de Savoie, de Marguerite de Navarre et de la reine Eléonore.

À la suite du recueil est reliée l’édition originale de la première œuvre poétique d’Hugues Salel, jamais réimprimée.
Le titre, imprimé en rouge et en noir, est entouré d’un encadrement formé de quatre bordures.
Au v° du titre est un bois, occupant toute la page, qui représente le palais.
Le f. a ij contient L’Ordre que l’autheur tient au present livre.
Au f. a iij est une épître à la reine de Navarre, suivie d’un Couplet dialogué par lequel Honnesteté enhorte l’autheur escripre des dames.

Il contient en acrostiche le nom de Hugues Salel, et il est signé de la devise : Honneur me guyde.
Le f. a iiij et le f. a v r° contiennent Les Noms des autheurs desquels les histoires du présent livre ont esté pour la pluspart tirées.

Le passage le plus intéressant est celui qu’il consacre à Jehanne la Pucelle (fol. ciij-ciiij r°). Le poème se termine au f. m vj r° ; il est orné de 12 jolis bois se rapportant au sujet.
Au f. mvj v° commence un second poème intitulé Le Jardin, lequel fait suite au Palais. Un grand bois, qui occupe le r° du f. m vij, fait connaître la disposition du jardin.
Le morceau principal est un éloge de Louise de Savoie, de la reine de Navarre et de la reine Eléonore qui occupe les ff. p i-p v r°. À la fin (fol. p v v°) est un Huytain de l’autheur contre mesdisant, puis vient une petite pièce qui est curieuse pour l’histoire de la versification.

En parlant de Toulouse le poète fait allusion à l’art de rhétorique de Gratien Du Pont.
Au r° du f. pvj est répété le bois du f. mvij ; le v° en est blanc.
La devise de Hugues Salel (Honneur me guyde. Lelas) est répétée à la fin de chaque chambre du Palais et à la fin du Jardin. On doit penser que le volume a été imprimé par les soins de Salel. Celui-ci y a joint la pièce suivante, qui occupe les 10 ff. du dernier cahier, sign. q : Dialogue nō moís vtile que delectable : Auquel sont introduitz les dieux Iupiter et Cupido disputans de leurs puissances ; et par fin vng Antidote et remede pour obuier aux dangiers amoureux.

Ce titre, entouré de quatre bordures qui forment encadrement, est orné en outre d’une grande initiale au centre de laquelle est placé un roi, et d’un bois tiré d’un livre d’heures.
Au v° du f. q i est un grand bois qui représente Salel rêvant à Jupiter et à Cupidon.
Les ff. q ij-q iij r° contiennent une épître en prose adressée « A tresnoble et treshonoré seigneur, messire Brandelis de Gironde, homme d’armes de la compaignie de monseigneur le grant escuyer », par Hugues Salel, de Casalz en Quercy, épître datée de Lyon, le 24 août 1534, et signée : Honneur me guyde. Salel, puis un Rondeau enigmatique de la maison de Montclera en Quercy, blasonnant les armes de ladicte maison.

Le Dialogue commence au f. q iij v°. Au r° du f. qx est le registre des signatures. Le v° de ce même f. est blanc.
D’après le Catalogue des livres de M. Ch. Fairfax Murray, 1909 (n° 134), le volume a été imprimé par Claude Carcand, veuve de Claude Nourry, dit le Prince. » (Rothschild, IV-2862).

L’exemplaire Lignerolles plus court de marges de 12 mm relié au XIXe siècle fut vendu 23 000 € le 5 juin 2008.

Précieux exemplaire Edouard Rahir revêtu d’une belle reliure en maroquin doublé de Chambolle-Duru.