Le temps déborde
« Je n'ai rien séparé mais j'ai doublé mon cœur.
D'aimer, j'ai tout créé : réel, imaginaire,
« Je n'ai rien séparé mais j'ai doublé mon cœur.
D'aimer, j'ai tout créé : réel, imaginaire,
J'ai donné sa raison, sa forme, sa chaleur
Et son rôle immortel à celle qui m'éclaire. »
Très bel exemplaire orné de 11 photos de Man Ray et Dora Maar conservé dans une reliure de Leroux.
In-4, box noir, plats recouverts d'un tissu de soie imprimé blanc, noir et gris et serti de mosaïques de box noir, dos lisse titré en long, tête dorée, couvertures et dos conservés, soie légèrement effrangée et décollée à l'angle inférieur du premier plat, étui doublé (reliure de Leroux).
185 x 245 mm.
Éluard, Paul (sous le pseudonyme de Didier Desroches), Man Ray & Dora Maar. Le temps déborde.
Paris, Editions Cahier d'art, 1947.
Édition originale numérotée.
Tirage annoncé à 500 exemplaires numérotés sur vélin (n°139). Selon un exemplaire annoté par Éluard, l'édition n'aurait été que de 258 exemplaires, faute de papier.
« Le papier nécessaire à la fabrication de cet ouvrage fut offert par Gallimard, mais on ne put tirer que 258 exemplaires et non 500 comme l'annonce l'achevé d'imprimer » (d'après une note de Paul Eluard).
Le temps déborde est un recueil de 11 poèmes, illustré de 11 photographies de Nusch Éluard, prises par Man Ray et Dora Maar. Les deux artistes ont su rendre l’éclat du modèle au travers de sublimes photographies en noir et blanc.
L’ouvrage est publié en 1947, soit quelques mois après le décès brutal et inattendu de Nusch, la compagne de Paul Éluard. Certains poèmes ont été écrit antérieurement à son décès, marquant une rupture avec les poèmes postérieurs, emplis d’une profonde tristesse.
En 1965, Aragon, lors d'un hommage à son ami, reviendra sur sa découverte de ce chef-d’œuvre :« Il le signait d'un nom inventé Didier Desroches, parce qu'il avait tué Paul Éluard. Je le laissai dire. Ce qu'il m'avait montré de Didier était d'une beauté confondante. Ce petit livre qui devait paraître comme l'œuvre d'un inconnu, c'est peu en dire qu'à mes yeux il surpasse tout ce qu'Eluard a signé de son nom. Je le pensais alors, et je le pense aujourd'hui. »
Rare et très bel exemplaire.
« Vingt-huit novembre mille neuf cent quarante-six
Nous ne vieillirons pas ensemble.
Voici le jour
En trop : le temps déborde.
Mon amour si léger prend le poids d'un supplice. »


