L'Immoraliste

Gide, André
Paris, Société du Mercure de France, 1902

Edition originale de L’Immoraliste, l’une des œuvres les plus significatives de Gide.

In-18 de (1) f. bl. et 259 pp.Plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs, titre doré au dos, double filet or sur les coupes, doublure de maroquin vert, tranches dorées, couvertures et dos conservés,exemplaire non rogné. Reliure signée E. Maylander.164 x 110 mm.

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Gide, André. L’immoraliste.Paris, Société du Mercure de France, 1902.

Édition originale de l’une des œuvres les plus significatives de Gide, qui « consacra son originalité et sa maîtrise aux yeux du public lettré » (En français dans le texte).

Elle fut tirée à 300 exemplaires justifiés, tous sur vergé d’Arches.Talvart, VII, 16 A ; En français dans le texte, 330.

« L’immoraliste est le premier grand récit de Gide et sa première œuvre à paraître sous la couverture bleue des éditions du Mercure de France » (Etudes gidiennes).

Cet ouvrage, qui eut un succès grandissant, rappelle Les Nourritures terrestres. Il est toutefois plus complexe. Certaines pages sont parcourues par un véritable souffle lyrique. D’autres recomposent, amis avec plus de raffinement, la matière même des Nourritures. Tout en célébrant l’ivresse de certains instants, elles nous indiquent les limites d’une idéologie qui se contenterait de construire sur la seule sensualité ; parfois ces pages tournent à la satire.

Gide ironise sur son propre enthousiasme. Il fait le bilan de son expérience et nous offre, par le truchement d’une œuvre d’art, la possibilité d’une discussion. L’immoraliste demeure un des ouvrages les plus marquants de l’auteur : il affirme, pour la première fois, la pureté classique du style de Gide.

L’immoraliste occupe une place importante dans l’œuvre et dans la vie d’André Gide. C’est en effet le premier d’une suite de récits dont la veine plus ou moins autobiographique, se prolonge dans Si le grain ne meurt, dans les Faux-Monnayeurs et surtout dans le Journal. Mais s’il annonce les œuvres à venir, en revanche, L’Immoraliste semble une critique des idées exaltées autrefois de l’auteur dans Les Nourritures terrestres : la passion de l’individualisme est désormais remise en cause.

« 300 exemplaires sur vergé d’Arches sortirent le 20 mai 1902 des presses de l’imprimerie Bussière à Saint-Amand, pour le compte de la Société du Mercure de France, sous une élégante couverture bleue qui deviendra fameuse au fil des ans, habillant de 1902 à 1946 vingt-cinq ouvrages de Gide ; les volumes de cette « petite collection bleue », dont le tirage a oscillé entre 120 et 550 exemplaires, sont aujourd’hui très recherchés par les bibliophiles. Bien accueilli par la critique, le livre consacra l’originalité de Gide et sa maîtrise aux yeux du public lettré. C’est l’œuvre de sa maturité. Désormais c’est Gide lui-même qu’on appellera longtemps « L’Immoraliste »» (Claude Martin, En Français dans le texte).

Provenance : Bibliothèque Georges Donckier de Donceel, avec ex-libris en page de garde.

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