Nouvelle guide des chemins...
Rarissime édition de la « Guide des chemins de France », premier guide routier du Royaume de France, très séduisant et conservé dans sa reliure ancienne.
In-16 de 123 ff., (4) ff. de table. Veau marbré, dos lisse richement orné en long de fleurons dorés, pièce de titre en maroquin rouge, coupes ornées, tranches marbrées. Reliure du XVIIIème siècle.
112 x 69 mm.
Estienne. Nouvelle guide des chemins pour aller & venir par tous les pays & contrées, du Royaume de France.Plus Le chemin de Jerusalem, Romme & autres lieux de la terre saincte.Paris, Nicolas Bonfons, 1583.
Rare édition de la « Guide des chemins de France», premier guide routier publié pour la première fois en 1552 par Charles Estienne et qui décrit 283 itinéraires à travers le Royaume de France.
Elle est ornée d’une jolie vignette sur le titre représentant des voyageurs.
« La Guide de Charles Estienne est le premier itinéraire de routes commenté, le modèle et l’ancêtre de tous ceux qui ont paru depuis quatre siècles » (Bonnerot).
L’ouvrage d’Estienne est le premier guide de voyage profane, conçu à la fois pour la vaste clientèle des marchands et des hommes d’affaires et pour celle, plus réduite, des humanistes cheminant d'un centre d'imprimerie à l'autre pour corriger les épreuves de leurs ouvrages.
« Les chemins qu’indique Estienne sont pour la plupart les mêmes que parcourront, trois siècles plus tard, les malle-poste et les diligences ; ils dessinent, sur la carte de France, le réseau à peu près immuable qui conduit les destinées du pays. En ce sens la Guide, ancêtre des guides modernes de Richard ou de Joanne, conserve toute sa valeur de « document historique » » (Vignon).
Charles Estienne s’était rendu compte de la difficulté que l’on avait à se renseigner par avance sur les étapes d’une route, lorsqu’il avait été en Italie ou qu’il avait, en 1540, suivi Lazare de Baïf, délégué du roi François Ier à la conférence d’Haguenau. Ses amis avaient, à maintes reprises, souhaité un petit livret qui indiquerait les villes où l’on doit s’arrêter pour manger ou pour coucher. Le projet était hardi dans sa nouveauté ; il s’agissait de grouper par région les noms des villes ou hameaux qui jalonnaient les principaux itinéraires, d’indiquer les distances entre ces différents relais, de noter les passages dangereux, les accidents de terrain, autant pour esquisser par avance en quelques traits les aspects du paysage à traverser que pour aider à le reconnaître. Il fallait calculer les étapes afin de noter les villes où l’on peut s’arrêter et prendre un repas et trouver un gîte pour la nuit. Un tel livre demandait une impression nette et facile à lire, une table des principaux noms de villes pour guider les recherches, un format peu encombrant et assez petit qui permît de le porter constamment dans sa poche.
Nul n’était mieux préparé que Charles Estienne pour mener à bien cette tâche : il avait déjà, pour ses travaux d’histoire, compulsé quantité de livres et recueilli des notes sur les principales régions de France, il avait lu des récits de voyages et il lui était facile d’en extraire les indications précieuses sur les étapes ; il était enfin en relations continuelles avec les marchands qui allaient de ville en ville porter des ballots de livres.
« Plus qu’un manuel de voyage, la guide se révélera être une véritable encyclopédie des provinces françaises » (En français dans le texte, N°50).
« Ce livre est l’ancêtre de nos guides actuels… ce qui fait son intérêt c’est d’abord qu’il est antérieur à la plupart des cartes et des descriptions géographiques, il est même la principale des sources où ont puisé beaucoup des géographes des XVIIe et XVIIIe siècles qui la copient souvent sans la citer » (L. Gallois).
La Guide allait aider aux progrès de la cartographie. Mercator a reconnu ce qu’il devait à la Guide.
On ne compte pas moins de 28 éditions entre 1552 et 1668 mais, en dépit de ces tirages et contrefaçons, la Guide, dans les poches des voyageurs et des marchands, s’est usée au long de ces chemins de France dont elle avait marqué les étapes et c’est à peine si l’on en retrouve quelques exemplaires dans les bibliothèques publiques ou dans les collections particulières.
« Les éditions de la Guide sont aujourd’hui fort rares et une cinquantaine d’exemplaires environ ont survécu, dont cinq seulement pour la première et la deuxième édition » (Mireille Pastroureau).
Rarissime édition.
1 seul exemplaire répertorié dans les Institutions publiques nationales et internationales : Wurttembergische Landesbibliothek, en Allemagne.

