Les Poésies diverses

Furetière, Antoine
Paris, Guillaume de Luynes, 1655

Séduisant exemplaire conservé dans son vélin souple de l'époque.

Édition originale des Poésies de Furetière, adversaire de la préciosité et du romanesque.

In-4 de (8) ff., 222 pp., (1) f. Vélin souple. Reliure de l'époque.

215 x 172 mm.

Furetière. Poésies diverses.Paris, Guillaume de Luynes, 1655.Édition originale des « Poésies » de Furetière, adversaire de la préciosité et du romanesque.Tchemerzine, III, 393 ; Brunet, II, 1426.

« Ce recueil renferme 5 satires, des stances, des madrigaux, des épigrammes et des énigmes. Les satires sont sur les marchands, les procureurs, les poètes, etc. » (Tchemerzine).

Né à Paris en 1619, Antoine Furetière, d’abord avocat, puis procureur fiscal de l’abbaye de Saint-Germain, devint abbé de Chalivoy et prieur de Pruines.Au nom de la raison, Furetière affiche un mépris profond pour la poésie à la mode, pour ce qu’on peut appeler la poésie coquette. Il se moque des recueils de Sercy et de Chamhoudry et déplore, dans ses « Poésies diverses » de 1655, « la malheureuse mode » qui réunit en volumes, sous le titre de recueils des plus belles pièces du temps, de si mauvaises poésies.Il faut signaler l’hostilité permanente qui oppose Furetière et Sorel. Elle apparaît bien avant le « Roman bourgeois » dans les « Poésies diverses » de Furetière en 1655, car Sorel est évidemment visé dans quelques vers contre les auteurs qui se mettent en vogue en apprenant le catalogue d’un grand amas de livres vieux et de force manuscrits gothiques. Si l’on observe que la haine de l’érudition est propre aux Cartésiens, que Furetière est l’ami du Cartésien Boileau, on en vient à se demander si la querelle de Furetière et de Sorel n’est pas un épisode de la guerre entre Cartésiens et Gassendistes.(A. Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe, II, p.470).

Les « Poésies diverses » de 1655 faisaient clairement la caricature de Gui Patin et de Charles Sorel.Furetière souhaite ramener la littérature au souci de la vérité en ridiculisant les bourgeois. Célébrant une espèce d’inauguration du réalisme, Furetière décrit des existences humbles et insignifiantes et se moque des précieux et des grands personnages.

« Furetière a joué un rôle estimable en tant qu’adversaire de la préciosité et du romanesque »(Jacques Patry).

« Les « Poésies diverses » de 1655 marquent aux yeux de ses contemporains l’entrée de Furetière dans la littérature » (Fabienne Gégou).

Tchemerzine (III, 393) ne cite qu’un seul exemplaire relié en basane moderne : « Backer, basane moderne, 380 ».

Provenance : Ex-libris manuscrit « Congreg. St-Mauri » et cachet de bibliothèque « Seminarium Genomanense » sur le feuillet de titre.

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