Hesiodi Ascraei quae extant

Hésiode
Amsterdam, Daniel Elzevier, 1667.
Prix : 7 500 €

Les poésies d’Hésiode reliées en maroquin bleu de l’époque pour le baron de Longepierre.

Il provient des bibliothèques du baron de Longepierre, de Sir John Hussey De Laval, Gibson Craig (1887, n°1231), Samuel Putman Avery, Templeton Croker, Raphaël Esmerian (II, 1972, n°71) et Luigi Ambrogi.

In-8, maroquin bleu nuit, triple filet doré autour des plats, emblème de la Toison d’or répété cinq fois sur les plats et à chaque entrenerf, filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées sur marbrure. Reliure de l’époque.

158 x 103 mm.

Hésiode. Hesiodi Ascraei quae extant. Ex recensione Georgii Graevii, cum eiusdem animadversionibus & notoris.
Accedunt notae ineditae Josephu Scaligeri et Francisci Guieti. Amsterdam, Daniel Elzevier, 1667.

Précieuse édition en grec et en latin des poésies d'Hésiode imprimée par Daniel Elzevier.

Exemplaire de Bernard de Requeleyne, baron de Longepierre (1659-1721) relié à son emblème de la Toison d’or.

Le baron de Longepierre, traducteur des Odes d’Anacréon et de Sapho, de Bion et Moschus, fut l’auteur de plusieurs pièces de théâtre dont une Médée, qui remporta quelque succès et fut, dit-on, à l’origine du choix de l’emblème qu’il fit frapper sur ses livres. Protégé de Madame et de son fils le Régent, il fut le précepteur du Comte de Toulouse et du Duc de Chartres.

Très fin bibliophile, il fit relier ses livres dans les meilleurs ateliers de son temps, celui de Boyet, puis celui de Padeloup.
On a inséré dans le volume un reçu sur peau de vélin daté de 1704, portant la signature autographe du baron de Longepierre.

Les Elzeviers avaient déjà fait paraître une édition d’Hésiode, procurée par Schrevelius. Celle-ci présente un texte différent,revu par Graevius et enrichi de nouveaux commentaires(Willems, n°1378).

« Les reliures de la bibliothèque Longepierre jouissent du même crédit auprès des amateurs que celles qui annoncent les livres de Grolier, du président de Thou et du comte d’Hoym. Elles sont en général d’une grande perfection dans leur simplicité, et cette bibliothèque d’un choix admirable, ne paraissant pas avoir été jamais fort étendue, elles se présentent très rarement dans les ventes » (Charles Nodier, préface du catalogue Pixerécourt).

« La bibliothèque de Longepierre a été souvent présentée comme celle d’un « bibliophile ». C’est le raffinement apporté à la reliure qui la distingue. Car aux côtés des livres plus modestement reliés en veau, Longepierre a fait réaliser, en s’adressant aux plus habiles artisans de son temps, des reliures en maroquin d’une exécution parfaite. Les livres de ce dernier furent redécouverts sous l’impulsion de Charles Nodier qui, dans la préface du catalogue Pixerécourt, en 1839, louait leurs reliures « d’une grande perfection dans leur simplicité » en même temps qu’il les désignait comme rares, supputant une bibliothèque à l’origine peu nombreuse : recoupements de qualités propre à les constituer désormais en objets de bibliophilie. Lui-même n’en possédait qu’un exemplaire ». (Jean-Marc Chatelain, Conservateur des livres rares à la B.N.F.)

Délicieux volume revêtu de cet exquis maroquin bleu nuit dont seuls les grands relieurs de l'ancien régime avaient le secret, spécialement choisi par Padeloup pour le baron de Longepierre, l'amateur le plus exigeant de son temps.

Provenance : Bernard de Requeleyne, baron de Longepierre (reliure à ses pièces d’armes) ; John Hussey de Laval (ex-libris) ; Gibson Craig (vente 1887, lot 1231) ; Samuel Putnam Avery (exlibris) ; Raphael Esmerian (ex-libris) ; Tempelton Crocker (ex-libris) ; Luigi Ambrogi (ex-libris).

Willems, 1378.