Emaux et camées

Petit in-4 de (2) ff., 106 pp. et (1) f. Maroquin bleu nuit, grand décor doré à l’imitation des reliures du XVIe siècle, filets d’encadrement et figures entrelacées, dos à nerfs orné, chiffre, tranches dorées. Reliure de l’époque.

139 x 88 mm.

EDITION ORIGINALE.

Clouzot, 128 : « quelques très rares exemplaires sur Hollande [sic], fort recherchés » ; Carteret, I, 329 : « fort rare, surtout en grand papier » ; Vicaire, III, 910 ; Catalogue Pierre Saunier, 2009, D 26, n° 12. L’un des quelques exemplaires sur papier vergé filigrane B.F.K. de Rives. Finement relié pour Maxime du Camp.

Une correction manuscrite en page 116, très probablement de la main de Maxime Du Camp : « Dansant » remplace « Mourant » dans le dernier vers du poème « Inès de Las Sierras ».

Il comprend une cinquantaine de poésies, la plupart descriptives, où, dans une forme d'une pureté cristalline, l'auteur exprime, avec légèreté et délicatesse, les divers aspects du monde extérieur. Le poème inscrit en tête de l'ouvrage lui sert d'introduction ; l'auteur y proclame les droits de « l'art pour l'art », qui s'éloigne de la réalité en se tournant vers une contemplation désintéressée de la beauté. La dernière poésie précise la « poétique » de Gautier : le poète entend donner le jour à une forme absolument plastique et rigoureusement définie.

C'est ainsi qu'une carrière poétique qui avait commencé par le truculent romantisme des premiers vers s'orientait avec décision vers la représentation plastique du « monde sensible ». Pour ses idées sur l'art, pour son sens de la discipline nécessaire à l'artiste, pour son amour de la forme pure et son instinct du métier, Gautier fut considéré à juste titre, par Baudelaire luimême, comme un « maître ».

SUPERBE EXEMPLAIRE.

Provenance : Maxime Du Camp (chiffre) ; trace d'un ex-libris décollé ; Paul Voûte (ex-libris ; mars, n° 115) ; Robert von Hirsch (ex-libris ; 1978, n° 104)